4.05 – Architecture du boîtier

Dernière révision : 2022-09-16 @ 03:41

4.05 – Architecture du boîtier

Nous allons examiner dans ce qui suit, l’architecture générale du boîtier des horloges selon qu’elle s’apparente à une forme :

4.05.1 – Une forme géométrique

     Les horloges, au fil du temps, ont adopté des formes géométriques standards :

4.05.2 – Une forme architecturale

Les fabricants de boîtiers se sont aussi inspirés d’éléments architecturaux soit par des emprunts au bâti architectural, soit en s’inspirant d’éléments d’architecture classique. Nous allons ci-dessous donner quelques exemples.

4.05.2.1 – Bâti architectural

Les horlogers et ébénistes se sont aussi inspirés d’immeubles architecturaux, surtout du Moyen-âge et de l’époque gréco-romaine, assez souvent tirés de l’art religieux, et à certaines occasions, de bâti est-européen ou asiatique, reproduisant des modèles à l’échelle que l’on pouvait poser sur un meuble quelconque. En voici des exemples :

4.05.2.2 – Éléments architecturaux

Outre les immeubles eux-mêmes, les designers de boîtiers d’horloges se sont aussi inspirés d’éléments architecturaux empruntés aux formes classiques de l’architecture. À titre d’exemples, nous allons couvrir les arches, les colonnes, les frontons et l’équerre.

4.05.2.2.1 – L’arche

L’arche en architecture occupe une place de choix tant pour l’apparence et le style que pour son utilité structurelle. Vous remarquerez d’ailleurs que le mot arche constitue la première syllabe du mot architecture. L’arche est une structure semi-circulaire utilisée pour former une ouverture et supporter la charge de ce qui est au-dessus de celle-ci. L’arche est la structure de base de la voûte. L’arche remonte à la nuit des temps, mais ce sont les Perses et les Grecs qui en ont assuré la maîtrise. Puis les Romains, s’appuyant sur l’arche développée par les Étrusques, ont été les premiers constructeurs à en apprécier les qualités. Ils en ont développé le plein potentiel dans la construction de voûtes et de dômes, pour des ponts, aqueducs, portails, immeubles monumentaux, etc. Les exemples d’arche sont multiples, pensez à l’Arc de Triomphe à Paris construit au 19e siècle. Voir Wikipedia pour plus de détails (version anglaise parce que plus détaillée).

Les horlogers et ébénistes du 18e siècle ont reproduit très souvent le motif de l’arche dans les boîtiers d’horloges. Mais si l’arche en architecture produit une grande ouverture, en matière d’horloges, c’est comme si le boîtier avait la forme de l’ouverture. Voici quelques exemples d’arches en matière de boîtiers :

4.05.2.2.2 – Les colonnes

La colonne est une pièce cylindrique qui sert de support à une structure supérieure. Une colonne repose sur une base ou un piédestal (plus haut que la simple base), et elle est surmontée d’un chapiteau. La colonne elle-même qu’on appelle le fût, peut être lisse, torsadée, cannelée, ornée de dorures, en une seule pièce ou en plusieurs, et dans certains cas, elle est comme encastrée en apparence, on l’appelle alors colonne adossée ou demi-colonne si on ne voit que la moitié de celle-ci, ce qui est très fréquent dans certaines horloges antiques de tablette américaines. Chaque époque depuis le 12e siècle a son style de colonne. Les colonnes ont été largement utilisées dans les boîtiers d’horloges. Les colonnes classiques grecques (dorique, ionique, corinthienne) et romaines (toscane et composite), gothiques, baroques et de la Renaissance sont les plus fréquemment rencontrées dans les boîtiers d’horloges.

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Voici des exemples d’horloges à colonnes.

4.05.2.2.3 – Les frontons

Le fronton est le couronnement d’un édifice (ou d’un meuble) qui peut prendre différentes formes : circulaire, à pans, brisé, triangulaire, entrecoupé, etc. En voici des exemples appliqués aux boîtiers d’horloge :

4.05.2.2.4 – L’équerre

La jambe de force, communément appelée équerre, a rendu possible la fabrication de boîtiers d’horloge minces qui pouvaient être maintenus à angle sur un mobilier. En effet, l’équerre est fixée généralement à l’aide d’une charnière au haut de l’arrière du boîtier, et la partie inférieure s’ouvre à angle pour tenir l’horloge.

4.05.3 – Une forme d’ameublement

Les fabricants de boîtiers d’horloges, qui étaient souvent des ébénistes, se sont inspirés du mobilier de leur époque ou d’une ère plus ancienne, en empruntant parfois leur forme ou leur fonction, parfois en miniature, parfois en taille réelle. Voici quelques exemples :

Ils ont aussi emprunté au style de mobilier :

De plus, certaines horloges ont été posées sur un meuble qui l’accompagne, faisant partie intégrante de celle-ci, et la met en valeur, c’est l’horloge piédestal. D’autres horloges ont été intégrées dans un meuble comme une table à café ou un vaisselier par exemple, ce qui ajoute au meuble une autre fonction, comme dans les exemples qui suivent.

4.05.4 – Une forme inspirée des arts décoratifs

Les fabricants de boîtiers ont introduit sur ou à côté des horloges des éléments provenant des arts décoratifs, comme les statues, les chandeliers, les cassolettes (provenant de l’art égyptien). Ils ont fait appel, particulièrement en France, à des fondeurs connus qui ont produit des personnages en bronze à poser sur des horloges. En voici des exemples.

4.05.5 – Une forme inspirée d’objets de la vie quotidienne

     Les manufacturiers d’horloges se sont aussi inspirés largement d’objets de la vie quotidienne pour l’architecture de leurs horloges. Ils ont imité des instruments de musique comme le banjo et la lyre, des cages d’oiseaux, des nids d’abeille, des ballons, des tambours, des objets religieux comme le crucifix, le tabernacle, l’ostensoir, voire des rubans à mesurer, etc. Voici une liste (non exhaustive) des objets qui ont inspiré les fabricants d’horloges :

4.05.6 – Une forme inspirée par les animaux

Les animaux ont été également une source d’inspiration intarissable, comme ils l’ont été dans les arts décoratifs. Le lion apparaît souvent comme élément décoratis de boîtiers, l’éléphant, le chien et le chat deviennent carrément des horloges en intégrant dans leur corps un mouvement et un cadran, etc. Le cheval est un ornement sur ou à côté du boîtier d’horloge. Enfin, dans un dernier exemple, nous allons parler d’une horloge qui porte le nom d’un dos d’animal.

4.05.7 – Influence des boîtiers d’horloges

Les boîtiers d’horloges eux-mêmes ont servi d’inspiration. Ainsi, le haut seul de longues horloges de parquet a été accroché au mur devenant ainsi une horloge murale, moins chère à produire car nécessitant moins de matériel et aussi moins de main-d’œuvre.

Sous-section suivante : 4.06 – Matériaux du boîtier

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Ici une horloge dans un boîtier carré avec une porte sur le devant et un mouvement Seth Thomas à deux gros barillets. Elle servait probablement à actionner la porte d’un coffre-fort ou d’une voûte dans une banque. Notez le double cadran et les connections sur le dessus, reliées à l’intérieur à un relais électromécanique branché sur le mouvement de l’horloge.

(Image ID069 : Tous droits réservés, Bordloub)

Ici un petit réveil-matin de chevet suisse Swiza. Notez sa forme cylindrique. Le boîtier est en laiton. Notez aussi le devant marbré, le dessus l’est aussi et une petite pièce juste au-dessous de la base. Vous pensez qu’il s’agit peut-être d’une pièce de vrai marbre ou d’onyx. Après tout, Swiza est une marque de luxe.  Déception, une fois le boîtier ouvert, il s’agissait plutôt d’une belle imitation peinte sur des pièces de métal léger, probablement de l’aluminium.

(Image (ID244): Tous droits réservés, Bordloub)

Voici un petit réveil-matin à six côtés en plexiglass transparent bleuté, de marque Linden Black Forest, fabriqué en Allemagne de l’Ouest, donc avant le chute du mur de Berlin, ce qui permet de le dater entre 1945 et 1990. Notez que Linden est une marque américaine de la compagnie Cuckoo Clock Manufacturing Co. de New York. Dans les années 1950, lorsque cette dernière a commencé à produire d’autres types d’horloges que des coucous, elle a créé la Linden Cuckoo Clock Manufacturing Co. Celle-ci a par la suite été vendue au groupe Colibri qui n’a retenu que la marque Linden. Par la suite, Colibri a cessé ses activités en 2009 puis les a reprises en 2011 sous le nom de Alliance Time qui détient donc la marque Linden, mais vend surtout ses horloges sous le nom de Seth Thomas, marque qu’elle détient aussi, car Colibri l’avait acquise dans les années 1990.

(Image ID052 : Tous droits réservés, Bordloub)

L’horloge ci-contre est intéressante parce qu’elle a été suspendue au mur des bureaux du Canal Erie dans les années 1860.  Le Canal Erie fait partie du « New York State Canal System » qui s’étend sur 584 km de la rivière Hudson à Albany jusqu’à Buffalo où il débouche sur le Lac Erie. C’est une New Haven à cadre en noyer à huit côtés. Son cadran est en métal. Notez la trotteuse des secondes. Elle est dans son état original.

(Image ID056 : Tous droits réservés, Bordloub)

Vue en vente sur eBay, cette Seth Thomas à 10 côtés, fin 19e s. C’était probablement une horloge de manufacture ou d’édifice gouvernemental vue sa taille de 16 pouces de diamètre. Sa durée de fonctionnement était de 30 jours étant donné le type de mouvement à deux gros barillets que l’on trouve aussi dans l’horloge-minuterie carré illustrée en 4.05.1.1. Notez la trotteuse pour les secondes.

(Image reproduite sous «Utilisation équitable à des fins éducatives«)

Vue aussi en vente sur eBay, une variante de l’horloge précédente mais à 12 côtés, avec le même mouvement.

(Image reproduite sous «Utilisation équitable à des fins éducatives«)

Voici un petit réveil de voyage mécanique Elgin de forme ovale fabriqué en Allemagne.

(Image de Susan Holt Simpson – Unplash Libre de droits)

Illustrée une horloge de table moderne des années 1980, en forme de pyramide, une Seiko Quartz à pile plate ronde. C’est aussi un bel exemple d’horloge dite  “Squelette” car on peut voir son mouvement. Cette horloge a la particularité d’avoir des roues et engrenages à l’ancienne fonctionnelles. Son dôme pyramidal est en Plexiglass™.

(Image ID031 : Tous droits réservés, Bordloub)

Les horloges strictement rectangulaires ont été très populaires au 18e et 19e siècles, particulièrement aux États-Unis. On les a appelées horloges OG ou O’Gee en raison de la forme des moulures entourant la porte divisée en deux, le haut pour le cadran et le bas pour une vitre qui laissait voir le pendule ou une vitre à dessin inversé. En français, on les appellera horloges à doucine. Représentée, une Waterbury de type O’Gee de 1900 avec bois de rose sur et autour de la porte. Le reste du boîtier est en noyer sauf le dos qui est probablement en sapin, comme c’était la coutume à l’époque.

(Image ID236  : Tous droits réservés, Bordloub)

Dans la deuxième moitié du 18e s., est apparue en Angleterre, l’horloge murale ronde dite «Dial Clock» dont le diamètre était d’environ 12 pouces (30 cm). C’était comme si on avait enlevé la partie longue des horloges de taverne, pour n’en conserver que le cadran rond. Si le boîtier qui comprenait le mouvement, au début, un mouvement fusée, puis plus tard un mouvement à ressort, était de forme plutôt carré, le devant qui comprenait le cadran était de forme ronde. Elle était cerclée d’un tour en bois plus ou moins large. Elles étaient appréciés dans les édifices publics en raison de leur grand diamètre. Les Américains ont repris la forme et les ont appelées «Office Clocks«. Voici une Seth Thomas Chatham (1909-1910) de grand diamètre (16 po.) provenant probablement d’une manufacture ou d’un édifice public. Notez le tour en chêne et la grande lucarne en laiton. Le même modèle était disponible en format 12 pouces. C’est une horloge sans sonnerie dont le tic-tac à lui seul est très sonore. On accède au pendule par une petite trappe en dessous du boîtier du mouvement. Les horloges rondes murales ont été très populaires, et le sont encore.

(Image ID066 : Tous droits réservés, Bordloub)

 

 

 

 

 

 

Illustrée, la fameuse petite horloge sphérique Omega dotée d’un mouvement de montre. Chaque face de la montre est recouverte d’un verre convexe difficile à représenter.

( Images CP : Tous droits réservés, Bordloub )

Photographiée dans un magasin d’antiquités, cette horloge vintage  triangulaire à batterie Made in China.

(Image : Tous droits réservés, Bordloub)

 

 

 

 

 

 

L’horloge de type figure 8 a été introduite par Howard Clock & Watch Co. vers 1870. À l’origine, la figure 8 de Howard (photo de gauche) était d’une forme allongée et ressemblait à la Girandole. Par la suite, les deux cercles de diamètre différent, le plus grand contenant le cadran et le mouvement, et le plus petit laissant voir la lentille (bob), se sont rapprochés. Ils ont été encadrés par deux rosettes bien caractéristiques du style (photo du centre). Enfin, la figure 8 a aussi été utilisée pour la porte d’une horloge dorique (photo de droite).

(Image de droite ID098 : Tous droits réservés, Bordloub ; Images de gauche et du centre de sources inconnues – Usage de type «Utilisation équitable à des fins éducatives«)

Il faut entendre par forme inusitée, toute forme d’horloge qui ne correspond pas à une forme géométrique stricte, une forme inspirée de l’architecture, une forme empruntée aux objets de la vie quotidienne ou de la nature, etc., et qu’on n’arrive pas à bien nommer. Voici ce que je veux dire. Cette horloge de marque inconnue, est typique du style art-déco, mais la forme de sa plaque d’ardoise noire qui repose sur une plaque de marbre rose ne correspond à aucune catégorie de formes.

(Image : ID088  Tous droits réservés, Bordloub)

Ce type d’horloge est caractérisé par sa ressemblance à une cathédrale, comme ce boîtier d’horloge de la collection du Musée canadien de l’histoire.

(Image : Photo no 75-1298, D2004-08892 publiée avec la permission du Musée canadien de l’histoire)


 

 

 

 

 

 

 

Cette Seth Thomas Larkin des années 1895, avec son toit en forme de vague et ses quatre colonnes corinthiennes, et cette E. Ingraham à six colonnes latérales de 1906, sont de beaux exemples du style « Temple grec », typique des horloges, surtout américaines, dites de cheminée noires (“Black Mantel”) de la fin du 19e s. et début 20e s.

(Images ID119 & ID222 : Tous droits réservés, Bordloub)

Horloge d’inspiration gothique qui possède comme une pointe de clocher flanquée de finials pointus. On doit ce design à E. Ingraham (1843). Ce type d’horloge a été fabriqué d’abord par la compagnie Brewster & Ingraham. Elles étaient généralement équipées de mouvements à ressort 30 heures ou 8 jours. Très populaires au milieu du 19e s., elles ont été imitées par plusieurs compagnies, comme cette Waterbury des années 1880 qui a un mécanisme de réveil dont on ajuste l’heure avec la roulette au milieu du cadran.

(Image ID093 : Tous droits réservés, Bordloub)

Cette horloge de la Maison Fabergé se trouve au The Cleveland Museum of Art. Elle a été réalisée dans les années 1910. Elle ressemble à la Tour Taynitskaya située du côté sud du Kremlin à Moscou. Elle a été créée pour célébrer le 300e anniversaire de la dynastie des Romanov. Elle est faite de rhodonite rose, pierre très rare et précieuse, de jade, de crystal de roche, de lapis lazuli et de laiton.

( Image autorisée en vertu du  Creative Commons CC0 1.0 Domaine public)

Voici un boîtier d’horloge en porcelaine attribué à Johann Gottlob Kirchner et fabriqué par la Meissen Porcelain Manufactory d’Allemagne au début des années 1730. Il fait partie de la collection du Cooper Hewitt Museum de New York. Il est en forme de pagode chinoise qui rappelle les temples traditionnels. Au sommet un chat et de chaque côté des satyres assis sur les équerres qui semblent retenir le toit. Le devant est décoré de trois scènes typiquement européenne de l’époque qui présentent des couples au jardin.

( Image autorisée en vertu du Creative Commons CC0 1.0  Domaine Public )

Illustrée, une horloge inspirée de la forme d’un phare créée par Simon Willard de la collection du Metropolitan Museum of Art de New York. Il s’agit d’un modèle plus récent que les premières horloges phares de Willard, avec des petits pieds ronds et un écusson en laiton, et un cadran émaillé blanc, mais sans porte et sans alarme. On trouvera des petites horloges phares vintage et contemporaines en quantité sur le marché d’aujourd’hui, mais elles sont en général sans valeur pour un collectionneur.  

( Image autorisée en vertu du Creative Commons CC0 1.0 Domaine public)

L’horloge à arche est apparue à la fin du 18e siècle, et la mode s’est poursuivie au 19e s. voire au-delà. Représentées, deux horloges à arche semi-circulaire, une Seth Thomas (à gauche), modèle Prospect No 2, de 1913, en acajou avec incrustations de marqueterie en pourtour du cadran et sous celui-ci. Elle est dans son état d’origine, juste la patine du temps, le vernis est craquelé, ce qui est commun pour les horloges de cet âge. Les vernis du temps n’avaient rien à voir avec les finis quasi-miroir des polyuréthanes d’aujourd’hui. C’était la plupart du temps des shellac. À droite, une horloge en acajou de marque George B. Owen de 1893. Notez que celle-ci possède une arche dont le cintre repose sur deux blocs carrés qui sont les sommets d’une demi-colonne en surface du boîtier qui elle-même repose sur la base de l’horloge. Owen a fabriqué à son compte quelques types d’horloges avant de devenir le directeur général de W. L. Gilbert Clock Co.

(Images ID003 et ID101 : Tous droits réservés, Bordloub)

Cette horloge est typique des horloges à arche Lancet inspirées du style Gothique du Moyen-Âge. Celle-ci est une Vincenti & Cie de la dernière moitié du 19e s., l’un des grands horlogers français de cette époque. Les incrustations dans le haut et le bas de l’horloge sont en laiton dorée de même que le cadran. Elle a un mouvement rond typique des horloges françaises.  « Médaille d’argent Vincenti 1855 » est gravé sur celui-ci.

(Image ID151 : Tous droits réservés, Bordloub)

Horloge dont la forme s’apparente à une ruche d’abeilles ou à une arche gothique. On doit cette forme à Elias Ingraham, ébéniste renommé de Bristol, Connecticut, qui l’a introduite en 1840. C’était aussi un fabricant d’horloges prolifique. En réalité, il n’a fait que copier une forme populaire en Angleterre dans les années 1820.

(Image ID022 : Tous droits réservés, Bordloub)

Elias Ingraham a obtenu un brevet en 1860 pour une horloge au toit à deux versants, d’une taille semblable à l’horloge dite «Cottage». Le «Doric Trademark» apparaissait sur l’étiquette collée au bas du boîtier. Illustrée, une E. Ingraham de 1871. Elle a la double particularité d’être du type Dorique à cause de son toit en pente à deux versants, mais également d’appartenir au groupe « Figure 8 » en raison de sa porte qui comprend deux cercles superposés pour former le chiffre 8. Notez les deux rosettes au milieu de chaque côté des deux cercles.

(Image ID098 : Tous droits réservés, Bordloub)

Cette E. Ingraham de parloir du début du 20e siècle possède une arche brisée ornementée de rosettes, qui a l’air soutenue par deux petites colonnes qui encadrent le cadran et la porte vitrée. Notez le pendule faux mercure, très prisé à l’époque.

(Image ID116 : Tous droits réservés, Bordloub)

Ci-contre une E. Ingraham des années 1875, horloge Bim-Bam à arche à quatre côtés, décorée d’insertions noires. Le cadran est en carton.

(Image ID100 : Tous droits réservés, Bordloub)

Ce type d’horloge est caractérisé par la présence d’au moins deux colonnes et d’un fronton de même que d’une porte qui couvre tout le boîtier. Celle-ci comprend deux parties: une vitre qui laisse voir le cadran, séparée par une petite pièce de bois transversale, et sous le cadran, une tablette en verre. Notez ici qu’il faut entendre par tablette, un verre sur lequel on a dessiné une représentation quelconque, au verso de celui-ci. Dans cette horloge de Henry C. Smith, la tablette a été remplacée par une photo d’époque. Elle est originale car plusieurs horlogers, depuis 1864, y ont inscrit leur nom pour attester de leur entretien.

(Image ID298 : Tous droits réservés, Bordloub)

«Frank Wenger, Horloge d’étagère, c. 1939, aquarelle, crayon de couleur, et graphite sur carton, dimensions: 45.5 x 35.4 cm (17 15/16 x 13 15/16 po.). Index de  l’American Design, 1943.8.5823»

Vers la fin des années 1820, des horloges 30 heures à poids, en noyer, dont le boîtier rectangulaire en hauteur était doté de pattes d’animal, de colonnes sculptées de chaque côté et d’un frontispice également sculpté ont vu le jour grâce à E. Ingraham. Cet ébéniste, engagé par le marchand d’horloges George Mitchell, les a introduites à Bristol, Connecticut dans les années 1820-30. Elles devaient compétitionner avec les horloges à miroir de Chauncey Jerome. C’est pourquoi on a dit d’elles qu’elles étaient en « transition » entre ces deux types. Les motifs de sculpture étaient faits à la main par des spécialistes venus d’Allemagne pour travailler à une foire de meubles de New York. Ils se sont par la suite installés à Bristol. Ces horloges se sont avérées de moins en moins populaires avec l’arrivée sur le marché des horloges à volutes et des horloges à doucine (O’Gee). 

(Image autorisée en vertu du Creative Commons CC0 1.0 Domaine Publique)

L’horloge à colonnes creuses désigne une horloge à poids de style Empire où ceux-ci descendent le long de compartiments intérieurs verticaux qui longent à gauche et à droite, derrière les colonnes, la partie qui contient le  mouvement. Des colonnes tournées ou ornées décorent les deux tiers du boîtier de chaque côté, au centre desquelles se trouve une porte à deux panneaux dont celui du haut contient le cadran carré, et celui du bas possède une tablette avec une image inversée. Les colonnes sont encadrées dans le haut par un fronton mouluré, et dans le bas, elles reposent sur des appuis en forme de «S» de chaque côté d’une porte avec tablette inversée. C’est E. & G. Bartholomew, ébéniste de boîtier de Bristol, Connecticut, qui a introduit ce modèle dans les années 1830, populaire jusqu’en 1840. Illustrée, une Seth Thomas Hollow Column en bois de rose principalement.

(Image ID300 : Tous droits réservés, Bordloub)

«Richard Taylor, Horloge murale avec étagère, c. 1939, aquarelle, crayon de couleur, plume et encre, et fusain sur carton, dimensions: 45.2 x 35.4 cm (17 13/16 x 13 15/16 po.). Index de l’American Design: 1943.8.4721″

Ce type d’horloge est caractérisé par la présence de colonnes pleines de chaque côté du boîtier, d’un dessus plat et de pieds en forme de pattes d’animal («Tiger-paw»). Celle-ci est posée au mur sur une tablette. C’est pourquoi, on appelle ce type d’horloge une horloge de tablette. Mais la plupart des tablettes d’origine ont disparu, et il ne reste que les horloges, si bien que l’on peut les classer dans les horloges de mobilier.

( Image autorisée en vertu du Creative Commons CC0 1.0 Domaine Public )

Eli Terry, horloger américain de Bristol, Connecticut, a dessiné ce type d’horloge et a obtenu un brevet en 1816, sous le nom de « Patent Clock ». Elle est caractérisée par la présence d’une mince colonnette de chaque côté d’un boîtier rectangulaire de bonne taille (60 à 80 cm), lequel est surmonté d’un frontispice agrémenté de trois finials. Plusieurs manufacturiers ont contourné le brevet de Terry en apportant quelques petites modifications au brevet original. Ces horloges à mouvement 30 heures ont été produites à des milliers d’exemplaires entre les années 1818 et 1828, jusqu’à l’arrivée des horloges miroirs de Chauncey Jerome. Ici un exemple des années 1930 photographié chez un antiquaire américain.

(Image : Tous droits réservés, Bordloub)


 

 

 

 

 

 

L’horloge à équerre est une horloge de bureau, de chevet ou de tablette, qui tient en place à angle, grâce à un support (souvent à penture) attaché dans la partie supérieure de l’arrière du boîtier, à la façon d’une béquille, et qui permet de la maintenir en équilibre. Ci-contre un exemple. C’est la première horloge que j’ai achetée, une F. W. Elliott anglaise toute en laiton avec un échappement français sur plate-forme. Le fond du cadran est en cuir chagrin et la bordure du cadran est en bois de rose.

( Images ID001 et ID001e : Tous droits réservés, Bordloub )

On a donné ce nom à une petite horloge cylindrique ou de forme hexagonale que l’on pose à l’horizontale sur une table. Cette horloge allemande en laiton des années 1690 fabriquée par un artisan du nom de Jacob Mayr fait partie de la collection du Musée canadien de l’histoire. Il existe aussi des horloges-table : dans une table à café, on introduit un mouvement d’horloge, et le dessus de la table transparent laisse voir le cadran.

(Image no. 989-48.5, S94-12297 publiée avec la permission du Musée canadien de l’histoire)

Si au 20e siècle, on intégrait une horloge dans un meuble, au 17e et 18e s., on était capable d’en intégrer une dans un tout petit cabinet de la taille d’une boîte à bijoux, comme celle-ci attribuée à l’horloger anglais James Cox  (c. 1723–1800). Ce dernier était un orfèvre très inventif qui se spécialisait dans la création de petites horloges auxquelles il ajoutait souvent une boîte à musique, si bien qu’on a surnommé plus tard ses horloges «sing-songs«. Notez en prononçant le mot tout haut, la consonnance un peu chinoise. C’est que Cox exportait le gros de ces petites horloges en Chine. On raconte même que c’est grâce à lui si l’Angleterre réussissait à maintenir une balance commerciale acceptable avec la Chine qui exportait en très grande quantité le thé dont les Anglais raffolaient. Mais vers les années 1770, le marché chinois étant inondé de ces petits bijoux, Cox est resté pris avec une très grande quantité de ces petites horloges qu’il a dû vendre à l’encan. Mais il en a conservées assez pour ouvrir un Musée à son nom. L’horloge cabinet représentée provient de la collection du Cleveland Museum of Art. Dans ce cas-ci, on a attribué à Cox cette petite horloge sans boîte à musique, les petits tiroirs servant sans doute à y placer des bijoux.

( Image autorisée en vertu du Creative Commons CC0 1.0 Domaine public )


 

 

 

 

Voici deux exemples de petites horloges inspirées d’un appareil de télévision. Celle de gauche, un réveil-matin mécanique allemand de marque Selfix, possède une petite boîte à musique qui se met à jouer lorsque l’heure fixée du réveil est arrivée, et les ballerines s’animent également. L’autre, électrique, de la compagnie américaine Tele-Vision Clock Manufacturing Co., donne l’heure sur un cadran numérique constitué de blocs de plastique qui tournent sur un axe.

( Images ID200 et ID109 : Tous droits réservés, Bordloub )

L’horloge autel est inspirée par la forme des autels dans les églises, populaire au 17e siècle et dans la première moitié du 18e siècle, en Europe, particulièrement en Angleterre. Le terme vient de l’Allemagne. Le mouvement était petit en comparaison avec la taille des horloges autels qui pouvaient faire 60 cm de hauteur. Ce type d’horloge est rarement sur le marché. Ce sont des pièces de musée comme cette horloge autel vers 1635 d’un horloger allemand du nom de Hans Bushman, visible sur le site du Musée de la Frick Collection à New York. Cliquez sur le lien pour la voir.

Comparez le fronton de la commode avec celui de l’horloge. Le fronton brisé en forme de vague est caractéristique du style Chippendale, de même que les pieds du meuble qui sont un emprunt au style provincial français. Notez que l’inspiration de Chippendale vient de l’arche ouvert de l’architecture de l’horloge Howard-Miller.

( Photo de Jenny O’Donnell prise au Indianapolis Museum of Art en 2009 autorisée en vertu du Creative Commons CC BY 2.0 ; Image de l’horloge ID107: Tous droits réservés, Bordloub )

 

 

 

 

Deux beaux exemples d’art nouveau. La nature et la femme sont les thèmes les plus caractéristiques de l’art nouveau. Observez bien ce meuble avec ses fines formes courbées qui ont l’air de s’enchevêtrer comme des racines d’arbre, et la forme du dessin incrustée au milieu qui fait penser à une forme féminine. Observez bien l’horloge qui reprend les mêmes thèmes avec des formes qui font penser à des arbres et ces corps de femme qui en émergent.

( Photographie du meuble de la collection du Metropolitan Museum of Art de New York, prise par Alyse et Rémi en 2006, autorisée en vertu du Creative  Commons CC BY-NC-SA 2.0 ; Image de l’horloge de source inconnue reproduite sous «Utilisation équitable à des fins éducatives» )

L’horloge piédestal repose sur un piédestal plus ou moins haut assorti au style de l’horloge, que l’on pouvait placer au centre d’une pièce ou adossé à un mur. Ces horloges ont été très populaires à la fin du 18e s. et début 19e, mais l’arrivée des horloges de tablette et de cheminée au milieu des années 1800, les a rendues moins recherchées, si bien que pour les trouver, il faut souvent aller dans un musée, comme celle-ci du Metropolitan Museum of Art de New York : boîtier et piédestal par André Charles Boulle (1642-1732) avec un mouvement probablement de Jacques III Thuret (1669-1738) ou de son père Isaac II Thuret (1630-1706).

(Image no 1976.9.91.1,.2 003 autorisée en vertu du Common Creative CC0 1.0 Domaine Public )

Certains ébénistes et designers d’horloges ont eu l’idée d’introduire une horloge dans une table de salon de telle sorte que le dessus de la table donne accès à un cadran à travers un verre, comme dans l’exemple contemporain ci-joint avec un mouvement au quartz à batterie.

( Image reproduite sous «Utilisation équitable à des fins éducatives» )

L’horloge-buffet est ainsi appelée car elle désigne une horloge intégrée dans un vaisselier de salle à dîner. En voici un exemple de la collection du Musée canadien de l’horloge. Il s’agit d’une horloge de Arthur Pequegnat de style Mission construite en 1915 avec une étiquette marquée de la ville de Berlin, Ontario, devenue plus tard Kitchener. 

(Image publiée avec la permission du Musée canadien de l’horloge)

Au 19e siècle, c’était la mode de profiter des boîtiers d’horloge pour y installer une sculpture en laiton, en régule ou en fonte. On en voit beaucoup sur les horloges françaises, et sur les horloges américaines de style temple grec. Les horloges plus dispendieuses avaient des bronzes signés souvent agrémentés d’une petite plaque d’identification. Une telle horloge se compose d’une base qui contient le mouvement et le cadran, surmontée d’une statue ou d’une figure, parfois archétypale, comme un dieu ancien, des chérubins, parfois d’intérêt historique, comme un écrivain ou un homme politique célèbre, parfois thématiques comme la mère et l’enfant, ou le cheval et son cavalier, etc.  L’horloge de gauche de ma collection est en spelter doré. Elle a été conçue en 1872 par une firme new-yorkaise, Mitchell Vance and Co. qui y installait des mouvements de compagnies connues, ici, un Seth Thomas de forme ronde à la manière française, avec une cloche pour sonner les heures et les demies. C’est un bel exemple d’horloge figurative avec la statue d’un berger au sommet d’une structure de plusieurs étages. L’autre horloge est française. Elle est signée Mazillier sur le cadran et le mouvement est un Vincenti.

( Images ID161 et ID285 : Tous droits réservés, Bordloub )

Certains horlogers ont fait appel à des sculpteurs connus pour accompagner leurs horloges. C’était très populaire en France de faire signer l’oeuvre de ces sculpteurs. Gustave Moreau (1826-1898) est l’un de ceux qui nommaient leurs oeuvres sur une petite plaque fixée au boîtier et les signaient. En voici un exemple :

( Images CP : Tous droits réservés, Bordloub )

Voici une horloge belgo-française en métal ouvré noir avec garnitures en régule. L’horloge est signée Henri Lupens, Bruxelles, mais le mouvement est signé A. D. Mougin, horloger de Paris, France. Elle est accompagnée de chandeliers.

( Image ID154 : Tous droits réservés, Bordloub )

Illustrée, une horloge française en marbre noir avec insertions de marbre rose. Pas très visible, un balancier au mercure. Les deux accessoires de chaque côté du corps principal de l’horloge, sont appelés «cassolettes». Généralement une cassolette était un petit vase avec un couvercle percé de trous dans lequel on faisait brûler de l’encens ou évaporer n’importe lequel parfum. Les cassolettes sont d’origine égyptienne. Celles-ci n’ont pas de couvercles, mais elles peuvent servir à la même fonction.

(Image – CP : Tous droits réservés, Bordloub)

Le Japonisme consiste en l’influence de la civilisation et de l’art japonais sur les Occidentaux, en particulier les Français dans la deuxième moitié du 19e siècle. Cette influence s’est fait sentir dans la conception d’horloges. Illustrée une horloge de Paul Brocot de la collection des Museums Victoria de Melbourne en Australie. Elle a été réalisée à la fabrique d’horloges Achille Brocot vers 1880. Elle est accompagnée de deux chandeliers. Celle-ci a été exposée au pavillon français de la Melbourne International Exhibition de 1880, et a reçu divers prix. Elle est faite de panneaux émaillés sertis dans un cadre de laiton. En façade, un samurai est assis devant un paysage montagneux, sur les côtés, on y trouve des oiseaux et des branches typiques de l’art japonais. L’horloge possède cinq finials et elle repose sur une base en laiton de style grec.

( Image autorisée en vertu du Creative Commons CC BY-NC-SA 4.0 International )

Les Européens se sont entichés de l’art asiatique, particulièrement chinois, à compter du 17e siècle jusqu’au 20e. Les collectionneurs en raffolent. Le mot chinoiseries désigne tout objet d’art qui vient de Chine ou qui porte les traces de l’art décoratif chinois. Les concepteurs de boîtiers d’horloges ont eux aussi été attirés par les chinoiseries, peignant par exemple sur bois des motifs chinois comme sur le devant de cette horloge de parquet vue dans une foire américaine d’antiquités.

( Image : Tous droits réservés, Bordloub )

Les motifs égyptiens ont aussi inspiré les designers de boîtiers d’horloge. À gauche, une horloge américaine vue chez un antiquaire. Il s’agit d’une horloge en métal du même type que les horloges de cheminée noires, mais au lieu d’un décor gréco-romain, on retrouve un décor égyptien. Les colonnes gréco-romaines sont remplacées par des sphinx, et au sommet il y a une déesse égyptienne. 

( Image : Tous droits réservés, Bordloub )

Horloge de table ou de tablette dont la forme principale ressemble à une montgolfière, apparue à la fin du 18e siècle en Angleterre. Les Américains ont aussi fabriqué ce type d’horloge, comme cette Seth Thomas Parma  américaine de 1909. Son mouvement est rond à la manière des mouvements de plusieurs horloges françaises. Elle possède aussi une plaque portant l’inscription « Clarence E. F. Dumaresq ». Or, il s’agit du nom d’un bateau qui naviguait sur le Lac Champlain au début du 20e siècle.

( Image ID046 : Tous droits réservés, Bordloub )

L’horloge « Cage d’oiseau » fait aussi partie de la catégorie « Novelty Clock » ou « horloge gadget ». C’est aussi la plupart du temps une « horloge animée », car le petit oiseau en cage bouge au rythme du balancier. L’heure est donnée tantôt sur une sphère comme dans ce réveil-matin allemand  Kaiser original des années 1920, tantôt sur ce qui ressemble à un ruban à mesurer, etc. Il n’y a pas de standard en cette matière, et le tout est laissé à l’imagination du fabricant. Attention,  plusieurs de ces horloges en vente sur le web sont fabriquées en Chine, et ne seraient ni antiques ni vintages. 

(Image ID254 : Tous droits réservés, Bordloub)

Voici une horloge chronomètre marine anglaise dans un coffret. Celle-ci est installée dans le coffret avec un mécanisme qui fait que l’horloge est toujours de niveau malgré roulis et tangage. Ici, le coffret est vraiment indispensable. C’est une pièce rare, de prix, photographiée dans une Foire d’antiquités aux États-Unis.

( Image : Tous droits réservés, Bordloub )

L’horloge tambour se pose généralement sur un meuble. La partie du centre est ronde comme un tambour. Physiquement, le boîtier est constitué de deux parties, le tambour et la base, longue et plutôt plate, comme on le voit sur les photos de cette horloge allemande Emes de style art-déco, à carillon Westminster. Attention, ce type d’horloge est souvent confondu avec le type «À bosse» ou «Chapeau de Napoléon» où le boîtier de l’horloge n’est que d’une seule pièce.

( Images ID004, ID004b et ID004t : Tous droits réservés, Bordloub )

Il existe une certaine confusion dans la dénomination des horloges à base étendue. Il faut distinguer, selon moi les trois types d’horloge à base longue : la Tambour, la Dos d’âne ou Dos de chameau et la Chapeau de Napoléon. Illustrée, cette New Haven Bim-Bam huit jours des années 1920 est une horloge que je considère être du type Chapeau de Napoléon. Sa caractéristique principale est la présence à chaque bout d’une moulure ronde qui retrousse de la base, et qui fait penser au rebord du chapeau de Napoléon, la calotte du chapeau étant la partie centrale de l’horloge où  se trouvent le mouvement et le cadran. Ces horloges sont encore très populaires de nos jours, mais elles sont plutôt encombrantes car elles mesurent en façade dans les 45 à 50 cm.

( Image ID233 : Tous droits réservés, Bordloub )

L’horloge crucifix est une horloge de table ayant la forme d’un crucifix, très en vogue au XVIIe s. Généralement, le mouvement était dans la base de l’horloge et l’heure était marquée sur une bande de métal qui se déplaçait très lentement. C’est dans la ville d’Augsburg, en Bavière en Allemagne, que ces horloges ont été fabriquées en assez grande quantité. Illustrée, une horloge entièrement en laiton des années 1640 de la collection du Auckland Museum. Le mouvement 12 heures dont les roues sont en fer et les platines en laiton est située dans la base sur laquelle est plantée la croix flanquée de deux personnages féminins.

( Image de gauche et Image de droite par Isaac Ebert autorisées en vertu du Creative Commons  CC BY-NC-SA 4.0 )

 

Voici une horloge allemande ostensoir du 16e siècle, de la collection du Musée canadien de l’histoire

(Image no 989.48.8.1-2, S94-12305; 1501-1600 publiée avec la permission du Musée canadien de l’histoire)

C’est une forme ancienne d’horloge du milieu du 16e s. jusqu’au milieu du 17e. Il s’agissait d’une horloge de meuble avec un boîtier en forme de cube, comme un tabernacle, surmonté d’une galerie elle-même coiffée d’une coupole.  Il y en a une au British Museum de Londres. Elle date de 1648 et a été fabriquée à Cracovie en Pologne par Lucas Weydmann. Cliquez sur image ci-dessous pour  plus d’informations.

( Image autorisée en vertu du Creative Commons CC BY-NC-SA 4.0 International )

Toute horloge qui laisse voir son mécanisme grâce à un dôme de verre ou à une lanterne vitrée, ou parce qu’il est à l’air libre, est une horloge squelette. Populaire en France, selon des experts, c’est plutôt un type d’horloge anglais d’origine victorienne, dont on a produit beaucoup d’exemplaires pour la Grande Exposition (Great Exhibition) de Londres en 1851. Ci-contre, une horloge murale à poids de Howard Miller dont on peut voir tout le mouvement, photographiée par l’auteur dans une foire d’antiquités américaine. La plupart des horloges anniversaires sous globe peuvent faire partie aussi de cette catégorie puisqu’on peut en voir le mouvement.

( Image : Tous droits réservés, Bordloub )

 

 

 

 

 

À la fin du 16e et début 17e s., un horloger allemand, Hans Kiening de Füssen en Bavière, a produit une horloge en laiton en forme de livre, dans lequel se trouve le mouvement, une alarme, et un dispositif complexe pour donner des informations astronomiques. L’image de gauche présente une petite horloge livre ancienne de la collection du Musée des Arts Appliqués (Magyar Iparművészeti Múzeum) de Budapest en Hongrie. Les horlogers suisses les ont remis à la mode entre les deux grandes guerres au 20e s. L’image de droite présente une interprétation contemporaine de l’horloge livre: il suffit d’un vieux livre, d’un petit mouvement au quartz à pile, des aiguilles et des chiffres, et le tour est joué. 

( L’image de gauche «Book shaped miniature clock» par Francisco.J.Gonzalez est autorisée sous licence CC BY-NC-SA 2.0 ; l’image de droite «Book Clock #1» par David Singleton est autorisée sous licence CC BY-NC 2.0 )

L’origine de l’horloge lanterne remonte au 17e s. en Angleterre, comme celle-ci fabriquée vers 1685, de la collection du the Metropolitan Museum of Art de New York. C’est une horloge en laiton placée sur une tablette murale en bois qui laisse pendre le pendule et les poids à l’air libre, et dont le dôme est en réalité une cloche rattachée au boîtier principal par des bandes décoratives en laiton. Notez que celle-ci n’a qu’une seule aiguille. On appelle aussi ce type d’horloge «Horloge en cage d’oiseau». De nos jours, l’horloge lanterne est très souvent une horloge anniversaire placée dans un boîtier de métal entouré de verre ou de plastique ressemblant à une lanterne, comme celle-ci :

(Image autorisée en vertu du Creative Commons CC0 1.0 Domaine Public ; Image du bas : Tous droits réservés, Bordloub)

Voici un coucou allemand particulier de marque E. Schmeckenbecher, qui est sans doute une reproduction ou à tout le moins une interprétation moderne (1970) d’un coucou ancien. Il s’agit d’un coucou avec un mouvement allemand de 8 jours Regula. Sa principale inspiration vient des horloges tableaux autrichiennes dont on verra un exemple dans la section de l’Autriche.

( Image ID015 : Tous droits réservés, Bordloub )

L’horloge en forme d’urne est une création française du 19e siècle. À gauche, une horloge française en porcelaine réalisée entre 1800 et 1830. Elle fait partie de la collection du Metropolitan Museum of Art de New York. À droite, une horloge du Musée canadien de l’histoire: la partie en porcelaine est entraînée par le mouvement et affiche la bonne heure vis-à-vis le marqueur vertical en devanture.

(Image de gauche autorisée en vertu du Common Creative Commons CC0 1.0 Domaine Public ; Image de droite : Photo no A-1791, S91-2781 publiée avec la permission du Musée canadien de l’histoire)

 

L’horloge en forme de soleil est presque un archétype. Mais elle a été particulièrement populaire au milieu du 20e s., comme cette Junghans allemande des années 1950 à temps seulement, dont les rayons sont en laiton doré.

( Image ID282 : Tous droits réservés, Bordloub )

 

K & S Sales de Chicago et d’autres manufacturiers ont mis au point une horloge sur le principe du ruban à mesurer qui s’enroule autour d’un axe. En effet, l’horloge est ronde et se pose à plat sur un bureau. Un point fixe indique l’heure qui tourne autour de l’axe central du boîtier. Celle-ci date des années 1940. Elle a probablement été fabriquée par Lux Manufacturing Co. pour K & S Sales, puisqu’on en trouve une semblable dans l’un des livres de Tran Duy Ly, qui a regroupé plusieurs images de vieux catalogues d’horloges dans plusieurs ouvrages très recherchés.

( Image ID171 : Tous droits réservés, Bordloub )

Ce petit réveil-matin en forme de radio portable, de marque Record, a été fabriqué dans les années 1970 en Allemagne de l’Ouest. Il est doté d’une boîte à musique qui joue à l’heure choisie du réveil.

( Image ID076  : Tous droits réservés, Bordloub )

Ici, il ne s’agit pas d’une horloge actionnée par la vapeur, comme celle de Vancouver, mais bien d’un modèle inspirée de l’ère industrielle des machines à vapeur, vue sur le web. Cliquez sur le lien en bleu pour la voir. Il s’agit d’une horloge mécanique imitant une machine à vapeur française GLT de la fin du 19e s. Le mouvement fait actionner un levier sur le dessus de l’horloge qui actionne un marteau qui frappe une petit pylône entre les pattes de l’horloge.

Horloge noisette (Acorn) est une horloge à ressorts non conventionnels typiquement américaine, en forme de gland, dessinée par Jonathan Clarke Brown (1807-1872) d’après le «Constitutional Oak Tree» à Hartford, Connecticut, et produite de 1847 à 1850 par Forestville Manufacturing de Bristol, Connecticut, dont Brown était le propriétaire. Elle était offerte en trois styles: tablette, grande et petite, et murale. Elle était faite de bois laminé, acajou ou bois de rose. De chaque côté du gland, des tiges en bois laminé épousait son contour. En voici un exemple de la collection du the Metropolitan Museum of Art de New York. 

( Image autorisée en vertu du Creative Commons CC0 1.0  Domaine Public )

 

Horloge américaine dont la forme ressemble à un banjo. Le nom a été donné à l’horloge inventée par Simon Willard (breveté en 1802) à Roxbury, Massachusetts, nommée au début «horloge brevetée» (Patent Timepiece). Lui-même l’a appelée « Improved Timepiece » (Horloge améliorée). Le brevet spécifiait que le ou les poids devaient avoir une chute de 15 po. en 8 jours, avec un pendule pivotant en avant. Le boîtier en bois d’acajou devait avoir trois parties : une partie circulaire contenant le cadran, une partie allongée à taille ajustée contenant le ou les poids, et une partie rectangulaire à la base où le pendule s’étirait, devait avoir une petite porte. La partie allongée et celle du bas comportaient une vitre peinte ou ornée de dorures. On trouvait généralement un finial sur le sommet du cadran, souvent l’aigle américain. Plus tard, on a fabriqué des horloges banjo à ressort, comme cette Sessions de 1925 au thème maritime avec son phare et son navire à voiles.

( Image  ID258 : Tous droits réservés, Bordloub )

Le design de l’horloge en forme de lyre (1823) est attribué à Aaron Willard Jr. (1783-1864), neveu de Simon Willard. John Sawin (1801-1863) de Sawin & Dyer de Boston en a fabriqué beaucoup de 1822 à 1828, mais elles sont néanmoins assez difficiles à trouver, et leur prix est en conséquence. L’horloge lyre américaine est en réalité une proche parente de l’horloge banjo. Illustrée, une horloge lyre photographiée par l’auteur dans une foire d’antiquités américaine, vient de Boston, mais elle a été fabriquée en France dans les années 1830, probablement pour un grand magasin américain de l’époque. Notez l’effigie du roi soleil enfant au sommet de l’horloge. Il existe aussi une variété de balanciers en forme de lyre, présente surtout dans les longues horloges murales ou dans les horloges de parquet. Seth Thomas a aussi conçu un mouvement d’horloge en forme de lyre.

( lmage : Tous droits réservés, Bordloub)

Voici la fameuse horloge gadget (Novelty) Kit-Cat photographiée dans un Antique Mall des États-Unis. La queue sert de balancier, et le mouvement de va-et-vient est accompagné par les yeux qui bougent au même rythme. Cette horloge est assez connue pour mériter un article dans Wikipedia.

( Image : Tous droits réservés, Bordloub )

 

 

 

 

 

 

 

Le chien est aussi un animal qui a fait l’objet d’horloges. Illustrées deux horloges à ressort de Gustav Becker des années 1930 de la collection du Museums Victoria de Melbourne en Australie. Le chien de gauche roule des yeux au fur et à mesure que le temps s’écoule et les marques autour de ceux-ci indiquent l’heure. Cette horloge a fait l’objet d’un brevet américain daté du 31 août 1926, bien que l’horloge ait été fabriquée en Allemagne. La langue et la queue du chien de droite servent de pendules. Ce sont deux horloges gadgets.

( Images gauche, droite autorisées en vertu du Creative Commons CC BY-NC-SA 4.0 International )

L’éléphant est aussi un animal utilisé comme boîtier d’horloges. À la différence des horloges chat et chien, l’horloge éléphant n’est généralement pas animée. Mais le cadran et le mouvement sont très souvent montés sur le dos de l’éléphant, comme sur cette horloge miniature de la collection du Metropolitan Museum of Art de New York. La petite horloge montée sur le dos de l’éléphant est en réalité de la grosseur d’une montre.

( Image autorisée en vertu du Common Creative Commons CC0 1.0 Domaine Public )

 

Le cheval fait aussi partie de la thématique des horloges, mais c’est surtout comme ornement figural qu’on le retrouve. À gauche, une horloge française du 19e siècle de ma collection, en marbre noir et laiton, surmontée d’un cheval et d’un jeune cavalier qui tente de le maîtriser. 

À droite, une horloge électrique du 20e siècle que l’on voit fréquemment dans les magasins d’objets vintage. Celle-ci est probablement une Sessions, mais la compagnie United en a aussi fabriqué de semblables. Le cheval est typiquement américain avec sa selle western de cowboy.

(Image ID284 : Tous droits réservés, Bordloub ;

Image de theannebonny autorisée en vertu du Creative Commons CC BY-NC-SA 2.0)

Voici une Seth Thomas Medbury à carillon Westminster, de la fin des années 1950, fabriquée en Allemagne. C’est une horloge à base longue ou étendue avec au milieu la partie du mouvement et du cadran. Plusieurs ne savent pas vraiment nommer ce type d’horloge. Certains l’appellent Tambour (Drum), d’autres Chapeau de Napoléon, et d’autres horloge à Dos de chameau (Camel Back) ou à Dos d’âne (Humpback). Éliminons tout de suite l’appellation Tambour car la partie du milieu n’a pas vraiment la forme d’un tambour, car de chaque côté, on a affaire à une pente qui s’étend jusqu’aux extrémités de la base. Chapeau de Napoléon alors ? Non, il n’y a pas de rebords comme sur un chapeau. C’est donc une horloge à Dos de chameau ou à Dos d’âne, au choix.

( Image ID230 : Tous droits réservés, Bordloub )

Ahasuerus I Fromanteel (Norwich, Angleterre 1607–1693)
Horloge murale, ca. 1660–65
Britanique, Londres,
Boîtier: placage de chêne avec ébène; Cadran en laiton doré: mouvement en laiton doré et argenté. Mouvement: laiton et acier; H. 20 in. (50.8 cm)
The Metropolitan Museum of Art, New York.

L’horloge à hotte murale (image de gauche) a été populaire au 18e siècle. Le mouvement est dans un boîtier qui lui sert de hotte, et dont les poids et le pendule pendent dans le vide. Plus simplement, l’horloge à hotte ressemble à une horloge de parquet ancienne dont on n’aurait conservé que la partie du haut où se trouve le mouvement, par souci d’économie, la plupart du temps. Pour plus de détails et des photos, cliquez sur : Brian Loomes. Illustrée à droite, une interprétation des années 1950 de l’horloge à hotte.

(Image de gauche autorisée en vertu du Creative Commons CC0 1.0 Domaine Public ; Image de droite ID295 : Tous droits réservés, Bordloub )

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