3.10 – Les montres sont au centre de l’horlogerie suisse

Dernière révision : 2023-08-19 @ 11:57

3.10 – Les montres sont au centre de l’horlogerie suisse

Le classement alphabétique ci-dessous est surtout centré sur les marques de commerce les plus en vue, et les noms de famille des manufacturiers, le cas échéant, lesquels servent souvent de marque. C’est toujours le nom le plus ancien qui apparaît sur la ligne principale de chaque marque, suivi des différentes dénominations au cours des années. Une marque peut subsister au-delà de la marque qui la remplace, c’est que les enregistrements comportaient souvent des dates de renouvellement et des dates d’expiration, et que certains administrateurs laissaient courir les enregistrements dans le temps ou même les renouvelaient pour asseoir juridiquement leur propriété, ou parce qu’il restait des stocks à écouler d’une ancienne marque.

Enfin, il convient de faire un peu de terminologie plus spécifique aux montres. Le mot Ébauche signifie un ensemble de pièces d’un mouvement horloger à assembler, et vendu comme tel. Lorsque l’ébauche est numérotée, cela s’appelle un Calibre. Les calibres peuvent être classés dans une famille correspondant à la platine utilisée. Une Platine est la ou les plaques de base sur lesquelles sont installées les différentes pièces d’une ébauche ou d’un calibre. En terminant, voici la signification des dénominations des types de société mentionnées dans l’article qui suit : S. A. = Société Anonyme ; SARL = Société À Responsabilité Limitée ; KG = Kommanditgesellschaft (Société à partenariat limité) ; AG = Aktiengesellschaft (Société Anonyme) ; GmbH = Gesellschaft mit beschränkter Haftung (Société à Responsabilité limitée).

3.10.1 – Les grands moments de l’horlogerie suisse

L’histoire de l’horlogerie suisse est intimement liée à celle de la montre dont c’est la spécialité. Voici quelques jalons importants de cette histoire à travers de grands horlogers et manufacturiers suisses. Pour marquer l’importance des grands groupes de luxe dans l’histoire aux 20e et 21e siècles, nous leur avons donné un code de couleur : LVMH, Richemont et SWATCH. À noter enfin que la seule horloge atmosphérique sur le marché est toujours fabriquée en Suisse par Jaeger-LeCoultre, compagnie établie en 1833 dans le Canton de Vaud. La Suisse est aussi célèbre pour ses horloges Neuchâteloises.

3.10.2 – Quelques grands horlogers suisses

BERTHOUD, Ferdinand (1727-1807)

Ferdinand Berthoud est né à Placemont-sur Couvet dans la Principauté de Neuchâtel. Il a fait presque toute sa carrière d’horloger à Paris à compter de 1745. Il est mort à Groslay dans le Val d’Oise en France à quelques kilomètres de Paris. Il a fait son apprentissage en horlogerie auprès de son frère Jean-Henry qui était horloger en Suisse tout en poursuivant des études en science. En 1741, il obtient son certificat d’apprenti en horlogerie. À 18 ans, il part pour Paris en 1745 pour parfaire sa formation d’horloger. En 1753, il recevra à titre exceptionnel sur ordre du Conseil royal français et par une faveur spéciale du Roi, le titre de maître-horloger. Il n’a que 26 ans. Il écrira des articles sur l’horlogerie dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Le Roi l’enverra en Angleterre inspecter les chronomètres marins de John Harrison en compagnie d’un mathématicien et d’un astronome. Il ne verra pas les toutes dernières productions de Harrison, mais son voyage lui permettra de pénétrer les cercles de l’horlogerie anglaise, si bien qu’il sera fait membre associé étranger de la Société Royale de Londres. Pour la suite de l’histoire de cet horloger suisse spécialiste en chronométrie marine, voir Wikipedia.

BRUNNER, Kaspar (?-1561)

Mécanicien avant d’être horloger, serrurier, forgeron, armurier, Kaspar Brunner était l’ingénieur autodidacte type de l’époque. Il a été engagé en 1526, comme zitgloggenrichter, c’est-à-dire gardien du temps du Zytglogge. C’est lui qui scandait le temps et vérifiait le bon fonctionnement de l’horloge de cette tour construite à Berne au 13e siècle. Elle servait de prison, de tour de garde, de tour d’horloge. C’était le centre de la vie urbaine et un lieu de rassemblement. Mais l’horloge fit défaut et en 1527, Brunner se voit promettre par le Conseil de ville 1 000 guldens pour en construire une nouvelle. La mécanique qu’il a construite pour cette horloge astronomique était si robuste qu’elle fonctionne encore de nos jours. C’est la seule horloge qu’il a fabriquée. Pour plus de détails : Wikipedia.

BÜRGI, Jost (1552-1632)

Jost Bürgi, mathématicien, astronome et horloger est né à Lichtensteig, Toggenburg, territoire rattaché à l’époque à l’Abbaye de St. Gall, aujourd’hui Canton de St-Gallen. Bien qu’il ait complété ses études primaires, jeune enfant, il n’y avait rien dans son village pour acquérir les connaissances et les habiletés requises pour développer des horloges complexes. Il n’avait même pas été initié au Latin, langue scientifique de l’époque. On peut constater dans les illustrations ci-dessous la complexité des horloges qu’il a construite. Bürgi a dû s’éloigner de son village pour acquérir les connaissances requises, en mathématiques et en astronomie de même qu’en horlogerie. En effet, il semble qu’il soit allé à Strasbourg au moment où Konrad Dasypodius enseignait les mathématiques à l’Université et où les frères Habrecht construisaient l’horloge de la cathédrale. Il aurait alors baigné dans une atmosphère propice à son auto-apprentissage en ces matières sans avoir été inscrit à l’université. De plus, le Landgraf (Prince) de Hesse-Kassel dans l’Empire germanique de l’époque, Wilhelm IV, était mathématicien et astronome formé à l’Université de Strasbourg avec laquelle il avait maintenu des liens, était au courant des talents de Bürgi comme mécanicien d’instruments scientifiques. C’est ainsi qu’il lui a offert en 1579, le titre d’horloger de la cour à Kassel afin qu’il développe des instruments pour l’aider à observer la voûte céleste dans l’Observatoire qu’il avait créé. Il a ainsi construit un globe terrestre céleste à Kassel en 1594, exposé au Schweizerisches Landesmuseum (Musée national suisse) à Zurich. Il a aussi construit l’Horloge Planétaire de Vienne (1605) (ci-dessous à gauche), et l’Horloge Crystal de Vienne (1622-1627) (ci-dessous à droite) qui, pour la première fois, est une représentation du système planétaire héliocentrique tel que proposé par Copernicus. Il a aussi à son actif le développement d’autres horloges et instruments scientifiques complexes, comme un instrument pour aider à dessiner la perspective (1604). Il a inventé les tables logarithmiques lors de son séjour à Prague où l’avait invité l’empereur Romain Rudolph II à titre d’assistant de Kepler. C’est aussi durant cette période qu’il a construit plusieurs de ses horloges complexes dans l’atelier qui lui avait été aménagé au Chateau de Prague. En 1631, il est revenu à Kassel où il est mort au début de l’année suivante.

Horloge planétaire de Vienne de Bürgi (Image libre de droit)
Horloge crystal de Vienne de Bürgi (Image libre de droit)

CUSIN, Charles (16e s.)

Fils de Noël Cusin, un horloger français bourguignon, Charles Cusin est né à Genève à une date indéterminée au 16e siècle. Fuyant une accusation de vol, il quitte la France pour la Suisse en 1574. Il est reconnu comme étant le premier horloger de Genève, mais aussi comme s’étant enfui en Italie vers 1590 avec une avance reçue pour la réparation de l’horloge du Molard, réparation qu’il n’a jamais terminée. Néanmoins une rue de Genève porte son nom. Il est mort entre 1590 et 1612.

DASYPODIUS, Conrad (1532-1600)

Conrad Dasypodius est né à Frauenfeld, Thurgau en Suisse. Il s’est éventuellement retrouvé à Strasbourg en Alsace comme professeur de mathématiques. Il est réputé avoir dessiné l’horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg, synthèse de toutes les connaissances de l’époque en mathématique, astronomie et physique. Le mouvement de l’horloge a été construit par les frères Habrecht.

DE DUILLIER, Nicolas Fatio (1664-1753)

Mathématicien, astronome, inventeur et philosophe, Nicolas Fatio de Duillier est né à Bâle d’une famille italienne émigrée en Suisse après la Réforme protestante. Il a fait ses études à Genève jusqu’à l’âge de 18 ans. Il part alors pour Paris où il travaillera avec Giovanni Domenico Cassini, astronome de l’Observatoire de Paris. En 1686, il voyage vers la Hollande puis l’année suivante vers l’Angleterre où il fait la rencontre de grands philosophes du temps comme John Wallis, John Locke et Richard Hampden. Il s’intéresse aux travaux de la Société royale et fréquente aussi l’Université d’Oxford. À 24 ans seulement, il est fait fellow de la Société royale. Il y rencontre Newton en 1689 avec qui il se lie d’amitié. En 1690, il retourne à la Haye en Hollande comme tuteur de deux neveux de Hampden. Il travaille alors avec Christian Huygens. Par la suite, il fera des allers-retours entre la Hollande et l’Angleterre. En 1690, il réussit à percer un petit trou dans un rubis avec une vrille à pointe à diamant. On sait l’importance des rubis en horlogerie, particulièrement pour les montres. Il tente sans succès d’intéresser un horloger français à sa découverte. Il la propose alors aux frères Peter et Jacob De Beaufré, horlogers anglais, avec qui il obtient un brevet valable pour 14 ans pour une application exclusive en Angleterre de sa technique. Il tentera de l’étendre plus tard à toutes les montres et horloges, mais sans succès. Sa méthode, une spécialité anglaise, sera adoptée par le reste de l’Europe. Le Français Ferdinand Berthoud y aura recours dès 1768. Elle est encore utilisée de nos jours. Pour plus de détails sur de Duillier, voir Wikipedia.

DITISHEIM, Paul (1868-1945)

DITISHEIM est né à Paris en 1868. Il établit une fabrique de chronomètres à La Chaux-de-Fonds. Il y produit aussi des montres de précision. Il s’intéresse à des alliages comme l’invar et l’elivar pour essayer de contrôler les problèmes de température qui font obstacle à la précision. Il applique aussi avec succès, au chronomètre marin, le principe de l’échappement à levier. Il connaît des problèmes financiers dans les années 1920 et quitte pour Paris en 1921. Il y effectuera des recherches sur la lubrification des mouvements. C’est à lui que l’on doit les huiles Cronax. Dans les années 1930, il s’intéressera aux horloges à cristaux de quartz. Il mourra à Paris en 1945.

GUILLAUME, Charles-Édouard (1861-1936)

Fils d’horloger, Charles-Édouard Guillaume est un physicien suisse, né à Fleurier. Membre du Bureau International des poids et mesures à compter de 1883, Prix Nobel de physique en 1920, il est l’inventeur des alliages invar (1896) et elivar (1912-1920), métaux qui dont la taille reste constante à différentes températures, permettant ainsi une plus grande précision. Guillaume appliquera ces métaux aux chronomètres marins. Il a plusieurs publications à son actif, particulièrement un article de 1896 intitulé La Température de l’Espace. Il est mort à Sèvres en France en 1938.

HABRECHT, Joachim et ses deux fils

Joachim Habrecht a construit une horloge astronomique à Schaffhausen et une autre à Solothurn. Joachim avait deux fils, Isaac (1544-1620) et Josias (1552-1575). Les deux sont nés à Schaffhausen et ont été formés en horlogerie par leur père. Ce sont eux qui ont été appelés à fabriquer la partie horlogerie de la seconde horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg dont le design est attribué à Christian Herlin qui avait commencé les travaux en 1547, travaux interrompus par la cession de la cathédrale à l’Église catholique romaine. Ils seront repris en 1571 grâce à Conrad Dasypodius qui a repris le travail de son maître Herlin et aux frères Habrecht qui ont construit le mouvement, Tobias Stimmer ayant été chargé de la décoration de l’horloge. Cette deuxième horloge fonctionnera jusqu’en 1788. Certains éléments de celle-ci ainsi que le coq, le plus vieil automate conservé en Occident, de la première horloge de la Cathédrale, alors dite Des Trois Rois (1352-1354), sont exposés au Musée des arts décoratifs de Strasbourg. La troisième horloge de la Cathédrale, construite entre les années 1837 et 1842, sera l’œuvre de Jean-Baptiste Schwilgué.

HIPP, Matthaüs (1813-1893)

Horloger allemand d’origine, né en 1813 à Blaubeuren, Wurtemburg, il est passé en Suisse en 1852. Il a à son crédit : la transmission télégraphique aller-retour sur une même ligne en 1854 ; le métier à tisser électrique en 1855 ; un système de signaux électriques visuels en 1862 de même que l’installation d’un système d’horloge mère-réceptrice à Genève ; en 1863, il obtient un brevet français pour une « Pendule ou horloge électro-magnétique à appel direct d’électricité ». Pour plus de détails, voir Wikipedia.

HOURIET, Jacques-Frédéric (1743-1830)

Jacques-Frédéric Houriet est apprenti-horloger chez son oncle Abraham Gagnebin. Puis, il poursuit sa formation chez Abraham Louis Perret-Jeanneret, maître-horloger à Le Locle. Il quitte la Suisse pour Paris en 1759, il n’a que 16 ans. Après un séjour de 9 ans en France, où il travaille avec les plus grands horlogers français, Frédéric Houriet revient en Suisse en 1768. Il s’associe alors avec David Courvoisier, marie la sœur de ce dernier, et fonde Courvoisier et Houriet qui succède à Courvoisier et Fils. Il dirige à 27 ans, une grande entreprise de montres et de pièces horlogerie suisse capable de produire annuellement 10 000 montres qu’il vend tant en Suisse qu’à l’international. Il produit des montres pour d’autres horlogers. À titre d’exemple, il fabrique des montres pour la société anglaise de Robert Roskell en tout point semblables à celles produites dans l’usine de ce dernier. Il produit aussi des montres complexes pour de grands horlogers comme des montres à équation pour Le Roy et Berthoud.
Le début du XIXe siècle apporte son lot de problèmes pour les établissements Courvoiser et Houriet : campagnes de Napoléon, blocus des exportations vers les autres pays européens, en particulier l’Angleterre. Il se retire de la compagnie en grandes difficultés financières, et décide de travailler seul. Il ouvre en 1804 à Le Locle, une entreprise avec son fils cadet, Jules, consacrée aux montres de précision, en particulier chronomètres et chronographes. Il les produit surtout pour de grands horlogers français avec qui il s’était lié d’amitié lors de son séjour en France, en particulier Breguet. En 1818, Houriet se retire complétement des affaires, mais continue à mettre au point des chronomètres et à faire des expériences sur les balanciers. Il invente ainsi le spiral sphérique en or pour combattre les effets du magnétisme sur les chronomètres. Les historiens considèrent Houriet comme le père de la chronométrie suisse. Il est membre de la Société des Arts de Genève, et membre associé de l’Académie des Sciences de Paris.

JAQUET-DROZ, Pierre (1721-1790)

Né à La Chaux-de-Fonds et mort à Bienne, Pierre Jaquet-Droz, tout jeune, avait du talent pour la mécanique de précision et s’est rapidement formé à l’horlogerie. De 1738 à 1747, il construit des horloges de parquet de plus en plus sophistiquées qui intéressent une riche clientèle. Il prend plaisir à leur ajouter des carillons et des airs de flûte. Il a aussi construit une pendule qui n’avait pas besoin d’être remontée et une pendule astronomique. Il se marie au début des années 1750, il aura une fille et un fils. Mère et fille meurent prématurément en 1755. Il consacrera le reste de sa vie à l’horlogerie. Il rencontre alors le Gouverneur de Neuchâtel qui l’encourage à faire connaître ses horloges à l’étranger, particulièrement en Espagne où celui-ci a ses entrées à la cour. Avec l’aide de son beau-père et d’un jeune ouvrier, il construit une sorte de carriole capable de transporter jusqu’à six horloges de parquet. Après un parcours de 49 jours en 1758, ils arrivent en Espagne et présentent les horloges au roi Ferdinand VI qui les achètent sur le champ, heureux de voir sonner les heures sans intervention. De retour en Suisse, il se consacre à la mise au point d’automates avec l’argent de la vente, aidé de son fils Henri-Louis et d’un voisin, Jean-Frédéric Leschot, qu’il accueille chez lui à la mort de sa mère. Il construit lui-même le premier de ces automates complexes, l‘Écrivain (6000 pièces), capable de dessiner une signature grâce à un ensemble de tabulateurs comprenant 40 cames et une plume qui trace les lettres emmagasinées dans les tabulateurs. Deux autres suivront construits par Henri-Louis Jaquet-Droz et Jean-Frédéric Leschot principalement. Notons que Pierre Jaquet-Droz a cédé à son fils en 1786 la paternité de l’Écrivain prétextant que ce dernier lui avait apporté de multiples améliorations. Pierre Jaquet-Droz est mort à Bienne à 69 ans. Pour plus de détails voir Wikipedia.

JAQUET-DROZ, Henri-Louis (1752-1791)

Henri-Louis Jaquet-Droz a étudié les mathématiques, la physique et le dessin à Nancy dans l’Est de la France auprès de l’abbé de Servan, de 1767 à 1769. Il est retourné en Suisse en 1769 où il a travaillé auprès de son père et d’un grand ami, Frédéric Leschot (1746-1824). Tous les trois se sont employés à développer d’autres automates sur la base de l’Écrivain. C’est ainsi qu’ils ont construit le Dessinateur et la Musicienne. Dans ce dernier cas, ils ont même composé la musique jouée. Les trois automates complétés seront présentés à compter de 1773, aux grands de ce monde, le Roi d’Espagne, Louis XVI et Marie-Antoinette à Versailles, au Covent Garden à Londres, en Hollande, en Flandre, en Russie, et jusqu’en Chine. Henri-Paul se verra confier la direction d’une succursale de l’entreprise familiale à Londres en 1774. Il est mort à l’âge de 39 ans après une assez longue maladie. Pour plus de détails voir Wikipedia.

ANTOINE LÉCHAUD (1812-1875)


En 1835, Antoine Léchaud fabrique en série des montres avec l’échappement de Georges-Auguste Léchaud. Et en 1840, il perfectionne ce type d’échappement pour l’adapter à la production industrielle tout en maintenant la précision des mouvements et en abaissant les coûts de production pour faire face à la concurrence étrangère, en particulier celle des Américains.

LE COULTRE, Antoine (1803-1881)

Il a inventé le Millionomètre, premier instrument au monde capable de mesurer le micron, présenté à l’Exposition Universelle de Paris en 1900. Il améliore aussi, deux ans après Jean Adrien Philippe, la montre sans clef de remontage.

LESCHOT, Jean-Frédéric (1746-1824)

Jean-Frédéric Leschot a appris l’horlogerie comme apprenti de Pierre Jaquet-Droz qui l’avait recueilli chez lui à la suite de la mort de sa mère qui vivait seule avec Jean-Frédéric. C’est devenu un grand ami du fils de Pierre Jaquet Droz, Henri-Louis. Tous les trois ont construit les fameux automates L’écrivain, Le dessinateur et La Musicienne, (1768-1774) et de nombreux autres. À la mort des deux Jaquet-Droz, c’est Jean-Frédéric Leschot qui a pris la succession de la Fabrique d’Horlogerie Jaquet-Droz.

LESCHOT, Georges-Auguste (1800-1884)

Georges-Auguste Leschot, fils de l’horloger Jean-Frédéric Leschot (1746-1824), est né à Genève. C’est essentiellement un horloger inventeur. Parmi ses inventions, on remarque: l’échappement à ancre semi-circulaire pour les montres (1830); le pantographe (1839), instrument qui permet de reproduire les dessins des pièces d’une montre, ce qui permet d’interchanger les pièces ainsi standardisées d’un même calibre, invention réalisée alors qu’il était chef d’atelier chez Vacheron et Constantin; une perceuse rotative à pointe de diamant noir à entraînement hydraulique pour roches dures (1862) qui sera notamment utilisée dans les mines, qui lui vaut en 1876, la Médaille d’or de la Société des Arts de Genève.

LIECHTI (Famille – 15e au 18e s.)

Cette grande famille d’horlogers a travaillé pendant plus de 300 ans dans la même ville, Winterthur, et a fabriqué tous les types d’horloges et de montres. Dans les années 1510, Laurentius (vers 1489-1545), le plus ancien membre de la famille, a construit sur commande une horloge tourelle de fer pour la Fraunenkirche (Église de notre Chère Dame) à Munich. Son fils, Laurentius II (? – ?), était serrurier et constructeur de tourelles. Son frère, Erhard (vers 1530-1591) a réalisé des horloges domestiques de style gothique très finement décorées qu’il a commencé à signer avec ses initiales et la date. Ses deux fils, Ulrich (?-1627) et Andreas (1562-1621) ont poursuivi la tradition de leur père dans la construction d’horloges domestiques signées, tandis qu’Andreas a également fait des tourelles. Joachim (1582-163), fils d’Ulrich, était aussi constructeur de tourelles et d’horloges domestiques. Un autre Andreas Liechti (1582-1650) et ses trois fils, Tobias (1614-1673), Heinrich (1634-1704) et Hans (1636-1707) furent également horlogers. Hans Ulrich Liechti (1643-1719), après avoir voyagé pour échapper à la guerre de Trente Ans, est retourné à Winterthur et construit tourelles et montres. Hans Ulrich a eu deux fils horlogers, Tobias (1670-1711) et Hans Jakob (1680-1741). Tobias aida son père à construire des tourelles à pendule. Hans a commencé à fabriquer des horloges baroques en laiton parce que le style gothique était moins populaire au début du 18e siècle. Un autre Hans Ulrich (1699-1770) faisait des tourelles, et un Hans Heinrich (1733-1810) était horloger ainsi que serrurier.

PERRELET, Abraham-Louis (1729-1826)

Tout jeune, Abraham-Louis Perrelet, charpentier de son premier métier, aidait ses parents fermiers. Mais à 20 ans, il décide d’apprendre l’horlogerie. Après un apprentissage raté de 15 jours chez un horloger de Le Locle où il n’a rien appris, il se résolue à apprendre lui-même le métier. Il avait sans doute beaucoup de talent car on lui attribue l’invention de la montre qui se remonte toute seule. En effet, en 1777, il invente un mécanisme de remontage automatique muni d’un poids oscillant à l’intérieur de la montre qui bougeait de haut en bas. Il suffisait de marcher pour remonter la montre. La Société des arts de Genève l’avait expérimenté. Il suffisait de 15 minutes de marche pour remonter une montre pour huit jours. L’année suivante, cette montre se vendait bien. Cela a incité d’autres horlogers à imiter et à perfectionner le mécanisme. C’est ainsi que Hubert Sarton, un Liégois a utilisé un rotor central au lieu d’un poids qui pivotait au côté du mouvement. On lui attribue aussi l’invention du remontage automatique des montres. Perrelet ne s’arrête pas là. Il invente le premier podomètre en 1780. Il est aussi le premier à construire des montres avec échappement à cylindre, à duplex et à équation. Abraham-Louis Perrelet aura un petit-fils horloger qu’il a lui-même formé, Louis-Frédéric Perrelet (1781-1852). Ce dernier complétera son apprentissage chez Breguet à Paris. Il a inventé des montres marines avec complications et un chronographe de précision. La compagnie qu’il a fondée, Perrelet, existe toujours. Elle a son siège social à Bienne. Elle fait partie du groupe Fertina de Barcelone en Espagne depuis 2004.

REUTTER, Jean-Léon (1899-1971)

Jeune ingénieur suisse né à Neuchâtel en 1899, il rêvait de fabriquer une horloge qui n’aurait pas besoin d’être remontée ni mécaniquement ni par électricité. C’est ainsi qu’il a obtenu en France, un brevet (No. 1397) en 1928, pour une ’Pendule perpétuelle’, ancêtre de ce qui s’appellera l’horloge atmosphérique, après la vente de la licence à Le Coultre. Avant cela, il obtient un premier brevet en 1928 (No. 331,764) sur l’expansion différentielle d’un liquide séparé par une colonne de mercure. En 1930, il obtient un autre brevet (No. 356-216) pour un pendule à torsion. Ce type d’horloge a été fabriqué par Jaeger-Le-Coultre en Suisse, et distribué en Angleterre à compter de 1834 par D. E. Trevars Ltd de Londres qui fabriquait les boîtiers. Reutter est décédé en 1971.

ROMILLY, Jean (1714-1796)

Né en France d’une famille d’Huguenot qui a dû fuir vers la Suisse après l’Édit de Fontainebleau, Jean Romilly était non seulement horloger, mais aussi journaliste et encyclopédiste. En matière d’horlogerie, il développera une montre capable de fonctionner pendant un an sans remontage. C’est Ferdinand Berthoud qui ajoutera à sa montre la précision requise. Il écrira aussi plusieurs articles sur l’horlogerie théorique pour l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

ROSKOPF, Georges-Frédéric (1813-1889)

Geroges-Frédéric Roskopf est né à Mülheim en Forêt noire en Allemagne. Adolescent, il immigre en Suisse pour y apprendre le français et le métier d’horloger. Il fait son apprentissage chez Mairet et Sandoz. À 22 ans, il ouvre un atelier et fabrique des mouvements qu’il vend en Suisse mais exporte aussi vers l’Allemagne, la Belgique et l’Amérique du Nord. Il voulait fabriquer des montres bon marché de qualité au grand dam des horlogers suisses qui craignaient la compétition. Ses productions seront tellement populaires qu’on parlera des montres Roskopf. Des entrepreneurs y consacreront des usines ou des chaînes de production dédiées. Cependant, Roskopf n’a pas pris soin de breveter son invention si bien qu’il y a eu beaucoup d’imitations de ce qu’on a appelé la montre du pauvre.

ROUSSEAU, Jean (1606-1684)

Jean Rousseau de Genève a créé des montres de poche avec complications.

SERMAND, Jacques (1595-1651)

Jacques Sermand de Genève a construit dans la première moitié du 17e siècle, des horloges de différentes formes et particulièrement des horloges crucifix.

STADLIN, Franz Ludwig (1658-1740)

Franz Ludwig Stadlin, un Jésuite né et formé en Suisse, a sans doute été missionnaire en Chine où il a été désigné horloger royal de la cour de Chine.

3.10.3 – Quelques grands manufacturiers suisses

ADM’S, SARL (1938) -▶ ADMES, SARL (1949) -▶ ADMES, S. A. (1951) -▶ ADM’S, S. A. (1962) -▶ ADMES, SARL AG

Adm’s, SARL est une société de fabrication de montres enregistrée à Genève le 19 août 1938. Il semble que par la suite, la société se soit appelée Admes SARL, toujours à Genève, car elle a enregistré la marque de montres Ares le 15 septembre 1949. L’année suivante, le 28 mai 1950, elle enregistre le nom Indimatic, une technologie de montres automatiques, et fait le même enregistrement aux États-Unis le 26 mars 1951. La société devient Admes, S. A., et celle-ci enregistre le 29 septembre 1951 la marque Solita Genève. On retrouve par la suite le nom de Adm’s, S. A. de Genève le 23 mars 1962 lors de l’enregistrement de la marque Trainmaster. Puis Admes, SARL AG est enregistrée le 12 mai 1971, marque qui appartient aujourd’hui au Swatch Group. Enfin, il semble que la société allemande Paul Raff GmbH & Co., KG alors de Pforzheim ait enregistré la marque Adm’s en 1973 et Admes en 1978. On peut également soupçonner que Adm’s, S. A. de Genève a eu des liens avec la société américaine Ball Watch de l’état de l’Ohio. Il s’agit d’une société pionnière en montres et chronographes de chemin de fer, en existence depuis 1891. Celle-ci a enregistré auprès de la U. S. Patent and Trademarks Office la marque Indimatic le 28 février 1951, soit un an après l’enregistrement américain de Admes SARL. De plus, en 2020, la Ball Watch possède toujours dans son catalogue, la marque de montres Trainmaster.

AEGLER, S. A. (1878) -▶ AEGLER, SA, FABRIQUE DES MONTRES ROLEX & GRUEN, AG (1905) -▶ MANUFACTURE DE MONTRES ROLEX, AEGLER, LTÉE (1955) -▶ AEGLER, INC. -▶ AEGLER (2004 – ROLEX)

Jean Aegler crée à Bienne, dans le comté de Berne, en 1878 la Aegler, S. A., compagnie spécialisée dans la fabrication de petits mouvements de montre. Son fils Hermann s’est mis à travailler avec la Wisdorf and Davis de Londres, et en 1905, Aegler lui fournissait plusieurs mouvements. Elle fabriquait aussi des mouvements pour la Gruen Watch Manufacturing Company, d’où vient le changement de nom pour Aegler S.A., Fabrique des Montres Rolex & Gruen, AG. Lorsque Wisdorf a créé la marque Rolex, il a demandé à Aegler de consacrer toute sa production de mouvements à sa compagnie. Puis, il a fini par investir dans Aegler qui est devenue en 1955, la Manufacture de montres Rolex, Aegler, Ltée. Aegler a aussi produit le mouvement dit Perpétuel développé par l’un de ses employés, Emile Borer. Celui-ci est ensuite devenu propriétaire de la compagnie qui est devenue Aegler, Inc. En 2004, il l’a vendue à fort prix à Rolex.

AGON UHRENFABRIK ROBERT TRIEBOLD, SA (1930) -▶ AGON – ECONOMIC SWISS TIME HOLDING (ESTH -1967) -▶ AGON (SSIH -1970)

Robert Triebold fonde à Mumpf, Aargau, la Agon Uhrenfabrik Robert Triebold, AG en 1930. Agon est sa marque de commerce. Cette firme a fabriqué des mouvements de montres de 1930 à 1970. Elle a, entre autres, fourni à la Smiths d’Angleterre les mouvements de ses montres. En 1967, Agon a fait partie des fondateurs de la Economic Swiss Time Holding (ESTH), un regroupement de fabricants de montres bon marché de type Roskopf. Avec l’arrivée du quartz et des montres japonaises bon marché dans les années 1970, ESTH est cédé à SSIH. La compagnie Agon ne semble plus être active nulle part.

ALEXORA : PICARD & HERMANN FRÈRES (1876) -▶ HERMANN PICARD & FILS (1911) -▶ ALEXORA WATCH MANUFACTORY (1915) -▶ HERMANN & CO. (1931) -▶ ALEXORA, GmbH (2009) -▶ SWISS EXPERIENCE GmbH (2009)

Picard et Hermann ont fondé leur firme en 1876 dans la vallée du Joux, précisément à La-Chaux-de-Fonds. Ils fabriquaient des montres et des mouvements de marque Alexora. Cette marque a d’abord été enregistrée en Suisse le 23 juin 1911 par la firme devenue alors Hermann Picard et Fils. Puis en novembre 1915, la firme a créé et enregistré la manufacture de petites montres, de boîtiers, de cadrans et de mouvements de La Chaux-de-Fonds, Alexora Watch Manufactory. En 1924, la marque Alexora est enregistrée aux États-Unis. En 1927, ce sera au tour de la compagnie Picard Hermann & fils à y être enregistrée. En 1931, la marque Alexora est de nouveau enregistrée en Suisse par la même firme appelée alors Hermann & Co. En 2009, la firme appelée Alexora GmbH a son siège à Zurich. Elle a procédé au lancement de sa fameuse montre triangulaire dans une collection baptisée Power of Love, fabriquée dans son usine de La Chaux-de-Fonds. Alexora GmbH, d’après les registres d’enregistrement suisses, aurait changé de nom pour Swiss Experience GmbH en octobre 2009, et serait la propriété de Martin Heller.

ALPINA : CORPORATION D’HORLOGERIE SUISSE (1883) -▶ ALPINA UNION HORLOGÈRE, S. A. (1908-1972) -▶ ALPINA (2002 – GROUPE FRÉDÉRIQUE CONSTANT) -▶ GROUPE FRÉDÉRIQUE CONSTANT (2016 – CITIZEN Japon)

  • SCHWEIZERISHE URCHMACHER GENOSSENSCHAFT (SUG) – La Coopérative suisse d’horlogers regroupe des fabricants de montres, de pièces et de mouvements pour regrouper les achats de pièces et la vente surtout de montres mais également d’horloges. Son origine remonterait à l’année 1866 (Kochmann, 2007).
  • ALPINA – GRUEN GILDE UHREN AKTIEN GESELLSCHAFT – Cette Corporation d’actionnaires des montres Gruen Gilde fondée en 1883, est une émanation de la coopérative SUG. Elle sera connue aussi sous les noms de :
    • CORPORATION D’HORLOGERIE SUISSE ALPINA– La Corporation d’horlogerie Suisse Alpina a en 1890 son siège social et un entrepôt à Bienne en Suisse. Gottlieb Hauser en est le directeur général en 1899, tandis que Emil Rothmann est le directeur général de la coopérative à Berlin en Allemagne. Parmi ses membres, on retrouve Aegler, Rolex, Certina, Gruen (Suisse), Gruen (USA) Huguenin (Suisse), Hamilton (USA), Straub (Suisse).
      • VEREINIGTE SCHWEIZER UHRENFRABRIKANTEN – En 1905, la coopérative possède une division en Allemagne, la Vereinigte Schweizer Uhrenfabrikanten dont une vingtaine de compagnies sont membres. En
    • ALPINA UNION HORLOGÈRE – En 1906, la coopérative s’appelle désormais Alpina Union Horlogère. Elle est présente à Glashütte en Allemagne, à Biel et Genève en Suisse. Elle inaugure aussi une nouvelle usine Alpina.
    • ALPINA UNION HORLOGÈRE S. A. – En 1916, la corporation devient une société anonyme avec actionnaires, Alpina, Union Horlogère, S. A. Elle sera dissoute en Suisse en 1972, et la marque ALPINA sera acquise beaucoup plus tard (2002) par le groupe Frédérique Constant, une firme d’investissements suisse. Fin mai 2016, le groupe horloger japonais Citizen achètera le groupe Frédérique-Constant avec la marque Alpina et les Ateliers de Monaco.
    • ALPINA WATCHES INTERNATIONAL S. A. – La marque Alpina est toujours vivante. La compagnie s’appelle Alpina Watches International, S. A. et son site web présente tous ses modèles de montres. Son siège social est à Genève. Elle fait partie du Groupe Frédérique Constant S. A. de Citizen.

ALTUS, S. A. – HANS TROESCH S. A. (1920-1921) -▶ ALTUS S. A. (1925) -▶ GLYCINE ET ALTUS, S. A. (1940) -▶ ALTUS MONTRES, S. A. (2011) -▶ ALTUS UHREN HOLDING AG (2017) & ALTUS DISTRIBUTION, AG (2019)

Altus est la marque de commerce de Hans Troesch S. A. fabricant d’ébauches et de pièces de montres enregistré à Biel et Genève en 1920, et en 1921 avec deux graphiques différents (Microlisk). La marque Altus a aussi été enregistrée aux États-Unis le 9 février 1924. En 1925, il y eu un nouvel enregistrement comme Altus, S. A. mais sans la mention de Troesch. En 1940, il semble la compagnie ait été fusionnée avec Glycine, SA et soit devenue Glycine et Altus, S. A. (Microlisk). En 2011, la compagnie est enregistrée en Suisse au nom de Altus Montres, S. A. En 2017, est créé le Altus Uhren Holding, AG qui reprend la marque Glycine de Glycine Watch, S. A. fondée en 1914. En 2019, est créée une compagnie de distribution de produits horlogers, la Altus Distribution, AG.

AMIDA, S. A. (1921 – c.1979)*

Le 19 mai 1918, Josef Zwahlen et Arnold Wulliman ont commencé à fabriquer des montres-bracelets dans l’arrière-salle d’une épicerie sur Kastellstrasse à Grenchen. En 1918, Arnold Wullimann meurt et Eduard Braun rejoint l’entreprise. En 1920, ils construisent une usine à Grenchen qu’ils ont nommée Amida, mot grec qui signifie « ami ». Le 19 juillet 1921, Joseph Zwahlen, Zwahlen-Braun et Kastels Watch Manufacturer, toutes des sociétés impliquées dans les montres, les mouvements et les pièces de montres, enregistrent conjointement pour la première fois la marque Amida à Montreux et à Grenchen. L’usine est incorporée et connue sous le nom d’Amida S.A. Le 25 juillet 1924, Braun, Zwahlen & Co., et Amida S.A. enregistrent la marque « Amida, The Universal Watch » avec un graphique composé d’un rectangle avec une planète avec un anneau entouré d’étoiles et le mot Amida. À la fin des années 1920, Josef Zwahlen rachète les parts d’Eduard Braun et devient l’unique propriétaire de l’Amida. Jusqu’à 300 employés à temps plein ont travaillé à l’usine et beaucoup d’autres dans leurs maisons à temps partiel. L’usine d’Amida a aussi produit des réveils sous la marque Revox. En 1941, Amida S. A. de Grenchen a enregistré la marque Cycling. En 1949, Josef Zwahlen s’est installé aux États-Unis et a vendu l’usine de Grenchen à Ernst Triebold qui l’a déménagé à Montreux. En 1950, elle a ajouté un autre nom de marque, la Logan Watch, vendue exclusivement dans l’Utah où Josef Zwahlen réside maintenant. La  marque Amida a été enregistrée auprès de l‘Office des brevets et des marques des États-Unis le 6 avril 1953 et la marque graphique le 1er avril 1955. L‘usine d’Amida Montreux a continué à fabriquer des montres et probablement aussi des pièces de montres jusqu’à la fin des années 1970.
(* Informations en italique fournies par la fille de Josef Zwahlen)

ANGELUS – STOLZ FRÈRES, S. A. (1891) -▶ ANGELUS (2011 – MANUFACTURE JOUX-PERRET, S. A.)

Gustav et Albert Stolz, étudiants de Henri Sandoz qui dirigeait la Tavanes Watch Company fonde une fabrique d’horlogerie à Le Locle, Neuchâtel en 1891 appelée Stoltz Frères, S. A. En 1898, un autre frère, Charles les rejoint. La manufacture de montres est appelée Angelus. Elle est enregistrée en Suisse en 1922. Dès 1902, les deux frères gagnent des prix d’excellence dans des expositions internationales à Paris et à Lille. En 1904, ils décident de fabriquer eux-mêmes les mouvements de leurs montres. Au fil des ans, en plus des montres, la compagnie a fabriqué des chronographes, des petites horloges de bureau et des réveil-matin. En 2011, la compagnie est vendue à la Manufacture Joux-Perret, S. A.

APPELLA : EBOSA, S. A. (1920) -▶ MANUFACTURE DE MONTRES APPELLA, S. A. (1963-1994)

Paul Leo Glocker de Bâle a fondé vers 1920 à Granchen (Granges), Canton de Solothurn, une fabrique de mouvements de montres Roskopf, de montres bracelets et de réveil-matin de voyage, appelée Ebosa. S. A. Puis, Glocker a fondé en 1963, toujours à Grenchen, la Manufacture de Montres Apella, S. A. Il a continué à utiliser les marques Appella et Appell auxquelles il a ajouté en 1983 la marque Apollo. Il utilisait alors les marques Appella (1943) du nom d’un astéroïde découvert en 1922, pour les montres, réveil-matin et petites horloges, de même qu’Appell (1944) du nom du mathématicien Paul Emile Appell. La marque Appella enregistrée en Suisse en 1943, est enregistrée dans plus de 70 pays. De 1945 à 1953, Walter Kocher & Co. est le distributeur américain des produits de Ebosa. Paul Leo Glocker meurt en 1989. Les compagnies éprouvent des difficultés financières et ferment leurs portes en 1994.

ARDATH WATCH CO. (1934) -▶ DREYFUSS & CO. (1943-1993)

Edmond Dreyfuss fonde à Genève en 1934 la Ardath Watch Co. spécialisée dans la commercialisation de montres grand public de type Roskopf. En 1943, la compagnie prend le nom de Dreyfuss et Cie. La marque Ardath est aussi enregistrée aux États-Unis en 1945. Mais en 1950, Dreyfuss s’est tourné vers le marché de luxe avec des montres à levier suisse. À sa mort en 1954, sont introduites des montres à l’épreuve de l’eau et des petites montres. La compagnie avait plusieurs marques dans son portefeuille dans les années 1960 : Ardent, Ardaco, Alverna, Denis-Diver, Long-Distance, Plurifaces, Razor-Edge, Reefguard, Remember-Dazzling-Star, Versatil et Wisdom. Dans les années 1970, certaines des montres arboraient Montres Ardath et Paul Ardent et d’autres seulement Paul Ardent. Dans les années 1980, les modèles Pytaghore, Alverna et Halo firent leur apparition. La compagnie fermera ses portes en 1993.

AUDEMARS PIGUET & CIE, S. A. (1875)

Jules-Louis Audemars (1851-1918) et Edward Auguste Piguet (1853-1919) fondent leur compagnie à Le Brassus dans la Vallée de Joux en 1875 sous le nom de Audemars Piguet & Cie, S. A. Ils ont d’abord fabriqué des mouvements pour des compagnies de montres de Genève, puis ils ont décidé de produire eux-mêmes des montres complexes, puis des mécanismes de sonneries et d’astronomie, des chronomètres et des chronographes. Ils fabriquent de 1882 à 1892, plus de 1500 montres dont 80% sont des montres à mécanique complexe. Toutes les montres fabriquées étaient uniques. Ce n’est qu’en 1951 que la notion de modèle est apparue, mais n’a donné lieu qu’à de petites séries de montres. C’est le plus vieux fabricant de montres Suisse encore aux mains d’une famille. C’est la quatrième génération d’Audemars qui la dirige, et ses montres sont toujours fabriquées à Le Brassus. Un Musée-Atelier y témoigne de son histoire.

AUREOLE : PH. WOLF (1868) -▶ COMPAGNIE DES MONTRES AUREOLE, M. CHOFFAT et CIE (1950- c. 1990)

Philidor Wolf fonde à La Chaux-de-Fonds en 1868 une firme spécialisée dans les montres fines et les chronographes. En 1932, elle introduit les montres bracelets. Après quelques changements de propriétaire, Marcel Choffat la reprend et l’enregistre en Suisse et aux États-Unis en 1950 sous le nom de Compagnie Des Montres Aureole, M. Choffat et Cie. La compagnie a probablement fermé ses portes au début des années 1990 ou avant, car son enregistrement est expiré.

AURORE : ALBERT DIDISHEIM & FRÈRES (1889) -▶ FABRIQUE D’ÉCBAUCHES BERNOISES, S. A., ÉTABLISSEMENT AURORE VILLERET (1927 – ÉBAUCHES, S. A )

Albert Didisheim & Frères enregistre la marque de montre Aurore en 1889. Villeret est une petite ville du Canton de Berne qui a vu fleurir une industrie de fabrication de montres fondée sur un ensemble de petits ateliers de fabrication qui ont pris de l’ampleur avec le temps. La Fabrique d’ébauches bernoises, S. A. rejoindra en 1927 la société Ébauches, S. A.

AUTORIST, S. A. LTD (c. 1930)

Autorist, S. A. Ltd est un fabricant de montres-bracelets auto-remonteuses et de montres et chronomètres dans les années 1930 à Fribourg. La marque Autorist a été enregistrée auprès de la U. S. Patent and Trademarks Office le 20 mai 1931.

AZURA, SARL (1914)

La compagnie a été fondée en 1914 à Moutier, dans le Canton de Neuchâtel par Marcel Konrad, un horloger de précision. Sa fille, Jacqueline Roth-Konrad a repris la manufacture d’horloges qui se spécialise dans les horloges de style français et les Neuchâteloises. Leurs mouvements sont fabriqués par Azura, SARL. La marque de commerce Azura a été enregistrée en Suisse en 1946 par Celestin Konrad, probablement le fils de Marcel, et son successeur. La marque Azura a été enregistrée de nouveau par Jacqueline Wyss de Chez-le-Bart, Neuchâtel en 1986.

BALMAIN : MONTRES PIERRE BALMAIN (France, 1945) -▶ DIVISION DE MONTRES LONGINES, FRANCILLON, S. A. (SAINT-IMIER, 1995 – SWATCH GROUP)

Balmain a été créée en France par le couturier Pierre Balmain en 1945. En 1995, le Swatch Group achète la marque et déménage le siège social et l’usine à Saint-Imier en Suisse. À l’intérieur du Groupe Swatch, les Montres Pierre Balmain constitue une division des Montres Longines, Francillon, S. A. Les Montres Balmain font partie de la gamme moyenne du Groupe Swatch.

BAUMANN, AG (1950- c. 1980)

Baumann AG a fabriqué à Diepoldsau, Sankt Gallen, de 1950 jusqu’à vers 1980 des reproductions d’horloges du 14e siècle de types bracket ou à pendule volant, à mouvements en bois, destinées à l’exportation aux États-Unis.

BAUME ET MERCIER : FRÈRES BAUME (Les Bois : 1830) -▶ BAUME ET CIE (1880) -▶ BAUME ET MERCIER, GENÈVE (1920) -▶ BAUME ET MERCIER (1964 -PIAGET) -▶ BAUME ET MERCIER (1988 – RICHEMONT)

Les frères Baume, Louis Victor et Pierre Joseph Célestin créent un comptoir horloger à Les Bois dans le Jura suisse appelé Frères Baume, où ils fabriquent des montres de qualité. Jusqu’en 1840, leurs montres possèdent une roue d’échappement. Mais cette année-là, ils introduisent un échappement à cylindre, le Lépine calibre. Célestin veut s’établir dans une grande ville européenne, et c’est Londres qu’il choisit pour y établir Baume Brothers en 1851. En 1880, la seconde génération de Baume prend la suite. C’est le fils de Louis Victor, Alcide Eugène qui va administrer la compagnie de Suisse, et Arthur Joseph, celle de Londres. En 1920, c’est William Baume qui administre la compagnie et un nouveau partenaire s’ajoute. Il s’agit de Paul Mercier, de son vrai nom Paul Tchereditchenko, nom qu’il a changé lors de de l’adoption de la nationalité suisse en 1912. En 1947, Baume et Mercier prend une participation majoritaire dans la compagnie C. H. Meylan créée à Brassus en 1888. Durant les années 1950 et 1960, Baume et Mercier adopte un logo formé de la lettre grecque Phi. La firme est acquise par Piaget en 1964 qui conserve la marque en activité. En 1988, Piaget et Baume & Mercier rejoignent le Groupe Richemont de Genève dont le nom officiel complet est Compagnie Financière Richemont, S. A.

BAUMGARTNER (1899) -▶ BAUMGARTNER FRÈRES -▶ BAUMGARTNER FRÈRES, SA (1916) -▶ ÉBAUCHES, SA (1926)

Baumgartner, société active de 1942 à 1961, a été créée par Arnold Baumgartner (1865-1950) en 1899, à Grenchen, Solothurn. Avec l’arrivée de ses deux frères Ernest et Emil, la société appellera Baumgartner et Frères. En 1916, elle devient Société Anonyme, et S. A. sera ajoutée après le nom. En 1926, la société rejoint Ébauches, S. A.

BENRUS WATCH CO. (1923- ?)

Créée par Benjamin Lazarus en 1923, Benrus Watch Co. de La Chaux-de-Fonds a fabriqué des montres de qualité moyenne aux cadrans, ronds, carrés ou rectangulaires, de même que des chronomètres. Elle a aussi produit des horloges pour les automobiles de la Chrysler Corporation dans les années 1950, toutes enregistrées le 3 février 1954 auprès de la U. S. Patent and Trademarks Office : Chryslermatic, Desotomatic, Dodgematic, Moparmatic, Plymouthmatic. La seconde version de ces montres de voitures Chrysler a été adaptée pour les Volkswagen des années 1960. La compagnie n’est plus active.

BEYER : (THEODORE) BEYER CHRONOMÉTRIE, AG (Allemagne, 1760 -▶ Suisse 1822) -▶ THEODORE BEYER CHRONOMÉTRIE, S. A. (1948)

Créée en 1760 par Matthäus Beyer à Donaueschingen, Allemagne, Theodore Beyer Chronométrie est la plus vieille compagnie d’horlogerie de Suisse. Son petit-fils Stephan Beyer la transfère à Feuerthalen en Suisse en 1822. Le fils de ce dernier ouvre un premier magasin à Niederdorf. En 1877, la compagnie déménage au cœur de Zurich. Bien que Société Anonyme (S. A.) depuis 1948, la compagnie est restée dans la famille Beyer, et c’est la huitième génération qui la dirige. Elle vend bijoux et montres, y compris des montres de sa propre marque.

BLANCPAIN : JEAN-JACQUES BLANCPAIN HORLOGER À VILLERET 1735 -▶ FABRIQUE D’HORLOGERIE ÉMILE BLANCPAIN (1830) -▶ SSIH (1961) -▶ FRÉDÉRIC PIGUET (1982) -▶ SMH (1992) -▶ BLANCPAIN, LTD (2002 – SWATCH GROUP)

Jehan-Jacques Blancpain (1693- ?) est enregistré en 1735 comme horloger et créateur de la marque de montre Blancpain qui demeurera dans la famille durant 200 ans à Villeret. En 1815, Frédéric-Louis Blancpain, petit-fils de Jehan-Jacques, crée un design ultra-mince de montre où l’échappement à roue de rencontre est remplacé par un échappement à cylindre. En 1830, le fils de Frédéric-Louis, Frédéric-Émile, renomme la compagnie Fabrique d’horlogerie Emile Blancpain, et lance la construction d’une grande manufacture. En 1859, Louis-Élysée Piguet crée un atelier d’horlogerie à Brasus et fournit en mouvements de grandes sociétés de montres suisses. En 1865, une nouvelle usine voit le jour près de la rivière Suze qui fournit l’énergie hydraulique nécessaire pour actionner les machines-outils. En 1961, Blancpain est intégrée à la Société Suisse pour l’Industrie Horlogère (SSIH) aux côtés de Omega, Tissot et Lémania. En 1982, Jacques Piguet, descendant de la famille Piguet, rachète Blancpain et la rattache à la fabrique de mouvements Frédéric Piguet dont elle deviendra une filiale jusqu’à la fusion en 2010, alors que Piguet sera intégrée à Blancpain dans le cadre du Swatch Group. Entre-temps, Piguet et Blancpain sont vendues à la Société suisse de Microélectronique et d’Horlogerie (SMH) en 1992, qui finira dans le giron du Swatch Group en 2002 alors que Marc A. Hayek, petit-fils de Nicolas G. Hayek, président du groupe Swatch, est nommé président directeur général de Blancpain.

BLOCH & DRAGA -▶ DRAGA WATCH CO. (1903)

Bloch & Draga est un manufacturier en gros et détails de montres et de pièces de montres au début du 20e siècle à La Chaux-de-Fonds. La compagnie a enregistré en 1903 en Autriche, un graphique de marque représentant une sorte de sceau avec l’inscription suivante tout autour de ce qui a l’air d’un personnage de fermier : «Der Voelker Reichtum ruht im Ackerbau» (La richesse de Voelker repose sur l’agriculture).

BOREL : (JULES) BOREL (1856) -▶ BOREL & COURVOISIER (1880) -▶ ERNEST BOREL ET CIE (1898) -▶ ERNEST BOREL ET CIE, SA (1924) -▶ ERNEST BOREL (FAR EAST Co., LTD (2014 – HONG KONG)

En 1856, Jules Borel crée à Neuchâtel un atelier d’horlogerie. La même année, avec un partenaire, Paul Courvoisier, il crée la firme Borel & Courvoisier qui ne sera enregistrée qu’en 1880. Dès 1860, ils exportent des montres à l’étranger, en particulier vers l’Uruguay. Ils reçoivent des prix pour leurs montres à différentes expositions en Europe comme en Amérique. En 1878, ils inventent une montre à poussoir à tige qui institue une nouvelle façon d’ajuster l’heure et de remonter une montre. En 1894, Ernest Borel, fils de Jules, leur succède. En 1898, le nom de la firme devient Ernest Borel & Cie. En 1903, Borel ouvre un marché avec la Chine avec la vente de près de 400 montres. En 1927, le fils d’Ernest Borel, Jean-Louis, entre dans l’entreprise dont il prendra la direction en 1936. En plus des montres standards, Borel mettra en marché des montres avec chronomètre certifié. Au fil des ans, Borel développera encore plus le marché étranger, si bien que sa société fera croître son réseau en Chine de plus de 1000 points de vente et entrera à la bourse de Hong Kong en 2014 sous le nom de Ernest Borel (Far East) Co., Ltd.

BREGUET : BREGUET ET CIE (1775) -▶ BREGUET ET FILS (1820) -▶ BREGUET NEVEU ET CIE (1840) -▶ L. BREGUET ET FILS (1853) -▶ CHAUMET FRÈRES (1970) -▶ INVESTCORP (1987) -▶ MONTRES BREGUET, S. A. (1999 – SWATCH GROUP)

Abraham-Louis Breguet (1747-1823) est né à Neuchâtel en Suisse. À l’âge de 18 ans, il quitte la Suisse pour Versailles et Paris où il fait son apprentissage comme horloger. Il ouvre un atelier en 1775 à Paris. Vers 1793, il doit quitter la France sous la Révolution pour rejoindre la Suisse avec son fils Antoine-Louis (1776-1858) qui arrive d’Angleterre où il a été l’apprenti de Arnold. Il reviendra à Paris en 1795. Abraham-Louis s’associera avec ce fils en 1820 sous la raison sociale de Breguet et Fils à Le Locle. À la mort de Louis Breguet en 1823, son fils Antoine-Louis reprend l’affaire. En 1840, il s’associe avec un neveu sous la raison sociale Breguet Neveu et Cie. En 1853, il vend à son fils Louis-Clément-François (-1804-1883) et la raison sociale devient L. Breguet et Fils. Au fil des ans, l’entreprise se diversifie dans l’électricité et l’aviation, si bien qu’en 1870, elle se départit de sa division horlogerie au profit de son chef d’atelier Edward Brown. La famille de celui-ci continuera à développer l’entreprise. Les Breguet obtiendront au fil des ans plusieurs prix et brevets. Mais en 1970, l’entreprise est vendue aux frères Chaumet. En 1987, celle-ci est vendue à Investcorp qui transfère la production de montres dans la Vallée de Joux en Suisse, et ouvre de nouveaux marchés en Asie et en Amérique du Nord. En 1999, Swatch Group achète l’entreprise. La marque Breguet est toujours en vie de nos jours. Elle fait partie de la gamme Prestige et Luxe du groupe. Swatch Group a des points de vente, à Paris, Zürich et Shanghai qui sont autant de Musées des oeuvres de Breguet.

BREITLING, S. A. (1884) -▶ BREITLING, S. A. (1979 – ERNEST SCHNEIDER) -▶ BREITLING AG (2017 – CVC Capital PARTNERS)

En 1884, Léon Breitling (1860-1914) ouvre une usine de chrono-micromètres à Saint-Imiez, Canton du Jura. En 1889, Breitling obtient un brevet pour un chronographe simplifié, facile à produire et à maintenir. En 1892, l’usine déménage à La Chaux-de-Fonds. Breitling meurt en 1914. Sous l’impulsion de son fils Gaston (1914-1927) et de son petit-fils Willy (1932-1979) qui assure la suite à la mort de Gaston, l’entreprise se spécialise dans la fabrication de chronographes d’aviation. En 1936, Breitling devient le fournisseur officiel de la Royal Air Force (RAF). Les années 1950 et 1960 verront de nouveaux développements, comme la montre bracelet Navitimer qui deviendra le produit phare. En 1979, Willy est sur le point de se retirer, il mourra d’ailleurs peu de temps après, et comme ses fils sont trop jeunes pour prendre la relève, il décide de vendre la compagnie à Ernest Schneider, pilote, fabricant de montres et spécialiste en micro-électronique. Ce dernier transfère le siège social à Granges où sont fabriquées des montres pour les pilotes d’avion. Breitling achète en 1997, la manufacture de montres Kelek, S. A. de La Chaux-de-Fonds. Depuis lors, spécialisée dans les chronomètres avec sa filiale Breitling Chronométrie, fondée en 2002 à La Chaux-de-Fonds, Breitling fabrique aussi des montres de luxe très prisées. À cette époque, c’est le fils de Ernest, Theodore Schneider qui détient la compagnie. En 2017, il vend 805 de ses parts dans Breitling à CVC Capital Partners, avec à sa tête un spécialiste de l’industrie horlogère, Georges Kern. En 2018, il cédera le reste de ses parts à CVC. CVC a été fondée en 1981 et son siège social est au Luxembourg. C’était en 1981 le bras européen de Citicorp Venture Capital. C’est de nos jours une firme privée indépendante qui a des capitaux dans plusieurs domaines, mais pas spécialement dans les produits horlogers ou autres produits de grand luxe comme le sont Richemont, LVMH et Swatch Group.

BREVINEX, S. A., KURT DUBACH (c. 1960)

Brevinex de Genève est une compagnie de fabrication de montres, chronomètres, chronographes et pièces d’horlogerie enregistrée auprès de la U. S. Patent and Trademarks Office en 1957 et 1960. Elle a aussi enregistré les marques Doulematic et MuDu en 1960. Les mouvements de la MuDu ont été fabriqués par la Felsa S. A. de Grunchen, et sont antérieurs à 1960.

BUCHERER (1888) + CARL F. BUCHERER TECHNOLOGIES (2007)

En 1888, Carl Friedrich Bucherer ouvre une boutique de bijoux et de montres à Lucerne. En 1919, il présente sa propre collection de montres sophistiquées. Il est sans doute le premier à proposer un bracelet de montre pour dame en 1919 alors qu’il produit une collection de style art-déco. En 1948, la compagnie se spécialise dans les chronographes qui affichent la date. À sa mort, en 1933, ses fils poursuivent le travail. En 1968, la compagnie devient l’un des trois plus grands fabricants de chronographes en Suisse. En 1969, Bucherer devient membre d’un consortium pour le développement et la production du premier mouvement au quartz pour les montres bracelet, le Beta 21. En 1976, Jörg G. Bucherer de la 3e génération de Bucherer prend la direction de l’entreprise familiale. En 2001, il repositionne celle-ci et lance la collection de montres Patravi. En 2007, il achète la société Techniques Horlogères Appliquées de Sainte-Croix et l’intègre à la compagnie sous Carl F. Bucherer Technologies, qui deviendra la division de recherche et développement en même temps qu’elle produira ses propres mouvements et modules. De nos jours, l’entreprise est l’une des plus vieilles compagnies horlogères familiales suisses. Elle produit et vend encore des montres à travers le monde. Son siège social est à Lucerne.

BULER : MONTRES BULER, S. A. (1945 – BULER SWISS WATCH) -▶ ONSA & ARCHIPEL WATCH (1991) -▶ RENLEY WATCH, S. A. (1994)

Charles et Albert Buhler fondent en 1945 à Oelestrasse un atelier de fabrication de montres pour tous les budgets. En 1954, ils se retirent et Walter Rufli prend la relève. L’atelier d’Oelestrasse est déjà trop petit avec ses 15 employés pour répondre à un marché en croissance. La firme déménage en 1956 à Lengnau dans le Canton de Solothern, et en 1960, ajoute une aile à l’usine. En 1960, Montres Buler devient membre de l’Association Roskopf et produit des montres à levier à goupille bon marché, des horloges de bureau et une variété de pendentifs et de bagues. En 1967, Montres Buler se retrouve parmi les fondateurs de la Economic Swiss Time Holding (ESTH) aux côtés des marques Agon, Basis et Ferex. Ce holding sera fusionné avec la SSIH en 1971. Un changement de direction a fait en sorte que Buler a été repris en 1991 par un entrepreneur privé, Onsa & Archipel Watch, puis vendu à Renley Watch Manufacturing de Hong Kong en 1994, et déménagé à La Chaux-de-Fonds sous le nom de Renley Watch, S. A. La compagnie a beaucoup développé les marchés internationaux, particulièrement en Chine. La Renley Watch est devenue Free Town Watch Products de Hong Kong, un distributeur, détaillant et exportateur de montres qui ne semble plus très actif. Buler a toujours un site web en activité, mais 2017 est la dernière date de sa mise à jour.

BULOVA WATCH CO., INC., NEW YORK, SUCCURSALE DE BIENNE (1912-1983)

Bulova est cette compagnie américaine fondée en 1875 par un immigrant de Bohême, Joseph Bulova, à New-York où il ouvre une première bijouterie. En 1912, il construit une manufacture de montres à Bienne dans le Canton de Berne où il introduit un système de fabrication de masse standardisé. Il est le premier à le faire. La manufacture de montres de Bienne sera fermée en 1983.

BÜREN (1842) -▶ F. SUTER AND CO. (1873) -▶ BÜREN WATCH COMPANY, S. A. (1916) -▶ UHRENFABRIK BÜREN, AG (1929) -▶ BÜREN (1966 – HAMILTON WATCH CO.) -▶ BÜREN (1971-1972 – SSIH)

Büren a été créée en 1842, dans un village médiéval sur les bords de la rivière Aare en Suisse, Büren an der Aare. La firme fabriquait des pièces de montre. En 1873, Fritz Suter-Antenen la reprend lorsqu’elle se met à produire ses propres montres, surtout à l’époque, des montres de poche à échappement à cylindre, et plus tard, à compter de 1885, à échappement à ancre. Ces montres étaient remontées avec une clef. En 1898, H. Williamson achète la marque et la compagnie. En 1916, il prend de l’expansion en Suisse à Büren et fait de la compagnie une division internationale. À compter de 1916, il utilise le nom Büren Watch Co. Mais la crise de 1929 le force à vendre à des investisseurs locaux avec à leur tête Roland Gsell, financier suisse-américain. La compagnie sera désormais appelée Uhrenfabrik Buren, AG. Elle a alors développé quantité de montres et montres bracelets fabriqués sur place. En 1966, celle-ci est vendue à la compagnie américaine Hamilton Watch Company qui transfère sa production à Büren en 1969. En 1971, elle est reprise par la SSIH. Le marché s’étant beaucoup rétréci, la manufacture de Büren est liquidée en 1972. Cependant, la marque Büren appartient aujourd’hui à la Schweizer Uhren Editionen  (Swiss Watches Editions) de Hambourg en Allemagne qui manufacture des montres Büren avec de vieux mouvements et des mouvements ETA.

BUSER FRÈRES ET CIE, S. A. (1892- ?)

Buser Frères est une manufacture de pièces d’horlogerie créée en 1892 par Buser à Neiderdorf, Canton de Bâle : ébauches, mouvements à cylindre et à levier, mouvements de chronomètres, etc. On reconnaît les mouvements Buser à sa marque de commerce B à l’intérieur d’un triangle. On la retrouve dans ses propres marques de montres (Nidor, Frenca, Esta, Tiptop, Buwat, etc.) et dans des montres de d’autres compagnies comme Gruen. Ce n’est qu’en 1916, que Buser a créé ses propres montres. Buser n’est plus en affaire depuis une date indéterminée.

(HENRY) CAPT (1802-1893) -▶ L. GALLOPIN ET CIE.

Vers 1802 et pendant une dizaine d’années, Henry Daniel Capt et Daniel Piguet ont été associés dans la fabrication de montres, de chronomètres, de montres musicales, etc. En 1837, Capt s’associe avec Adolphe Nicole et ouvre un bureau à Londres, Angleterre, qu’il transmet à son fils Jules Capt qui le transmet à son tour à son fils en 1844. Henry Capt, dès 1819 a un atelier à Paris. En 1883, il fonde une entreprise individuelle avec Louis Gallopin comme fondé de pouvoir. Finalement, en 1893, Henry Capt la vendra à L. Gallopin et Cie. qui quittera l’horlogerie pour se consacrer à la bijouterie et à la joaillerie en 1900.

CERTINA : CERTINA – KURTH FRÈRES, SA (1888) -▶ CERTINA, S. A. (1939) -▶ SMH (1983) -▶ CERTINA, S. A. (1999 – SWATCH GROUP)

Les frères Kurth, Adolf et Alfred, créent en 1888 à Grenchen, Solothurn, une fabrique de montres et de pièces d’horlogerie dans une annexe de la maison familiale. Ils obtiennent beaucoup de succès et doivent agrandir et embaucher des employés. En 1906, ils mettent en marché leur propre marque de montre, la Grana, qu’ils avaient pris soin d’enregistrer en 1898 avec un logo où le mot GRANA est inséré au cœur d’une couronne de palmiers. En 1939, ils enregistrent la marque Certina qu’ils utilisaient de plus en plus depuis le début des années 1930. En 1949, ce sera la seule marque utilisée. Ils ont aussi fabriqué des horloges à compter de 1943 jusqu’au milieu des années 1960. En 1959, ils innovent en produisant une montre très résistante aux chocs et étanche à 200 mètres. Ce sera la première d’une série de montres capables aussi bien de résister aux grandes profondeurs qu’aux grandes altitudes. En 1971, autre innovation, la compagnie met en marché une montre capable d’indiquer les cycles biométriques de l’être humain. Intégrée au groupe SMH en 1983, Certina existe toujours et fabrique et vend essentiellement des montres et des chronographes de grande précision. Intégrée au Swatch Group depuis 1999, Certina est un produit de gamme moyenne.

CONCORD WATCH CO., S. A. (1908) -▶ NORTH AMERICAN WATCH CO. (1970- ?)

En 1908, Walter E. Hughenin et Charles Bonny créent à Biel, Canton de Berne, une compagnie de montres et horloges, la Concord Watch Co., ayant en tête le marché américain. Ils créent une montre qui peut aussi servir de réveil-matin de voyage et d’horloge dans les années 1920 et la fabrique. Quelques-unes de ces horloges 8 jours ont été fabriquées pour Tiffany & Co. qui les vendait avec sa propre étiquette. En 1970, la compagnie est vendue à Gedalio et Efarim Grinsburg de la North American Watch Company.

CYMA (1862) -▶ CYMA WATCH CO., S. A. (1892)

Les frères Schwob, Joseph et Theodore, créent en 1862, à Le Locle, une compagnie de montres et de chronographes appelée Cyma. En 1892, ils deviennent partenaires de Frederic Henri Sandoz (1851-1913) qui venait de créer une compagnie de montres aussi à Le Locle, la Henri Sandoz et Cie. C’est sous le leadership de Sandoz que la compagnie devient Cyma Watch Co., S. A. Cette dernière ouvre une nouvelle fabrique à La Chaux-de-Fonds. La compagnie est maintenant propriété du holding Stelux International Ltd. de Hong Kong.

DEGOUMOIS ET CIE, S. A. (1887)

Cette firme fondée par H. V. Degoumois en 1887 aurait été en affaire à La Chaux-de-fonds d’abord, puis, à compter de 1933, à Neuchâtel. Elle fabriquait principalement des montres sous la marque Citadel, enregistrée aux États-Unis en 1957. Elle a aussi produit des mouvements de montres et des horloges de bureau.

DELBANA WATCH CO. (1933) -▶ MONTRES DELBANA, SARL. -▶ DELBANA (2002- DELMA WATCH LTD)

Delbana Watch Co. est une fabrique de montres et de chronographes créée par Goliardoardo Della Balda en 1933 à Granges, Fribourg. La marque Delbana a été enregistrée aux États-Unis en 1952. Les mouvements de base étaient produits par la A. Schild et Cie, S. A. de la Chaux-de-Fonds. La compagnie existe toujours, et la marque est depuis 2002, la propriété de Delma Watch Ltd.

DELMA : THUYA COMPANY, 1924 -▶ DELMA WATCH LTD (1924)

A.& A. Gilomen fondent en 1924 à Lengnau la compagnie Thuya qui vend des montres sur le marché européen et américain sous les noms de Thuya, Midland, Berios, Lexkliowar et Crestwood. En 1952, elle lance la marque Delma et en 1966, renomme la compagnie Delma Watch Ltd. Elle est toujours en existence.

DELVINA, S. A. (c. 1955 – c. 1979)

Fabricant de montres et d’échappements à ancre de Genève, Delvina, S. A. a œuvré du milieu des années 1950 jusque dans les années 1970. La marque Delvina a été enregistrée aux États-Unis en 1971. Elle aura deux distributeurs à Birmingham, Angleterre. Delvina acquis la Waltham Watch Co. en 1968, et a conclu une licence avec Elgin Watch en 1973. Elle a fermé ses portes à la fin des années 1970.

DITISHEIM & Cie (1858) -▶ MANUFACTURE DITISHEIM (1894) -▶ FABRIQUES VULCAIN ET VOLTA (1894) -▶ MANUFACTURES D’HORLOGERIE SUISSE RÉUNIES, S. A. (1961) -▶ VULCAIN – PRODUCTION ET MARKETING HORLOGER (1961) -▶ MANUFACTURE DES MONTRES VULCAIN, S. A. (2002)

En 1858, les frères Ditisheim fabriquent des montres de poche dans l’atelier de la famille à La Chaux-de-Fonds sous le nom de Ditisheim & Cie. En 1894, la compagnie évolue et devient Manufacture Ditisheim, puis, ajoute la même année, les Fabriques Vulcain et Volta. En 1947, la firme met en marché la première montre bracelet réveil appelée Cricket, car elle émet pendant vingt secondes, un son strident à l’heure choisie. En 1961, elle crée une montre étanche à 300 mètres avec un réveil audible sous l’eau, la Cricket Nautical. La compagnie est enregistrée aux États-Unis en 1955 et 1956. En 1961, Vulcain s’associe aux marques Revue, Buser et Phénix pour former les Manufactures d’Horlogerie Suisse Réunies, S. A. (MSR). En 1980, la famille Straumann devient actionnaire majoritaire de MSR qui abandonne la marque Vulcain en 1986. Celle-ci est alors vendue à Production et Marketing Horloger de Le Locle. Le produit Vulcain renaît de ses cendres en 2002 sous le nom de Manufacture des montres Vulcain, S. A. Elle est toujours en opération.

DOXA : MANUFACTURE DE MONTRES DOXA, S. A. (1889) -▶ DOXA (1968 -SYNCHRON, S. A.) -▶ DOXA (1978 – AUBRY FRÈRES, S. A.) -▶ DOXA (1997 – FAMILLE JENNY)

Fondée en 1889 par Georges Ducommun, la compagnie Doxa fabrique des montres de luxe, et à compter de 1920, des horloges pour automobiles et avions à Le Locle, Neuchâtel. En 1968, la compagnie devient une entreprise de Synchron, SA. En 1978, elle est vendue à Aubry Frères, S. A. En 1997, elle est revendue à la Famille Jenny. Elle est toujours en opération. Elle fabrique et vend des montres, des chronographes et des montres marines pour plongeurs.

DREFFA : MONTRES DREFFA (1874) -▶ DREFFA WATCH CO., S. A. (1924) -▶ DREFFA (1985 – JACQUES MAGUIN) -▶ DREFFA (2014 – TGX HOLDINGS)

Armand Dreyffus crée les Montres Dreffa, S. A. en 1874 à Genève. En 1924, le nom change pour Dreffa Watch Co., S. A. pour refléter le fait que son marché s’est étendu en dehors des frontières de la Suisse. La marque Dreffa ainsi que son logo sont enregistrés aux États-Unis en 1946. En 1985, Jacques Maguin acquiert la marque. Celle-ci change de mains en 2014 alors que TGX Holdings l’achète. Les montres seront alors fabriquées non seulement à Genève mais également à Glashütte, Allemagne.

ÉBAUCHES, S. A. (1926) -▶ ÉBAUCHES, S. A. (1931 – ASUAG) -▶ ÉBAUCHES S. A. (1982 – ETA) -▶ ASUAG-ÉBAUCHES, S. A. (1983 – SSIH) -▶ SSIH-ÉBAUCHES, S. A. (1985 – SMH) -▶ ÉBAUCHES, S. A. (1999 – SWATCH GROUP)

Ébauches est un holding de pièces d’horlogerie fondé à Granges en 1926 par A. Schild, S. A. (ASSA), la Fabrique d’horlogerie de Fontainemelon (FHF) et A. Michel, S. A. (AMSA). S’y ajoute également Baumgartner et Frères, et plusieurs autres firmes au fil des ans. Ébauches S. A. rejoint l’ASUAG en 1931. En 1982, ETA reprend la direction des opérations d’Ébauches. En 1983, ASUAG-Ébauches fusionne avec SSIH (Société suisse de l’industrie horlogère) pour devenir en 1985, la SMH (Société de micro-électronique et d’horlogerie) qui deviendra le fameux Swatch Group en 1999.

EBEL (1911) -▶ EBEL (1994 – INVESTCORP) -▶ EBEL (1999 – LVMH) -▶ EBEL (2004 – MOVADO)

EBEL = Eugène Blum Et Lévy. Eugène Blum et son épouse Alice fondent EBEL en 1911 à La Chaux-de-Fonds, une fabrique de montres qui va connaître beaucoup de succès à la fin des années 1920 car elle s’adresse à un marché moins élitiste. En 1977, elle lance un modèle de montre pour les sportifs et axe sa politique de mise en marché sur le parrainage sportif et culturel. Elle réussit à passer au travers des années 1980 et 1990, mais elle est cédée au Groupe Investcorp en 1994, puis au groupe français LVMH en 1999. En 2004, elle est vendue au groupe américain Movado. Elle est toujours en activité.

EDOX (1884) -▶ EDOX (1921 – ROBERT KAUFMAN-HUG) -▶ MONTRES EDOX et VISTA, S. A.) -▶ EDOX (1965 – VICTOR FLURY-LIECHTI) -▶ EDOX (1970 – AFFILIÉE DE GENERAL WATCH CO. LTD, SOUS-DIVISION DE ASUAG) -▶ MONTRES VISTA, S. A. (1983…)

Christian Rüefli-Flury, maître-horloger de Bienne travaillant pour les Montres Jean Aegler décide d’offrir à son épouse une montre de poche qu’il crée lui-même pour son 25e anniversaire en 1883. Elle le persuade alors de créer sa propre société de fabrication de montres, qu’il nommera Edox, qui veut dire «heure» en grec ancien. Le symbole de sa marque de commerce adoptée en 1900, est d’ailleurs un sablier. À la mort du fondateur en 1921, la marque est reprise par Robert Kaufman-Hug qui fait passer la compagnie de fabricant de montres de poche à fabricant de montres bracelets exclusives. En 1955, la compagnie déménage dans une nouvelle usine. Elle lance la collection Delfin en 1961, des montres antichocs et étanches, et la collection Hydro-Sub en 1963. En 1965, Victor Flury-Liechti reprend la compagnie et poursuit le développement et la mise en marché de nouvelles montres. En 1970, la firme devient affiliée de la General Watch Company, une division de l’ASUAG. En 1983, la compagnie redevient indépendante lorsqu’achetée par Montres Vista, S. A., propriété de Victor Strambini, et s’installe à Genève.

ETA, S. A. : FABRIQUES D’HORLOGERIE DE FONTAINEMELON (1793) + ÉBAUCHES SCHILD ET GIRARD (1856) + ETA, S. A. (1926) -▶ ETERNA, S. A. + ETA, SA (1932) -▶ ETA, S. A. (1983 – SMH) -▶ ETA, S. A., MANUFACTURE HORLOGÈRE SUISSE (1999 – SWATCH GROUP)

ETA est associée étroitement à la fondation d’une manufacture de fabrication d’ébauches en 1856 par Urs Schild et Dr. Girard qui deviendra Eterna en 1896 (voir Eterna). Elle tire aussi ses racines des Fabriques d’Horlogerie de Fontainemelon (FHF) fondées en 1793 par David Benguerel, Isaac Benguerel, François Humbert-Droz et Julien Humbert-Droz. Eterna aura une division pour la fabrication de mouvements appelée ETA A. S. C’est en 1924 que les premiers mouvements ETA sont mis en marché. En 1932, ETA est scindée en deux : Eterna s’occupe de la fabrication et de la commercialisation des montres, ETA, la fabrication d’ébauches. Cette dernière va participer à la création de la société Ébauches, S. A. en 1926 avec FHF. À compter de 1978, un regroupement de filiales ETA s’est produit, comprenant ETA Micro Crystal, première société européenne à fabriquer des montres au quartz. Toutes les activités de FHF et Ébauches, S. A. sont regroupées dans ETA S. A. en 1983. ETA est alors placée sous la Société suisse de micro-électronique et d’horlogerie, S. A. (SMH) devenue Swatch Group en 1999. ETA est certes l’une des plus grandes sociétés de fabrication d’ébauches et de mouvements en Suisse. Sa dominance a d’ailleurs été contestée, et elle a dû se plier à certaines pratiques et ententes qui s’échelonneront jusqu’en 2023.

ETERNA : ÉBAUCHES-FABRIK DR. GIRARD & SCHILD (1856) -▶ ETERNA WERKE, GEBRÜDER SCHILD & CO., S. A. (1906) -▶ ETERNA, S. A. + ETA, S. A. (1932) -▶ ETERNA (SMH1982) -▶ ETERNA, S. A. (PCW- 1984) -▶ ETERNA, S. A. (FERDINAND ALEXANDER PORSCHE, SARL – 1995) -▶ ETERNA WATCHES (INTERNATIONAL VOLANT, LTD – 2012 -▶ CITYCHAMP WATCH & JEWELLRY GROUP, LTD – 2014)

Le 7 novembre 1856, Dr. Joseph Girard, un physicien, et Urs Schild, un enseignant, fondent une fabrique d’ébauches (pièces usinées de mouvements) nommée Ebauches-Fabrik Dr. Girard & Schild à Granges. En 1866, Urs Schild prend seul les rênes de la compagnie. Il avait une vision. En 1876, la compagnie fabrique ses premières montres de marque Eterna. En 1906, la compagnie devient Eterna Werke, Gebrüder Schild & Co., S. A. C’est essentiellement un fabricant de montres de précision et d’ébauches ETA. En 1914, Eterna produit la première montre-bracelet à réveil au monde. En 1932, la compagnie est divisée en deux parties : Eterna, S. A. montres de précision haut de gamme, et ETA S. A., ébauches. Cette dernière fera éventuellement partie du groupe SMH qui deviendra le Swatch Group en 1999. De 1982 à 1984, Eterna est membre de la Société suisse de micro-électronique et d’horlogerie S. A. (SMH), de 1984-1995, du groupe PCW (Portland-Cement-Werke) et, à compter de 1995, du groupe Ferdinand Alexander Porsche, SARL. En 2004, Eterna a repris la fabrication de mouvements pour ses propres besoins. En 2012, Eterna a été vendue à International Volant, Ltd, une division de China Haidian qui prendra le nom de Citychamp Watch & Jewellery Group, Ltd en 2014. Le siège social d’Eterna est toujours situé à Granges.

(LES) FABRIQUES D’ASSORTIMENTS RÉUNIES (1955 – 1967)

Cette fabrique d’échappements pour toutes sortes de mouvements d’horloges, a été enregistrée aux États-Unis sous le nom de Assorted Assembly Fabricators de 1955 à 1967.

(LES) FABRIQUES DE BALANCIERS RÉUNIES, S. A. (1967-1971)

Cette société a été enregistrée aux États-Unis comme fabricants de montres, de roues de balancier de montres, et de mouvements d’horloge de Bienne, Berne de 1967 à 1971.

FABRIQUE D’HORLOGERIE DE SAINT-BLAISE S. A. (1956-1958)

Ce fabricant de réveil-matin à boîte à musique de Saint-Blaise, Neuchâtel, a été enregistré aux États-Unis de 1956 à 1958.

FLÜCKIGER : FABRIQUE DE CADRANS FLÜCKIGER (1860) -▶ FLÜCKIGER & Cie (1923) -▶ FLÜCKIGER & FILS, S. A. (1977) -▶ CADRANS FLÜCKIGER, S. A. (2004)

Zélime Jacot fonde en 1860 la Fabrique de cadrans Flückiger à Saint-Imier, Berne. En 1923, la fabrique passe sous le contrôle de Fernand, André et Berthe Flückiger qui créent Flückiger & Cie, fabrication de cadrans, et agrandissent la manufacture de Saint-Imier. En 1944, la marque Z.J. est enregistrée pour des cadrans en émail, métal ou argent pour montres et horloges de parquet. En 1961, elle s’agrandit encore, et en 1968, elle s’installe dans l’ancienne fabrique de Bulova. En 1971, on construit le complexe industriel Flückiger & Cie. En 1977, la compagnie devient Flückiger & fils, SA, horlogerie. En 2008, le Parc technologique de Saint-Imier est acquis par les Cadrans Flückiger, S. A. créée en 2004.

GALLET & CIE (1826…)

L’horloger Humbertus Gallet devient citoyen de Genève en 1466 et y fonde une compagnie qui porte son nom, et par la suite le nom des descendants de la famille. Celle-ci fabrique principalement des montres de poche. L’un de ces descendants, Julien Gallet (1806-1849) enregistre le nom Gallet & Cie. en 1826, et déménage à La Chaux-de-Fonds. En 1855, Léon Gallet (1832-1899), fils de Julien, achète le fabricant Grumbach & Co., et prend ainsi beaucoup d’expansion en réunissant sous un même toit plusieurs artisans horlogers de la région du Jura, et les encourage à enregistrer des brevets sous leur propre nom. Gallet et Cie est l’une des entreprises familiales suisses indépendantes encore en activité.

GIRARD-PERREGAUX : JEAN-FRANÇOIS BAUTTE (1791) -▶ MOULINIÉ & BAUTTE (1793) -▶ MOULINIÉ, BAUTTE & CIE (1804) -▶ SOCIÉTÉ JEAN-FRANÇOIS BAUTTE & CIE (1837) -▶ + GIRARD ET CIE (1852) -▶ MANUFACTURE GIRARD-PERREGAUX (1856) -▶ GIRARD-PERREGAUX & CIE (1906) -▶ GIRARD-PERREGAUX (1988 – SOWIND GROUP -▶ 2011 – KERING)

Dans tous les articles consultés, on fait remonter les origines de Girard-Perregaux en 1791 à La Chaux-de-Fonds avec Jean-François Bautte (1772-1837). Celui-ci est un jeune orphelin de 12 ans qui mord dans la vie. Il apprend tour à tour les métiers de monteur de boîtes, guillocheur, horloger et orfèvre. Il produit sa première montre à l’âge de 19 ans. En 1793, il crée avec Jacques-Dauphin Moulinié la Moulinié & Bautte, monteurs de boîtiers. En 1804, Jean-Gabriel Moynier se joint à la compagnie qui devient alors Moulinié, Bautte & Cie, vente d’horlogerie-bijouterie. Bautte rassemble sous le même toit tous les corps de métier, et crée à Genève sa propre manufacture tout près de son magasin. Il y produit des bijoux, des boîtes à musique, des automates et des montres extra-plates dont il fut le premier fabricant. Il est reconnu mondialement et possède des magasins à Paris et Florence. Il fait même des affaires en Turquie, en Indes et en Chine. Il est connu des grands de ce monde, écrivains célèbres, rois, reines et duchesses, etc. À sa mort en 1837, son fils et son gendre créent la Société Jean-François Bautte & Cie, vente d’horlogerie et bijouterie. En 1852, l’horloger Constant Girard fonde Girard et Cie. En 1854, il épouse Marie Perregaux et en 1856, le nom devient, la Manufacture Girard-Perregaux de La Chaux-de-Fonds où l’on produit des mouvements et des montres dont le Tourbillon primé aux Expositions universelles de Paris en 1867 et 1889. En 1906, le fils de Constant Girard lui succède, achète la Société Jean-François Bautte & Cie et la fusionne avec la sienne, Girard-Perregaux & Cie. En 1988, le Sowind Group est fondé et intègre Girard-Perregaux. En 2008, Kering prend une participation minoritaire dans Sowind, puis majoritaire en 2011. Kering Paris, est un groupe de luxe qui détient entre autres, les marques Gucci, Yves Saint-Laurent, Boucheron, Balenciaga, Bottega Venata, Alexander McQueen.

GLYCINE : FABRIQUE D’HORLOGERIE LA GLYCINE (1914) -▶ LA GLYCINE P & J (1916-1923) -▶ LA GLYCINE (ENGEL D’EGGIWIL – 1924) -▶ LA GLYCINE (ASUAG – 1942) -▶ LA GLYCINE (CHARLES HERTIG OWNER – 1942) -▶ GLYCINE & ALTUS S. A. (1953 OR 1963) -▶ GLYCINE S. A. (HANS BRECHBÜHLER – 1984) MONTRES GLYCINE S. A. (ALTUS UHREN HOLDING AG – 2011) -▶ GLYCINE WATCHS S. A. (INVICTA GROUP – 2016)

En 1914, un ancien élève de l’École d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds (1910), Eugène Meylan (1891-1955), crée à Bienne, Canton de Berne, la Fabrique d’horlogerie La Glycine. Celle-ci, très tôt, réussit à produire de très petits mouvements de montre pour dame, qui deviendront sa spécialité jusqu’au milieu des années 1930. De 1916 à 1923, deux horlogers de Bienne, Piccola et Jofrette sont devenus actionnaires de la compagnie qui est devenue alors La Glycine P & J. Dans les années 1920, elle est devenue le fournisseur des gens riches d’Angleterre et d’Amérique qui recherchaient des montres de qualité souvent en or ou en platine, serties parfois de diamants. Meylan a enregistré sa marque Glycine aux États-Unis en 1923. En 1924, Meylan vend la manufacture à Fernand Engel d’Eggiwil qui possédait déjà Pretto Watch Co.

Une fois La Glycine vendue, Meylan ne s’arrête pas là. Tout en gardant des liens avec Glycine, il crée une autre compagnie en 1926, la Fabrique de Sertissage Précis aussi connue sous le nom Eugène Meylan, La Chaux-de-Fonds. En 1927, Sertissages Précis signe un contrat de représentation exclusive de l’horloge de Bulle en Suisse. Mais la grande dépression des années 1929 et suivantes le coupe de ses marchés étrangers, et lui fait la vie difficile. Vers 1930, Meylan achète néanmoins la compagnie Chronomuri S. A. qu’il renomme Automatic EMSA du nom de la montre automatique qu’il a créé et qu’il tente de mettre en marché. Pour ce faire, il aura besoin de l’aide de Fernand Engel. En 1931, il transfère le brevet du module automatique de sa montre d’Eugène Meylan, La Chaux-de-Fonds à Automatic EMSA. En 1932, Sertissages Précis fait faillite. En 1934, Meylan produit aussi des chronomètres capables de rencontrer les normes de précision très sévères de l’Office de contrôle de qualité suisse. En 1935, Meylan transfère le brevet de sa montre EMSA à La Glycine. L’année suivante, il remet en marche Sertissages Précis et reprend la représentation des horloges Bulle. Après la Deuxième Guerre Mondiale, Meylan est accusé de trafic d’or durant la guerre, mais il est exhonoré par le Conseil de la Fédération Suisse. Il connaîtra une fin tragique à Neuchâtel en 1955.

Entre-temps, La Glycine participe à la Foire de Bâle en 1938. Elle passe aussi à travers la Seconde Guerre Mondiale, à la suite de laquelle elle met en marché une collection de montres automatiques. En 1942, ASUAG (Allgemeine Schweizerische Uhrenindustrie AG – Groupe de l’industrie de la montre suisse) achète l’usine d’ébauches de Glycine. Le groupe a déjà plusieurs marques dans son portefeuille. La même année, le propriétaire de La Glycine meurt, et la compagnie change de main. Charles Hertig d’Évilard vendait des montres suisses portant son nom dans les années 1930 au Portugal, possède une société, Charles Hertig Exportation d’horlogerie S. A., Bienne. Il semble qu’il ait acquit Les Montres Altus, probablement à la fin des années 1930. C’est lui qui est le nouveau propriétaire de Glycine. Il installe les deux compagnies sous le même toit, mais ce n’est cependant qu’en 1953 (ou 1963), qu’il les fusionnera sous le nom de Glycine & Altus S. A. Dans les années 1950, Glycine crée un chronomètre au vacuum qui le rend très résistant à l’eau et à toutes sortes de conditions adverses. Elle crée aussi une montre capable de donner l’heure des fuseaux horaires, ce qui l’a rendue très attrayante pour les grands voyageurs. La compagnie a par la suite perfectionné ce type de montres. Les années 1970 ont été difficiles pour l’horlogerie suisse qui a tardé à se mettre au quartz. Elle a aussi fait face à une récession, et la trop grande valeur du franc suisse l’a rendue moins compétitive. Soixante mille emplois ont alors été perdus dans l’horlogerie suisse. À cette époque, les mouvements des montres Glycine ne sont plus fabriqués par elle, mais plutôt dans des usines regroupées telles ETA.

Glycine a été achetée en 1984 par Hans Brechbühler qui possédait déjà les Montres Belinda depuis 1966. Celui-ci l’a sortie de la banqueroute et l’a développée en réintroduisant ses fameux modèles renouvelés de montres à mouvement mécaniques. En 2005, sa fille Katherina qui était co-propriétaire et co-directrice, est devenue la seule propriétaire de la compagnie. En 2011, le groupe allemand Altus Uhren Holding AG a acheté Montres Glycine S. A. et un nouveau président-directeur général a été nommé, Katharina demeurant directrice du département du design. En 2016, Glycine rejoindra un groupe de la Floride, Invicta Watch Group, qui s’occupera de la stratégie de marketing et de distribution. Pour plus d’informations sur Glycine, voir le site Glycentennial.

HAMILTON : HAMILTON WATCH CO. -▶ SSIH (1959) -▶ USUAG (1983) -▶ USUAG-SMH (1985) -▶ HAMILTON INTERNATIONAL, LTD (1999 – SWATCH GROUP)

Hamilton Watch a été fondée à Lancaster en Pennsylvanie aux États-Unis en 1892. La compagnie y opérera durant 111 ans. Elle a produit des montres de précision, particulièrement pour les Chemins de fer, puis en 1918, pour les services postaux aériens. En 1957, elle a produit la première montre électrique alimentée par pile au monde, la Ventura. En 1959, la marque et sa raison sociale ont été transférées à Bienne en Suisse après que Hamilton Watch eut acheté la société A. Huguenin Fils, S. A. Elle a aussi travaillé étroitement avec la Büren Watch Co. qu’elle a fini par acheter en 1966. En 1970, elle a produit la première montre à diode électroluminescente (LED), la Pulsar. En 1971, le groupe SSIH a acheté les deux compagnies qui ont été par la suite intégrées au groupe USUAG, puis au groupe USUAG-SMH, puis au Swatch Group dans le segment gamme moyenne.

HUBLOT : HUBLOT, S. A. (1980) -► HUBLOT, S. A. (2008 – LVMH)

La compagnie Hublot de Genève fondée en 1980 par Carlo Crocco se spécialise, dit-elle, dans l’Art de la fusion, fusion des matériaux, des mouvements à l’architecture inédite, et fabrication high-tech. Son coup de maître a été d’associer l’or pour le boîtier et le caoutchouc naturel pour le bracelet. Elle a été acquise en 2008 par LVMH.

HUGUENIN FRÈRES (1868) -▶ HUGUENIN FRÈRES ET CIE, S. A. (1934) -▶ HUGUENIN MÉDAILLEURS, S. A. (1968) -▶ HUGUENIN ET KRAMMER (1999) -▶ FAUDE & HUGUENIN, S. A. (2002)

Huguenin est la création de deux frères, l’un graveur, Fritz et l’autre, guillocheur, Albert, qui décident en 1868 de produire des boîtiers de montre dans un petit atelier à Le Locle. Puis en 1888, ils fabriquent aussi leurs premières médailles. Leur spécialité est le niellage, c’est-à-dire l’art de «créer un décor noir sur des boîtiers argentés». Celle-ci assure leur succès dans le monde entier, si bien qu’ils doivent construire une nouvelle usine en 1899. Au début des années 1900, les trois fils des frères Huguenin assurent la suite de l’entreprise. Ils réussissent à passer à travers la Première Guerre mondiale et la crise de 1929. En 1934, ils transforment la compagnie en Société Anonyme, Huguenin & Frères S. A. Les années qui suivent seront florissantes dans le domaine des boîtiers de montre et des médailles. En 1968, une troisième génération de Huguenin prend la direction de la firme et la renomme Huguenin Médailleurs, S. A. à l’occasion du centenaire de l’entreprise. En 1992, elle se lancera dans la fabrication de pièces de monnaie en couleur. Elle fusionnera brièvement avec la firme de Paul Kramer de Neuchâtel en 1999, avant de s’associer à Faude pour devenir Faude et Huguenin, S. A. en 2002. De nos jours, elle est la seule société à encore produire à la main des médailles, des décorations et des boîtiers pour l’horlogerie, en plus d’autres produits divers comme des trophées, des plaques, des insignes, de la monnaie, etc.

IMHOF : MANUFACTURE DE PENDULETTES ET RÉVEILS ARTHUR IMHOF, SA (1924-2000)

Fondé en 1924 par Arthur Imhof à La Chaux-de-Fonds, cette compagnie a fabriqué des montres de poche de même que des petits cadrans et réveil-matin de grande qualité. En 1939, elle a créé une autre marque, Helveco, qui connaîtra du succès. Imhof a cessé ses activités au début des années 2000.

IWC : INTERNATIONAL WATCH CO. (1868) -▶ INTERNATIONAL WATCH CO., SA (1874) -▶ IWC (1880 – UHRENFABRIK VON J. RAUSCHENBACH) -▶ IWC (1905 – UHRENFABRIK VON J. RAUSCHENBACH‘S ERBEN) -▶ UHRENFABRIK VON ERNST HOMBERGER-RAUSCHENBACH (1929) -▶ IWC (1978 – VDO ADOLF SCHINDLING AG) -▶ IWC (1991 – LMH GROUP) -▶ IWC SCHAFFHAUSEN (2000 – RICHEMONT)

International Watch Co. (IWC) est une fabrique de montres de luxe destinées au marché américain. Elle a été fondée en 1868 à Schaffhausen, Canton de Schaffhause, par un ingénieur américain émigré en Suisse, Florentine Ariosto Jones (1841-1916). Il était à l’époque directeur de F. Howard Watch & Co. de Boston, Massachusetts. La compagnie suisse était située près d’une chute du Rhin où Jones a construit une centrale électrique pour faire fonctionner ses machines-outils. Ce fut un échec. La banque qui a repris l’entreprise n’a pas mieux fait. La compagnie est devenue Société anonyme en 1874. Après deux faillites, elle est reprise en 1880, par un fabriquant de machines agricoles, Johannes Rauschenbach-Vogel, sous le nom de Uhrenfabrik von J. Rauschenbach. Ce dernier meurt l’année suivante et son fils Johannes Rauschenbach-Schenk assure la suite. Sous sa direction, il engage deux employés, Urs Haenggi et Johann Vogel qui s’y connaissent en horlogerie. Ils ont alors fait croître le secteur horlogerie de l’entreprise. C’est ce Vogel qui a introduit un nouveau système de numérotation pour les calibres. À la mort de Rauschenbach en 1905, la compagnie est cédée par testament à Ernst Jakob Homberger-Rauschenbach et au psychanalyste Carl Gustav Jung et son épouse Emma Marie Rauschenbach-Jung. La compagnie est alors connue sous le nom de Uhrenfabrik von J. Rauschenbach’s Erben. Ernest Homberger-Rauschenbach en deviendra l’unique propriétaire en 1929 jusqu’en 1955, sous le nom de Uhrenfabrik von J. Homberger-Rauschenbach. Son fils, Hasn Ernst Homberger assure alors la continuité jusqu’en 1978. Ce sera le dernier propriétaire privé de la marque. Il décide alors de la vendre en raison de difficultés financières. L’acquéreur est l’Allemande VDO Adolf Schindling, AG. En 1991, Günter Blümlein, alors directeur de IWC décide de fonder LMH Group avec son siège social à Schaffhausen. Il détient alors 100% des parts de IWC, mais aussi 60% des parts de Jaegler-Lecoultre, le reste étant détenu par Audemars-Piguet. Il détient aussi 90% des actions de la firme de montres allemande A. Lange & Shöne. Le groupe LMH est acquis en 2000 par le groupe Richemont qui se trouve donc à devenir propriétaire de IWC Schaffhausen.

JAEGER-LECOULTRE : LECOULTRE (1833) -▶ LECOULTRE & Cie (1866) -▶ LECOULTRE & CIE, S. A. (1899) -▶ JAEGER-LECOULTRE (1937) -▶ JAEGER-LECOULTRE (1991 – LMH) -▶ JAEGER-LECOULTRE (2000 – RICHEMONT)

Antoine Le Coultre (1803-1881) crée une manufacture de pignons en 1833 à Le Sentier, Canton de Vaud, destinée à fournir les horlogers de Genève et de Neuchâtel. En 1844, il crée une vis micrométrique qui devient le standard des horlogers suisses. En 1850, il fabrique des ébauches. Fils d’Antoine Le Coultre, Elijah Le Coultre (1842-1917) met sur pied en 1866 à Le Sentier, Comté de Vaud, dans la Vallée de Joux, une première manufacture de mouvements, Le Coultre & Cie, qui sera en bonne partie mécanisée à compter de 1870. Elijah Le Coultre cède son entreprise à ses trois fils en 1877. Elle devient Société Anonyme en 1899. En 1903, Edmond Jaeger de France fait appel à des sociétés suisses pour développer et produire les mouvements de montre ultra-minces qu’il vient d’inventer. C’est à ce moment-là que Le Coultre entre en scène. En 1907, le manufacturier français Cartier signe un contrat de fourniture de mouvements avec Jaeger, et c’est Le Coultre qui va les produire. En 1936, Jaeger, qui a acquis les droits sur l’horloge Atmos de son inventeur, Jean-Léon Reutter, accorde une licence à Le Coultre pour la France en 1936, et pour la Suisse en 1937. Cette année-là, l’association entre Jaeger et Le Coultre se concrétise par l’union Jaeger-LeCoultre. Auparavant, en 1921, Jaeger France avait créé avec Le Coultre Suisse une entreprise en Angleterre pour produire des horloges pour voitures de luxe, la Ed. Jaeger (London) Ltd. Celle-ci est vendue à S. Smith & Sons en 1927, et en 1937, elle prend le nom de British Jaeger Instruments Limited. En 1938, Jaeger-LeCoultre achète Vacheron & Constantin avec l’aide de la société d’investissement SAPIC. Elle rejoindra en 1991 le groupe LMH aux côtés de IWC et de A. Lange & Shöne qui fait partie depuis 2000 du groupe Richemont.

JAQUET-DROZ (1738-1747) -▶ MAISON JAQUET-DROZ ET LESCHOT (1773) -▶ JAQUET-DROZ, LONDRES (1774-1806) -▶ FABRIQUE D’HORLOGERIE JAQUET-DROZ (1784-1806 ; 1960) -▶ MONTRES JAQUET-DROZ LTD (2000 – SWATCH GROUP)

Pierre Jaquet-Droz (1721-1790) fonde à La Chaux-de-Fonds en 1738, un atelier où il produit des horloges de parquet de 1738 à 1747, dont certaines seront vendues au roi d’Espagne et transportées jusqu’à lui en 1758. À son retour en Suisse en 1759, il décide de se consacrer à la fabrication de montres, d’automates et d’horloges avec son fils Henri-Louis (1752-1991) et Jean-Frédéric Leschot (1746-1824), un voisin. En 1773, ils mettent en marché trois automates, l’Écrivain, le Dessinateur et la Musicienne qui seront présentés à travers l’Europe, et feront la renommée de Jaquet-Droz. On peut les voir au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel.
En 1774, Pierre Jaquet-Droz ouvre un atelier à Londres dont son fils devient le directeur. Ce point de vente s’étendra jusqu’en Asie et au Moyen-Orient. Il est le premier à exporter des montres dans la Cité interdite en Chine, et de nos jours plusieurs font partie du Musée du Palais impérial.
En 1784, Pierre Jaquet Droz et son fils Henri-Louis ouvrent la première manufacture horlogère de Genève, la Fabrique d’horlogerie Jaquet-Droz. On y produit des automates mais aussi des montres de grand luxe à automates et à musique de même que des horloges. La fin du 19e siècle et le début du 20e verront la fin de la période faste de la Fabrique Jaquet-Droz avec la mort à une année d’intervalle de Pierre et Henri-Louis en 1790 et 1791, les difficultés financières de l’entreprise sous Leschot laissé seul, causées en particulier par des Chinois mauvais payeurs, puis les guerres Napoléoniennes et la Révolution française.
Jaquet-Droz néanmoins survivra. On retrouve un enregistrement en Suisse en 1960 sous le nom de Fabrique d’Horlogerie Jaquet-Droz. Puis, la marque sera achetée en 2000 par le Swatch Group, qui va la faire revivre dans sa gamme Luxe. Pour plus de détails sur l’entreprise actuelle voir le site de celle-ci : Jaquet-Droz.

JUVENIA MONTRES, SA, SAINT-IMIER et LA CHAUX-DE-FOND (1860) : DIDISHEIM-GOLDSCHMIDT ET FILS CIE (1886) -▶ FABRIQUE JUVENIA (1908) + FABRIQUE JUVENIA PETIT-FILS DE DIDISHEIM-GOLDSCHMIDT -▶ JUVENIA HORLOGERIE DE PRÉCISION, S. A. (1986) -▶ JUVENIA (1988 – ASIA COMMERCIAL HOLDINGS LTD)

Jacques Didisheim (1834-1889), un Alsacien immigré en Suisse vers 1850, fonde en 1860, Juvenia Montres, SA, à Saint-Imier. Il s’installe en 1882 à La Chaux-de-Fonds pour y produire montres et horloges ainsi que des pièces d’horlogerie. Juvenia aura au fil du temps, deux compagnies sœurs, la Didisheim-Goldschmidt et Fils Cie de 1886, Fabrique Juvenia de 1908 (enregistrée aux États-Unis de 1934 à 1946), et la Fabrique Juvenia Petit-fils de Didisheim-Goldschmidt (enregistrée aux États-Unis de 1956 à 1959). À compter de 1986, la compagnie s’est appelée Juvenia Horlogerie de Précision, S. A. Cette dernière a été acquise en 1988 par la Asia Commercial Holdings Ltd de Hong-Kong. Elle est toujours en opération et se spécialise dans les montres.

(EDUARD) KUMMER BETTLACH (1888) -▶ FABRIQUE D’HORLOGERIE ED. KUMMER, S. A. (1906) -▶ FABRIQUE D’HORLOGERIE ED. KUMMER, S. A. (1931 – ASUAG) -▶ ATLANTIC, SA (1941) – ÉBAUCHES, S. A. (1932 et 1939) ; FABRIQUE D’ÉBAUCHES BETTLACH, S. A. (1937)

Eduard Kummer fonde en 1888 à Bettlach, Canton de Solothurn, une fabrique d’ébauches qui va vite se transformer en fabrique de montres préfabriquées. En 1906, la compagnie est renommée Fabrique d’horlogerie Ed. Kummer, SA. Elle fabrique aussi des montres de poche et des montres bracelets de type Roskopf, à cylindre et à ancre. Mais après d’importantes difficultés financières dans les années 1920, la compagnie passe sous le joug de l’ASUAG (Allgemeine Schweizerische Uhrenindustrie, AGSociété générale de l’industrie horlogère suisse, S. A.) en 1931. En 1932, le département des montres à ancre et à cylindre est repris par Ébauches SA (EFB) de même que celui des montres Roskopf en 1939. Le reste du matériel sera refilé à Ébauches Bettlach (EB) à compter de 1937. Dans la compagnie Ed. Kummer, AG, il ne restera que la production de montres préfabriquées. C’est la société maintenant nommée Atlantic, S. A. vers 1941, qui en assurera la commercialisation.

LEMANIA : A. LUGRIN ET CIE (1884) -▶ LEMANIA-LUGRIN, S. A. (1924) -▶ SSIH (1931) -▶ NOUVELLE LEMANIA, S. A. (1981) -▶ INVESTCORP (1992) -▶ LEMANIA-BREGUET (1999 – SWATCH GROUP) -▶ BREGUET (1999 – SWATCH GROUP)

Alfred Lugrin, un horloger autodidacte qui a travaillé pour LeCoultre et Cie de 1879 à 1884, fonde à Lorient la firme A. Lugrin et Cie qui fabrique des ébauches pour montres et chronographes. Il remportera des médailles d’or lors de l’Exposition universelle de Milan en 1906 et à Berne en 1914. Au cours de sa carrière, Lugrin a été député vaudois et l’un des fondateurs de l’École d’horlogerie de la Vallée de Joux. À sa mort en 1920, son gendre, Marius Meylan prend la direction de la compagnie qu’il renommera Lemania-Lugrin, S. A. en 1924. Celle-ci fabriquera aussi des montres de marque Lemania en référence au Lac Léman. En 1931, se développe une collaboration avec Omega et Tissot qui donnera lieu à la création de la Société suisse pour l’industrie horlogère (SSIH). Lemania développera plusieurs calibres de renom jusqu’en 1980, où la compagnie sera abandonnée dans un mouvement de rationalisation des coûts chez SSIH. En 1981, la société Piaget achète les restes de la firme qui est rebaptisée Nouvelle Lemania, S. A. Ses calibres équiperont des montres de grandes marques dont la Heuer. En 1992, Investcorp du Bahrëin qui a déjà dans son portefeuille Breguet, achète la Nouvelle Lemania. Swatch Group en reprendra le contrôle en 1999 en même temps que Breguet. Les calibres Lemania ne seront plus alors fournis aux groupes concurrents. Ils seront réservés à Breguet qui finira par absorber complétement Lemania.

LEONIDAS : MAISON JULIEN BOURQUIN (1841) -▶ FERDINAND BOURQUIN, SUCCESSEUR À ST-IMIER (1901) -▶ LEONIDAS WATCH CO. (1902) -▶ LEONIDAS WATCH FACTORY CO. (1907) -▶ LEONIDAS WATCH, S. A. (1936) -▶ HEUER-LEONIDAS (1964)

Julien Bourquin fonde à Saint-Imier en 1841, une fabrique de montres de gousset. Quelques temps après, Ferdinand Bourquin prend la succession et introduit en 1902, la marque Leonidas, du nom de l’ancien roi de Sparte, pour ses montres de précision. La compagnie devient alors Leonidas Watch Co. Il y fabrique des chronomètres et chronographes qu’il vend au Japon et aux États-Unis. Il développe même une collection Leonidas Aviation qu’il vend aux gouvernements. La maison de Ferdinand Bourquin est renommée en 1907, la Leonidas Watch Factory, enregistrée d’abord par la veuve de Bourquin, puis par Constant Jeanneret-Droz qui l’a reprise dans les années 1910. À la gamme de produits spécialisés, s’ajoutent des produits plus grand public. À partir de 1929, Leonidas ne fabrique plus ses ébauches mais fait appel à la société Ébauches, S. A. En 1936, Leonidas devient Société Anonyme (S. A.) sous la direction de Charles Jeanneret, fils de Constant. Dans les années 1945, Leonidas utilise des calibres Venus ou Valijoux et connaît du succès avec ses chronographes à complications avec calendrier, phases lunaires, etc. Dans les années 1960, elle fournit l’Armée de l’air italienne en chronographes. Puis elle tente de se diversifier en ajoutant à sa gamme, des montres automatiques, des montres réveil, mais sans grand succès si bien qu’au tout début de 1964, elle fusionne avec Heuer. L’inscription de la marque Leonidas disparaîtra des cadrans dans les années 1970 et des mouvements au début des années 1980.

L’ÉPÉE (1839) -▶ L’ÉPÉE (1975 – MANURHIN-MATRA) -▶ L’ÉPÉE (1986 – HOLDING S.F.P..I) -▶ L’ÉPÉE (1983 – GROUPE HORLOGER LAVAL) -▶ L’ÉPÉE (1995 – SOCIÉTÉ GEORGES MÉREAU) -▶ L’ÉPÉE (1996- 1995 – HOLDING S.F.P.I. FRANCE -▶ L’ÉPÉE 1839 (2008 – SWIZA)

Auguste L’Épée (1798-1875) et Pierre-Henri Paur créent en 1839 en France dans le département de Doubs, une manufacture de produits horlogers et de boîtes à musique. À compter de 1850, la manufacture se met à produire des échappements sur plate-forme pour les réveil-matin et les horloges de cochers, qui sont très populaires à cette époque. Elle obtient aussi des brevets pour ses inventions relatifs à ce type d’échappement. En 1889, la manufacture bat un record de production avec 200 000 plateformes. Elle obtient aussi des médailles d’or aux Expositions de Paris, puis à Vienne, en Angleterre. Au début du 2oe siècle, elle diversifie sa production dans des mouvements mécaniques de montres et des instruments de précision. À compter de 1975, la nouvelle direction, Manurhin-Matra qui a acheté la firme, l’oriente vers les montres de luxe. Elle participe aussi au projet de l’avion supersonique Concorde en fournissant des horloges murales. En 1986, le Holding SFPI achète L’Épée et tente de lui donner un statut de grand luxe en l’associant à Hermès et aux Cristalleries Baccarat. C’est en vain, la firme est en faillite, et rachetée par le groupe horloger Laval en 1983. En 1994, elle construit à la manière des régulateurs vitrés français, un régulateur géant qui se retrouve dans le livre des records Guinness avec sa taille de 2,20 m. et son poids de 1,2 tonnes, le mouvement pesant à lui seul 120 kg. En 1995, L’Épée passe aux mains de la société Georges Méreau. Malgré des licenciements, elle est de nouveau en faillite. Le Holding S.F.P.I France la reprend pendant une année, mais encore une fois elle dépose son bilan. Sa fermeture est mouvementée par suite de l’occupation de l’usine par ses ouvriers, ce qui rend très difficile sa reprise par une autre société. Mais la marque sera finalement vendue à l’Anglaise F.A. Gluck Ltd en 1999. Mais en 2008, Swiza et Matthew Norman acquièrent la marque L’Épée de F. A. Gluck Ltd. Ils créent la société L’Épée 1839 avec siège social et usine à Delémont en Suisse. En 2009, on reprendra la production de toutes nouvelles montres qui seront entièrement fabriquées en Suisse sous la marque L’Épée 1839, toujours en marché en 2021.

LE PHARE : BARBEZAT-BAILLOT (1888) -▶ NOUVELLES FABRIQUES LE PHARE, S. A. (1897) -▶ LE PHARE, S. A. (1905) -▶ LE PHARE-SULTANA, S. A. (1950) – LE PHAREJEAN D’ÈVE, S. A. (1984) -▶ RENLEY WATCH MANUFACTURING, S. A. (1992)

Charles Barbezat fonde la manufacture de montres et pièces de montre Barbezat-Baillot à Le Locle en 1888. Il nomme ses montres Le Phare. En 1897, il enregistre sa compagnie sous le nom de Nouvelles Fabriques Le Phare, S. A. En 1905, la compagnie change de nom et devient Le Phare. En 1898, un autre enregistrement ne fait mention que de Le Phare, S. A. qui s’installera en 1939 à La Chaux-de-Fonds. L’année suivante verra l’arrivée d’un nouveau propriétaire qui va spécialiser la compagnie dans les montres complexes. En 1950, Le Phare, S. A. fusionne avec Montres Sultana, S. A. et devient Le Phare-Sultana, S. A. En 1970, la compagnie était l’un des plus gros fabricants de chronographes suisses. En 1981, elle lance la marque Jean d’Ève et la compagnie devient Le Phare-Jean d’Eve en 1984. En 1988, la compagnie lance la marque Samara. Elle prétend qu’il s’agit de la première montre automatique au quartz au monde. En 1992, la Renley Watch Manufacturing de Hong Kong acquiert Le Phare-Sultana. La marque Jean d’Ève cessera d’être utilisée en 2017 et la marque Le Phare ne semble plus active non plus. Les deux semblent être la propriété d’un distributeur de montres de Hong Kong appelé Free Town Watch Products Ltd.

LESCHOT, S. A.

  • LESCHOT S. A. – Située à Genève, Leschot S. A. reprenant le nom des horlogers Leschot, est une entreprise de fabrication de pièces d’horlogerie, de mouvements de montre, automatiques et manuels, d’assemblage de mouvements et de montres.
  • LESCHOTGROUP – Le Groupe Leschot est une société d’investissement de Neuchâtel qui regroupe différents manufacturiers impliqués dans l’horlogerie depuis 2002, dont :
    • LESCHOT TOURBILLONJaquet-Droz Leschot S. A. The Tourbillon Watch Company (1990), Leschot Tourbillon se spécialise dans la fabrication de montres à base de la technique Tourbillon de Abraham-Louis Breguet breveté en 1801.
    • LESCHOT ENGINEERING – Leschot Engineering est une entreprise d’ingénierie de Neuchâtel spécialisée en horlogerie des montres. Elle fabrique, vend en gros, importe et exporte mondialement des montres de divers styles dans sa Division Montres, et fait la même chose pour les mouvements dans sa Division Mouvements.
    • OMIKRON WATCH COMPANY – Omikron de Neuchâtel s’inscrit dans la tradition des montres de poche de Gustave Homberger et de son fameux calibre appelé Omikron (1898) utilisé particulièrement par les chemins de fer.
    • K.K. COLLECTION – K.K. Collection se spécialise dans la fabrication de cadrans de montre émaillés. L’émaillage est une technique utilisée d’abord au 17e siècle.
    • CAMY SWISS WATCH – Camy Swiss Watch de Neuchâtel est une marque de montres à bracelet de métal et cadran rond, ovale, hexagonal ou carré au choix, d’un style un peu particulier

LONGINES: RAIGUEL JEUNE ET CIE (1833) -▶ AGASSIZ ET CIE (1838) -▶ ERNEST FRANCILLON ET CIE (E. F. CO. – 1862) -▶ LONGINES, S. A. (1915) -▶ ASUAG-SSIH (1983) -▶ SMH (1985) -▶ LONGINES WATCHFRANCILLON LTD (1998 – SWATCH GROUP)

Auguste Agassiz (1809-1877) est d’abord employé du comptoir d’horlogerie de Henri Raiguel à Saint-Imier en 1832. En 1833, les deux s’associent avec Florian Morel et fondent Raiguel Jeune et Cie, fabrique de montres utilitaires. En 1838, Raiguel quitte et la firme devient Agassiz et Cie. À l’époque, le travail de fabrication se faisait principalement à la maison. Mais Agassiz a développé des liens commerciaux à travers le monde pour vendre des montres, et particulièrement aux États-Unis où il avait des contacts, en particulier son cousin Auguste Mayor. Mais Auguste a des problèmes de santé et il doit se retirer. En 1862, il cède la compagnie à son neveu économiste, Ernest Francillon (1834-1900), qui perfectionnera les méthodes de fabrication. La compagnie devient Ernest Francillon & Cie. Après avoir acheté un terrain à Saint-Imier, au lieudit Les Longines, il construit une nouvelle usine en 1866 et y regroupe la fabrication de montres. Ainsi est née la marque Longines. En 1870, la fabrique connaît des difficultés financières importantes, mais grâce à des collaborateurs, elle réussit à passer au travers. En 1880, Francillon enregistre la compagnie en Suisse de même que la marque et ses logos, puis en 1889, il enregistre la marque Longines auprès de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) qui est ainsi devenue la plus ancienne marque encore protégée sans modifications. En 1915, la compagnie devient Longines, S. A. À la suite de plusieurs développements et réalisations marquantes dans le domaine des montres de précision, Longines, S. A. s’associe au groupe ASUAG-SSIH en 1983, devenue SMH en 1985, puis SWATCH GROUP dont les montres Longines sont des produits phares haut de gamme.

(E.) MATHEY-TISSOT ET CIE, S. A. (1886) -▶ MATHEY-TISSOT -▶ 2013 – SWP (SWISS WATCH PARTNERS, S. A.)

Edmond Mathey-Tissot fonde sa compagnie de fabrication de montres, horloges et pièces d’horlogerie en 1886 à Les Ponts-de-Martel. Elle aura beaucoup de succès avec ses chronographes et gagnera de nombreux prix à compter de 1914, si bien qu’elle fournira des chronographes à la United States Corps of Engineers durant la première guerre mondiale, et à la British Navy et aux forces armées américaines durant la deuxième. La marque Mathey-Tissot qui n’a aucun lien avec l’autre Tissot est enregistrée depuis 1937 aux États-Unis et auprès de l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Elle existe toujours et fait partie de la SWP Swiss Watch Partners, S. A. de Genève, créé en 2013.

(C. H.) MEYLAN (1888-1960)

Charles-Henri Meylan (1842-c. 1916), horloger venu d’une famille, les Maylan, qui ont été une vraie dynastie dans le monde de l’horlogerie suisse, a créé à Brassus dans la Vallée de Joux, une marque de montres en 1878. Puis pendant 10 ans, il poursuit sa formation, voyage, importe des montres, et travaille aux États-Unis, à New York et Boston où il est chez Waltham Watch Co. Il revient en Suisse en 1888 et il y fonde la manufacture C. H. Meylan à Brassus. Il créera plus tard une succursale aux États-Unis, la C. H. Meylan Watch Co. enregistrée le 23 octobre 1928. Il détient d’ailleurs trois brevets américains. Il a poursuivi sa collaboration avec la Waltham Watch Co. qui a utilisé un mécanisme mis au point par lui pour ses montres à répétition. Vers 1916, son fils Max, l’un de ses sept enfants, prend la suite probablement décédé cette année-là. Dans les années 1930, la compagnie fabrique des chronographes mais elle périclite à la suite de conflits probablement familiaux. Mais elle continue ses affaires aux États-Unis grâce à A. R. & J. E. Meylan, compagnie créée en 1937. En 1947, Baume et Mercier prend une participation dans l’affaire, mais la compagnie de C. H. Meylan de Brassus ne passera pas les années 1960.

MIDO : MIDO G. SCHAEREN & CO. (1918) -▶ MIDO (1983 – USUAG) -▶ MIDO (1985 -SMH) -▶ MIDO, AG (1998 – SWATCH GROUP)

Créée en 1918 par Georges Schaeren et enregistrée à Solothurn et Biel, Mido qui veut dire «Mesure» en espagnol, fabrique depuis ce temps des montres inspirées par l’architecture. En 1920, Mido met en marché des montres pour dame aux boîtiers de couleur dans l’esprit des Années folles. Elle s’investit beaucoup aussi dans le domaine de l’automobile, en offrant aux amateurs des montres de la forme de calandre des automobiles de l’époque, comme Buick, Bugatti, Fiat, Ford, Hispano-Suiza. Dans les années 1930, Mido se spécialise dans les montres automatiques en prenant soin d’inventer un joint de couronne appelé Aquadura qui rendait les montres très étanches. En 1934, elle sort une ligne de montres antimagnétiques, automatiques et résistantes à l’eau qui sera un grand succès durant les 15 années suivantes. En 1939, elle présente un petit robot qui regarde l’heure qui deviendra très populaire. La suite est riche en nouveauté. En 1983, MIDO passe à l’USUAG qui fusionnera avec SMH pour former le Swatch GroupMido fait partie de la gamme moyenne de ses produits.

MINERVA : FABRIQUE D’HORLOGERIE MINERVA, S. A. (1858) -▶ MINERVA (1926) -▶ MINERVA (1935 – FREY & CO., S. A.) -▶ MINERVA – (2000 – HOPA) -▶ MINERVA (2006 – RICHEMONT)

En 1858, les frères Hippolyte et Charles-Yvan Robert fondent un atelier de fabrication de mouvements à Saint-Imier, appelé Fabrique d’horlogerie Minerva, S. A. Robert était spécialisé dans les montres professionnelles capables de mesurer avec précision de petits intervalles de temps. À compter de 1880, il fabrique aussi des montres de poche que l’on peut remonter avec la couronne. En 1908, c’est un mouvement de chronographe qu’il fabrique, le calibre 9CH. En 1916, il met en marché un chronomètre à bouton-poussoir pour arrêter le temps, d’une précision de 1/100e de seconde. En 1926, le nom de la compagnie devient tout simplement Minerva. En 1935, la famille Frey & Co., S. A. acquiert Minerva, et participe l’année suivante aux Jeux olympiques de Garmisch-Partenkirchen en Allemagne, comme chronométreur officiel des épreuves de ski alpin. En 1998, ses compteurs mécaniques de poche entrent dans le livre des record Guinness de 1998 en raison de records de précision. En 2000, une société d’investissement italienne, la Hopa, acquiert Frey-Minerva pour la revendre au groupe Richemont en 2006.

MONTBLANC : MONTBLANC MONTRES, S. A. (1997 – RICHEMONT) + INSTITUT MINERVA DE RECHERCHE EN HAUTE HORLOGERIE (2007)

À l’origine, Montblanc est une compagnie allemande fondée en 1906, spécialisée dans la fabrication d’instruments d’écriture. Ce n’est qu’en 1997, que Montblanc achète l’usine et investit dans les montres en créant Montblanc Montres, S. A. à Le Locle. En 2007, le Groupe Richemont affecte à Montblanc l’usine Minerva rachetée de Hopa. La même année, Montblanc crée aussi l’Institut Minerva de Recherche en Haute Horlogerie à Villeret, un centre de développement et un atelier de fabrication. La même année, Montblanc introduit le premier mouvement entièrement fabriqué dans ses ateliers, le calibre MB R100, et le chronographe Nicolas Rieussec, nommé en l’honneur de l’inventeur français du chronographe. En 2011, Montblanc met en marché la collection de montres pour dame Princesse Grace de Monaco.

(ULYSSE) NARDIN, S. A., CHRONOMÉTRIE DE MARINE ET DE POCHE (1846) -▶ PAUL D. NARDIN, SUCCESSEUR D’ULYSSE NARDIN (1876) -▶ ULYSSE NARDIN LE LOCLE (c. 2000) -▶ ULYSSE NARDIN (2014 – KEURIG)

Ulysse Nardin (1823-1876) a fondé sa compagnie en 1846 à l’âge de 26 ans à Le Locle, sous le nom de Ulysse Nardin, S. A., Chronométrie de marine et de poche. Il avait fait son apprentissage d’horloger avec son père Léonard-Frédéric, puis avec deux éminents horlogers de l’époque, Frédéric-William Dubois et Louis Jean-Richard-dit-Bressel, experts en horlogerie de précision. Fasciné par la mer, Ulysse Nardin a été l’un des premiers à proposer des chronomètres marins et des instruments pour la navigation, ce qui l’a rendu célèbre auprès des armateurs, de la marine militaire et des scientifiques de toutes sortes. En 1862, il a même gagné un prix pour ses chronomètres de poche à l’Exposition Internationale de Londres en 1862.
Ulysse Nardin meurt subitement en 1876. Son fils Peter David lui succède et la compagnie prend le nom de Paul D. Nardin, Successeur d’Ulysse Nardin. Les fils de Peter vont par la suite venir travailler avec lui. La U. S. Navy lui achètera des chronomètres de poche en 1906 et des chronomètres marins en 1913, et cela, jusqu’en 1942. La fermeture des frontières par les Nazis lui rendra la vie difficile, mais la compagnie va bien récupérer après la guerre. Mais les années 1960 et 1970, avec l’arrivée du quartz, poussera la compagnie à la ruine. Elle sera vendue en 1982-1983 à Rolf W. Schyder qui la rebâtira avec l’aide d’un horloger, astronome et historien, Ludwig Oechslin.
Ulysse Nardin Le Locle est le nom qu’a pris la compagnie dans les années 2000. En 2014, le Groupe Kering acquiert l’entreprise, la développe et la fait croître dans le créneau des montres et chronomètres de luxe. En plus du siège social à Le Locle, elle a trois manufactures à La Chaux-de-Fonds, des distributeurs et des boutiques à travers le monde. Elle fait partie du groupe sélect de la Fondation de la Haute Horlogerie Suisse.

NITON S. A. (1919) -▶ MANUFACTURE DES MONTRES NITON S. A. (1922) -▶ ÉBAUCHES, S. A. (1941) -▶ SARCAR S. A. (1957)

Après avoir travaillé chez Vacheron Constantin de 1908 à 1916, Achille-Alfred Bourquin et Edouard-Henri Morel s’associent à William-Auguste Jeannet pour créer en 1919 « Niton S. A., Fabricants d’horlogerie, Manufacture de montres artistiques, chronomètres, montres plates et ultra-plates, montres-bracelets à heures sautantes, à quantième et phases de lune. » La manufacture située au 19 rue Mont Blanc à Genève, fabrique aussi bien des calibres que des montres complètes qu’elle vend directement à des magasins comme Cartier, Gübelin, C. F. Bucherer, Van Cleef & Arpels, Garrad & Co., Tiffany & Co., etc. ou à d’autres manufacturiers de montres, entre autres Breguet, A. Lange & Söhne, Patek Philippe, Pavillons Watch Co. etc. La production est toutefois de type artisanal. En 1922, le nom de la compagnie change. Elle est enregistrée le 10 octobre sous le nom de « Manufacture des Montres Niton S. A. » En 1924, elle est relocalisée au 24 rue de la Servette. La compagnie connaîtra du succès car ses calibres et montres sont originales et de très grande qualité. Elle gagnera des prix à plusieurs concours et sera autorisée dès 1923 à apposer sur ses montres le Poinçon de Genève, attestant leur très grande qualité. Elle prendra de l’expansion à New York, États-Unis, en 1929 où elle aura pinion sur rue au 607 Fifth Ave. Cependant, la manufacture connaîtra des difficultés financières non étrangères à la crise des années 1930, puis à l’assaut de l’industrialisation des méthodes de production en provenance principalement des États-Unis et à la crise qui secouera alors l’industrie horlogère suisse. À la fin de 1933, Niton est à court de capitaux. Il ne reste qu’un seul actionnaire, Bourquin, les autres ayant quitté le navire. En 1941, Niton devra se résoudre à réorienter ses activités et à vendre une partie de ses droits à Ébauches, S. A. Sous Ébauches, elle poursuivra la fabrication de pièces d’horlogerie pour d’autres manufacturiers tels Chopard et Rolex. Mais, en 1957, Niton est achetée par Sarcar S. A. Le reste de l’histoire de Niton est lié à celle de Sarcar. À noter cependant que la marque Niton est toujours active aux État-Unis à la même place d’affaires à New York. Pour plus de détails sur les compagnies Niton et Sarcar, veuillez consulter l’article en allemand (avec traduction en anglais) de Sanders Peeters: Article – Niton S. A.

OMEGA : (LOUIS) BRANDT COMPTOIR D’HORLOGERIE (1848) -▶ LOUIS BRANDT & FILS (1853) -▶ LOUIS BRANDT & FRÈRES (1880) -▶ OMEGA WATCH CO. (1894) -▶ SSIH (1930) -▶ OMEGA S. A. (1998 – SWATCH GROUP)

En 1848, Louis-Brandt (1825-1879) met sur pied à La Chaux-de-Fonds un Comptoir d’horlogerie. Les montres étaient alors fabriquées par des artisans à domicile. Louis Brandt a deux fils, Louis-Paul (1854-1903) et Ceasar Brandt (1858-1903). Ils installent la fabrique de montres près d’une rivière qui leur fournira le courant nécessaire pour faire fonctionner les machines-outils. Les frères Brandt créent une compagnie en 1880 à Biel, la Louis Brandt & Frères. Leur premier produit est le calibre Labrador. En 1892, les frères Brandt mettent au point la première montre bracelet à minute répétitrice capable de sonner les heures et les minutes. Mais c’est en 1894, qu’ils vont mettre en marché leur produit phare, la montre bracelet appelée Omega, produite en série et facile à réparer. On pouvait la remonter et ajuster l’heure avec la couronne. Omega sera enregistrée aux États-Unis dès 1894. Le succès est tel que les frères Brandt modifient le nom de leur compagnie pour Omega Watch Co. En 1900, la marque reçoit le Grand Prix à l’Exposition Universelle de Paris. En 1903, Omega était devenue le plus grand manufacturier de montres en Suisse. En 1905, Omega lance les chronographes destinés au monde sportif. L’année 1925 marque le style Art déco, Omega n’est pas en reste et gagne le Grand Prix à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et Industriels Modernes de Paris. En 1931, les chronomètres Omega établissent des records de précision de l’Observatoire de Genève. Ce fut par la suite, de nombreux développements qui se sont attirés les plus grands honneurs autant dans le domaine sportif aux Jeux olympiques, que dans celui de l’exploration spatiale. Les premiers astronautes qui ont débarqué sur la Lune en 1969 portaient une Omega Speedmaster Professional, de même en 1972 lors de la mission Apollo 17. De plus, tous les avions Concorde SST construits à compter de 1969, avaient des instruments OMEGA pour mesurer le temps. En 1983, Omega a fait partie du sauvetage de l’industrie horlogère suisse lors de la fusion de ASUAG et SSH pour créer Swatch Group en 1999. Omega a poursuivi sa longue tradition de présence aux Jeux olympiques, et a ajouté à sa carte de visite, sa présence dans la plupart des films de James Bond, y compris le plus récent.

PATEK CZAPEK ET CIE (1839) -▶ PATEK ET CIE (1845) -▶ PATEK PHILIPPE ET CIE, S. A. (1901) -▶ PATEK PHILIPPE, S. A. (1932 – STERN)

Antoni Norbert Patek (Pologne, 1812-1877, Genève) né en Pologne en 1812, s’est établi en France en 1832, pour rejoindre la Suisse deux ans plus tard pour des raisons politiques. Il obtiendra la nationalité suisse en 1843. En 1839, il s’associe à un autre polonais exilé, François Czapek (1811- ?) pour former la compagnie Patek Czapek et Cie de Genève. Mais, à la suite de mésententes, la compagnie est dissoute avec le départ de Czapek en 1845.
Patek fait la connaissance de Jean Adrien Philippe à l’Exposition Universelle de Paris en 1844. Jean-Adrien Philippe est né en France dans l’Eure-et-Loir en 1815. En 1842, il invente un mécanisme qui remplace la clef tant pour remonter que pour mettre à l’heure une montre. Son invention lui vaut une médaille à l’Exposition Universelle de 1844. En 1845, Patek et Philippe s’associe avec l’horloger français Wincenty Gostkowski pour former Patek & Cie à Genève. En 1851, les trois associés la renomment Patek Philippe & Co. Philippe est mort à Genève en 1894.
En 1901, la société est transformée en société anonyme, Patek Philippe et Cie, S. A. En 1932, les frères Jean et Charles Stern achètent la majorité des actions de la compagnie. Celle-ci est toujours en activité, et Patek est synonyme de qualité. La compagnie a inauguré en 2001 à Genève, le Musée Patek Philippe consacré à l’horlogerie.

PERRET ET BERTHOUD, SA (1898)

En 1894, Numa Emile Descombes (1863-1897) et Ulysse Georges Perret (1868-1933), deux étudiants horlogers talentueux s’unissent pour créer à Le Locle une entreprise de création de montres dites à complications, qui connaît beaucoup de succès. À la mort de Descombes à 33 ans en 1897, Perret s’associe avec Louis Edouard Berthoud et crée en 1898 la Perret & Berthoud, S. A.

PIAGET : PIAGET (1874) -▶ PIAGET Marque déposée (1943) -▶ PIAGET (1993 – RICHEMONT)

En 1874, à 19 ans, Georges-Édouard Piaget a établi un atelier dans la ferme familiale où il met au point des mouvements destinés à des fabricants de montres. Sa devise est «Faire toujours mieux que nécessaire«. Le fils de Georges-Édouard, Timothée, prend la direction de l’entreprise en 1911 et crée sa première fabrique de montres à La Côte-aux-Fées, à 1000 mètres d’altitude dans les montagnes du Jura suisse, où sont fabriqués des mouvements de différents types. Dans les années 1930, Piaget fabrique aussi des montres pour hommes et femmes. Ce sont les petits-fils du fondateur, Valentin et Gérard Piaget qui assurent alors la direction de l’entreprise. En 1943, la marque Piaget est lancée. En 1945, une nouvelle manufacture plus moderne voit le jour, toujours à La Côte-aux-Fées, d’où sortent des montres avec la marque Piaget bien en vue sur les cadrans. Une première boutique ouvre ses portes à Genève en 1959. En 1964, Piaget acquiert Baume et Mercier. En 1967, un autre Piaget, Jean, est à la direction de l’entreprise devenue une référence dans les montres de luxe. En 1988, la Compagnie financière Richemont créée par le milliardaire sud-africain Johann Rupert, prend une participation financière très importante dans Piaget pour finalement l’acquérir complétement en 1993. Sous l’impulsion de Richemont, devenu l’un des plus grands groupes de luxe au monde, une deuxième usine est mise sur pied à Plan-les-Ouates, près de Genève en 2001. Piaget reçoit le grand prix d’horlogerie de Genève en 2016. Piaget possède aujourd’hui plus de 100 magasins dont sa plus grande boutique à Paris, et plus de 350 points de vente dans le monde.

PRÉPARAGES JOST (1902) -▶ SYNTON A. (1962)

Alfred Jost crée en 1902 à Bienne, Canton de Berne, la Préparages Jost, compagnie spécialisée dans les rubis pour l’industrie de la montre. Sur cette base, est fondée la Synton A. en 1962, qui se spécialise dans les petites pièces et instruments d’horlogerie.

RADO : SCHLUP & CO. (1917) -▶ RADO UHREN, AG (1957) -▶ RADO (SMH – 1983) -▶ RADO WATCH CO LTD (2000 – SWATCH GROUP)

Trois frères Fritz, Ernst et Werner Schlup fondent en 1917, la fabrique de mouvements d’horlogerie Schlup & Co. En 1957, apparaît sur le marché la première collection de montres sous la marque Rado, et la compagnie devient Rado Uhren AG, marque horlogère célèbre dans le monde entier pour la qualité des matériaux de ses montres et leur très grande esthétique, attestée par plus de 30 prix internationaux de design. Rado fait partie du Swatch Group depuis 2000 et s’inscrit dans le haut de gamme.

RODANA COMPANY (1930) -▶ RODANIA, S. A. (c. 1940) -▶ RODANIA (2007 – BV CAPITAL PARTNERS) -▶ RODANIA (2015 – PHILIP CRACO)

Hans Baumgartner fonde en 1930 à Grenchen, Solothurn, la Rodana Company, fabricant de montres de poche et de montres bracelets qui connaît beaucoup de succès. Baumgartner ouvre des bureaux à New York, Montréal, Caracas, Madrid et Bruxelles. Vers 1940, la compagnie est renommée Rodania, S. A. En 1951, la division de Bruxelles est sans doute la plus importante. Baumgartner y nomme Manfred Aebi, un immigrant suisse qui souffre de la polio et dont la nomination devait n’être que temporaire. Mais son mariage avec une Belge qui lui donnera trois enfants qui deviendront tour à tour employés de la compagnie, lui permettra de rester en Belgique. En 1974, Aebi fera l’acquisition de la compagnie Rodania. Elle deviendra une compagnie importante, et une division française verra le jour. Le besoin de capitaux forcera la famille Aebi à vendre au groupe Belgo-Hollandais BV Capital Partners en 2007, qui à son tour la vendra à un grand investisseur belge, Philip Craco, en 2015. Elle est toujours en opération.

ROGER DUBUIS : MANUFACTURE ROGER DUBUIS (1995) -▶ ROGER DUBUIS (2008 – RICHEMONT)

Compagnie du groupe Richemont fondée en 1995, elle cherche à dépasser les frontières technologiques de la fabrication de montres. La manufacture crée le design et fabrique entièrement toutes les pièces de ses montres et en fait l’assemblage. Elle utilise des matériaux d’avant-garde et fabrique des montres très complexes. Elle se targue de jouer dans l’hyper horologie. Elle lance sa première collection en 1995, et en 1999, elle dessine et produit son premier mouvement fait maison, certifié du prestigieux Poinçon de Genève. Elle inaugure une toute nouvelle usine à Genève en 2001. En 2008, Richemont devient l’actionnaire majoritaire de Roger Dubuis, et en 2016 acquiert le reste des actions de la firme toujours en opération qui fabrique des montres d’exception.

ROLEX : WILSDORF AND DAVIS -▶ ROLEX WATCH CO. LTD (1905 – LONDRES, ANGLETERRE) -▶ MONTRES ROLEX, S. A. (1920 – GENÈVE) -▶ ROLEX, S. A. – GENÈVE (1960 – FODATIO HANS WILDORF)

Hans Wilsdorf et Alfred Davis possèdent à Londres, Angleterre, une compagnie, la Wilsdorf and Davis, qui sera transformée en 1905 en Rolex Watch Co. Ltd. La marque de commerce Rolex ne sera enregistrée qu’en 1908. En 1920, après la première grande guerre, Hans Wilsdorf déménage sa compagnie à Genève et la renomme Montres Rolex S. A., puis plus tard tout simplement Rolex, S.A. Depuis 1960, Rolex, S. A. est sous la tutelle du trust familial Foundation Hans Wilsdorf de même que sa division Montres Tudor, S. A.

SARCAR, S. A. (1948) -▶ + NITON, S. A. (1957) -▶ SARCAR, S. A. (1971) -▶ SARCAR TRAMEX S. A. (1996…)

Brésilien d’origine mais de descendance italienne, Carlo Sarzano a représenté plusieurs fabricants de montres suisses en Espagne et en Italie avant de créer sa propre entreprise en Suisse en 1948, avec sa future femme Paulette Pellaton, Georges Ketterer et Jean Zollinger. Il utilise comme marque de commerce les trois premières lettres de son nom puis de son prénom pour former Sarcar qu’il enregistre à Genève. Sa devise : « Assez grande pour être forte, assez petite pour être libre ». Sa volonté de créer une marque de grand luxe va se concrétiser grâce à l’acquisition de la Manufacture de montres Niton, S. A. en 1957. Les deux marques Sarcar et Niton coexisteront jusqu’en 1971, année durant laquelle il sera décidé de fusionner les deux entreprises sous le nom de Sarcar, S. A. si bien que l’année suivante, en avril, la marque Niton cessera d’être utilisée. À la mort de Carlo Sarzano en 1974, son épouse Paulette assurera la relève d’une maison qui lancera au fil du temps plusieurs grandes collections de montres de très grand luxe souvent ornées de pierres précieuses. En 1996, Sarcar fusionnera avec la société Tramex sous le nom de Sarcar Tramex S. A., mais continuera à fabriquer des montres de luxe sous la seule marque Sarcar.

(A.) SCHILD, S. A. (1896) -▶ A. MICHEL, S. A. + FABRIQUE D’HORLOGERIE FONTAINEMELON + A. SCHILD CORPORATION = ÉBAUCHES, S. A. (1920) -▶ A. SCHILD, INC. (ASUAG – 1931) -▶ ETA, S. A. (1979)

Adolph Schild a débuté la fabrication d’ébauches et de mouvements de montres vers 1896 à Grenchen, Solothurn, sous le nom de ASSA (A. Schild, S. A.). Dans les années 1920, il était l’un des plus grands fabricants de mouvements de montre en Suisse. En 1926, il s’associe à A. Michel, S. A. et à la Fabrique d’horlogerie Fontainemelon pour créer Ébauches, S. A. En 1931, A. Schild rejoint ASUAG en même temps que Eterna. Les mouvements de Schild seront utilisés dans plusieurs montres de grandes marques dans les années 1950 à 1970. Avec l’arrivée du quartz et des fabricants japonais de montres bon marché, Ébauches, S. A. a dû fusionner en 1979 avec ETA, S. A. pour survivre.

SCHWEIZERISCHE MAGNETO, AG (1902-1944)

Manufacturier d’horloges électriques de Zug de 1902 à 1944.

SICURA : MONTRES SICURA S. A. (1938) -▶ BREITLING S. A. (1993)

Fondée en 1938 à Grenchen, Solothurn, les Montres Sicura, S. A. étaient la propriété de Théodore Sfaellos. Il en assumait aussi la direction. Par la suite, c’est son gendre, Ernest Schneider, pilote et spécialiste en micro-électronique qui prend la relève. La suite de l’histoire de Sicura est intimement liée à celle de Breitling, car c’est Ernest Schneider qui est venu au secours de cette dernière marque en 1979, et la fusionne à Sicura. Mais, jugeant que la marque Breitling avait plus d’avenir que Sicura, il la laissa tomber, et Montres Sicura, S. A. devient en 1993, Breilting, S. A. Cependant, quelque part dans les années qui ont suivi, la marque Sicura a été reprise car un site web vend en ligne des montres sous ce nom en rappelant brièvement son origine et son lien avec Breitling, à des fins de marketing sans doute.

SULTANA : LEMANIA AND LUGRIN S. A. (1906) -▶ MONTRES SULTANA, S. A. (1937)

La marque de montre Sultana elle-même aurait été enregistrée une première fois le 14 mars 1906 par Lemania, S. A. et Lugrin, S. A. de Lorient, fabricants de montres et de pièces. Quant à la compagnie Montres Sultana, S. A., c’est Paul Gaston Schwarz qui l’aurait fondé en 1937 à La Chaux-de-Fonds.

SCHWARZ ETIENNE MANUFACTURE (1902) -▶ SCHWARZ ETIENNE (2007 – RAFFAELO RADICCHI)

Paul Arthur Schwarz et son épouse Olga Étienne fondent en 1902, la Scwartz Étienne Manufacture de montres et de pièces à La Chaux-de-Fonds qui subsiste encore de nos jours. En 1940, les fils Schwarz, Gaston, Hebert et Henri-Louis assurent la suite de l’entreprise. La compagnie possède alors les marques Venus, Alpha, Astin, Sultana et Le Phare. Elle connaît beaucoup de succès dans les années 1960 et compte des gens célèbres parmi sa clientèle, Leonid Brejnev et Jane Mansfield. Dans les années 1970 jusqu’au milieu des années 1980, la compagnie diversifie ses activités pour passer au travers de la crise horlogère en Suisse. En 1985, elle revient à la fabrication de montres et de mouvements sous sa propre marque. En 2007, un entrepreneur de La Chaux-de-Fonds, Raffaelo Radicchi achète l’entreprise et poursuit son développement. Elle est aujourd’hui l’une des rares compagnies à fabriquer elle-même toutes les composantes de ses montres.

SOCIÉTÉ SUISSE POUR L’INDUSTRIE HOLOGÈRE, S. A. – SSIH (1930) + SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE L’HORLOGERIE SUISSE (ASUAG EN ALLEMAND) (1931) = ASUAG-SSIH -▶ SOCIÉTÉ DE MICRO-ÉLECTRONIQUE ET D’HORLOGERIE, S. A. (SMH – 1986) + SWATCH, S. A. (1980) = SWATCH GROUP (1998)

À la fin des années 1920, l’industrie horlogère suisse est en crise à la suite de la Grande Dépression et au fait que les Américains qui jusqu’à maintenant s’intéressaient surtout aux horloges commencent à penser à développer des montres. Certains grands fabricants suisses commencent à réunir leurs forces. C’est ainsi que fut créée en 1930, la Société Suisse pour l’Industrie Horlogère, S. A. (SSIH) qui réunit les marques Tissot et Omega rejointes en 1932, par Lemania-Lugrin, de 1955 à 1969 par Marc Favre, Eigeldinger et Cie, Blancpain et Cortébert, Langerdof Watch et Aetos, et dans les années 1970, par Economic Swiss Time Holding et Hamilton Watch.
En 1931, c’est au tour de plusieurs autres sociétés indépendantes de se regrouper pour assurer la stabilité des prix, limiter les exportations, réduire la compétition et venir en aide aux très petites sociétés incapable de fonctionner par elles-mêmes, en favorisant leur intégration au sein d’une nouvelle société. Elle s’appellera Allgemeine Schweizerische Uhrenindustrie AG, mieux connu par son acronyme ASUAG, en français Société générale de l’industrie horlogère suisse SA. Les banques suisses ont accepté d’investir dans celle-ci à la hauteur de près de 40% des actions. Les premiers à s’y joindre en 1931, ont été Ébauches S.A., A. Schild, FHF et AMSA. Ont suivi beaucoup d’autres jusqu’en 1983. Mais ces deux sociétés, créées dans les années 1930, finissent par être en difficultés financières. C’est alors que les banques suisses augmentent leur actionnariat à 97,5%. C’est à ce moment-là qu’elles commandent à la firme d’ingénierie de Nicolas George Hayek (1928-2010), une étude sur l’état de SSIH et de l’ASUAG, dont le rapport recommande la fusion.
En 1980, la Swatch, S. A. est créée pour développer et produire une montre bon marché pour faire obstacle à la compétition, cette fois venue du Japon, montre qui sera mise en marché en 1983. En 1986, SSIH et ASUAG sont officiellement réunies sous le nom de Société de Micro-électronique et d’Horlogerie, S. A. (SMH) avec siège social à Bienne. Nicolas George Hayek en devient le président-directeur général. En 1998, SMH fusionne avec la Swatch, SA pour former le Swatch Group, devenu le plus grand groupe horloger du monde, sous la présidence de Nicolas Hayek. Le siège social est à Neuchâtel et son centre administratif est à Bienne. À sa mort en 2010, c’est sa fille Nayla qui devint présidente du Conseil d’administration alors que son fils Nick a assuré la direction du groupe depuis 2003, après avoir été directeur de Swatch, S. A. en 1996.

SOLVIL (1892) -▶ FABRIQUE DES MONTRES SOLVIL ET TITUS, S. A. (1917) -▶ SOCIÉTÉ DES GARDES-TEMPS, S. A. (1968) -▶ SOLVIL ET TITUS (1972 – STELUX HOLDINGS)

Solvil est une fabrique d’horloges, de montres, de chronomètres, de pièces et de pendules fondée à La Chaux-de-Fonds en 1892 par Paul Ditisheim (1868-1945), fils d’un grand industriel dans le domaine de l’horlogerie. Il fait son apprentissage à l’École d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds, et chez plusieurs horlogers étrangers de renom. « Grâce à ses études sur l’impact de la pression atmosphérique et des champs magnétiques sur les mouvements d’horlogerie, Paul Ditisheim contribue au développement de la nouvelle génération de chronomètres les plus précis jamais conçus. Il s’essaie dès 1895 aux concours de l’observatoire de Neuchâtel et installe un atelier de chronométrie de marine dans sa Manufacture. Très vite, la maison Paul Ditisheim acquiert une place de choix auprès des observatoires étrangers en obtenant notamment, en 1912, le record chronométrique mondial décerné par l’Observatoire Royal de Kew. Il travaille en étroite collaboration avec le Prix Nobel de Physique Charles-Edouard Guillaume et reste considéré comme le père des chronomètres modernes. » (Le Point Montres) En 1917, sa firme devient Fabrique des montres Solvil et Titus, S. A. Il meurt en 1945 à Genève.
En 1930, Paul Bernard Vogel, homme d’affaires bien plus qu’horloger, achète la fabrique, déménage le siège social à Genève, et en 1950, divise la compagnie en deux sections, les montres de luxe sous la marque Solvil, et les montres bon marché. En 1962, il lance la pendulette Soltronic qui sera la plus avancée au monde, étant entièrement électronique. En 1968, Vogel prend la direction de la nouvelle Société des Gardes-Temps, S. A. qui regroupe plusieurs grandes manufactures horlogères suisses, et devient ainsi la troisième plus grande au monde. De plus, sa dimension internationale permet à la Suisse de vraiment rayonner partout. Il conclut une entente avec Elgin Watch en 1973, et achète la compagnie américaine Waltham Watch Company. Paul Bernard Vogel envoie aussi son fils Paul à Hong-Kong pour développer le marché asiatique pour ses marques Solvil et Titus. À la mort de son père, il hérite de la compagnie et revient en Europe. En 1972, il décide de la vendre aux asiatiques. C’est Joseph Wong du Stelux Holdings qui l’achète. Ce dernier conserve les deux marques, mais démantèle les manufactures et les activités européennes tout en cédant la production de montres haut de gamme à Ebel. Solvil et Titus sont les marques de montres préférées des Asiatiques.

STRAUB AND COMPANY, A. G. ALPINA UHRENFABRIK (1941)

Straud & Co. était en affaire en 1941 à Biel, Canton de Berne, et fabriquait des horloges.

SWATCH, S. A. (1980) -▶ (1998 – SWATCH GROUP)

Le projet de la montre suisse Swatch (contraction de S pour Suisse avec Watch pour montre, donc la montre suisse), remonte au début des années 1980. La suprématie de l’horlogerie était alors en danger avec l’arrivée massive de montres asiatiques à mouvement au quartz, en particulier du Japon. Il fallait vite concevoir un produit attrayant et bon marché à produire et à vendre. Ce sont deux ingénieurs de ETA Manufacture Horlogère, Elmar Mock et Jacques Müller qui ont eu la tâche de diriger l’équipe qui allait la développer sous la direction du directeur général de ETA, Ernst Thomke. Ils ont été appuyés par un spécialiste en marketing Franz Sprecher pour donner une identité au produit, c’est à lui qu’on doit le nom SWATCH, et une firme de design suisse, la Schmid Muller Design. La mise en marché des premières montres s’est faite le 1er mars 1983, et ce fut un succès immédiat. Par la suite, la fusion avec SMH en 1998, a créé le Swatch Group. Les montres Swatch font partie de la gamme de base du Swatch Group.

SWIZA (1904) -▶ SWIZA (2006 – HOLDING BEDONNA) + L’ÉPÉE (2009 – BEDONNA) -▶ SWIZA et L’ÉPÉE (2009 – HOLDING MECAP)

La Fabrique d’horlogerie Swiza a été créée par Louis Schwab en 1904 à Moutier, dans le Canton de Berne. Au départ, cette fabrique se spécialise dans les mouvements mécaniques, en particulier les mouvements à réveil. En 1918, son mouvement cloche Levtoi (Lèves-toi) fait sa renommée. À la mort de son fondateur en 1935, les trois fils Schwab assurent la suite et procèdent à l’enregistrement de la marque Swiza. En 1959, la fabrique lance un premier mouvement mécanique 8 jours à 15 rubis. En 1965, le siège social déménage à Delémont en même temps qu’une nouvelle manufacture y est créée. En 1976, ce sont les premiers mouvements à quartz qui apparaissent dans les réveils Swiza. En 1979, une troisième génération Schwab reprend les rênes de la compagnie qui connaît un développement fulgurant. En 2006, le holding Bedonna chapeaute la compagnie qui acquiert en 2008 la marque de pendulettes L’Épée 1839 de Delémont, Canton de Jura. En 2009, le holding suisse Mecap reprend l’entreprise familiale qui se consacrera désormais aux pendulettes et réveils au quartz seulement, puis développera le marché des montres urbaines pour la nouvelle génération de citadins.

TAG HEUER : EDOUARD HEUER ET CIE (1860) -▶ HEUER, LAMBELET ET CIE. (1878) -▶ ED. HEUER & CO. (1885) -▶ ED. HEUER & CO., ROSE WATCH CO.  (1912, USA) -▶ ED. HEUER & CO (1926, USA) -▶ HEUER TIME CORPORATION (1959, USA) -▶ HEUER-LEONIDAS, S. A. (1964) -▶ TAG-HEUER (1985) -▶ TAG-HEUER (1999 – LVMH SWISS MANUFACTURES, S. A.)

Le comptoir d’horlogerie Heuer est fondée à Saint-Imier en 1860 par Édouard Heuer. Il fabrique des montres qui, à l’époque, se remontaient avec une clef. Il déménage son atelier à Brügg en 1864, puis à Bienne en 1867, où il développe une montre qui se remonte avec une couronne autonome, sans clé. En 1876, il ouvre une succursale à Londres. En 1878, Heuer établit un partenariat avec le petit atelier de fabrication de montres de poche de Fritz Lambelet et la compagnie est renommée Heuer, Lambelet & Cie. En 1880, Heuer est le premier à produire en série des chronographes. En 1882, il dépose un brevet pour un mouvement de chronographe. En 1885, le partenariat avec Lambelet est un échec, et la firme reprend le nom de Ed. Heuer & Cie. En 1887, le fils aîné de Heuer, Jules-Édouard rejoint la firme. Cette année-là verra l’invention du pignon oscillant qui est au cœur de la plupart des chronographes. En 1892, les fils d’Édouard, Jules-Édouard et Charles-Auguste prennent la relève de leur père. En 1895, ils produisent le premier boîtier étanche. En 1910, ils établissent un partenariat avec la firme américaine Henry Freund & Bros qui sera chargé de la distribution en Amérique des produits Heuer. Freund avait déjà dans son portefeuille la marque Rose, et décide de la fusionner avec Heuer pour former en 1912, la Ed. Heuer & Cie, Rose Watch Co. En 1911, Heuer met en marché une montre pour voiture qui permet de mesurer le temps parcouru, brevetée sous le nom de Time of Trip. En 1912, Heuer met en marché ses premières montres bracelets, une collection pour femme sans marque apparente sur le cadran. En 1916, ils créent les premiers compteurs mécaniques au monde capables d’une précision de 1/100e de seconde, le Mikrograph, le Microsplit, le Semikrograph et le Semicrosplit, et il participe ainsi aux Jeux olympiques d’Anvers, de Paris et d’Amsterdam. Durant les années 1920, Heuer achète l’atelier de Paul Valette en 1922, et supprime le nom de Rose Watch de la compagnie américaine en 1926. Les années 1930 sont d’abord marquées par les effets de la crise de 1929, la Grande Dépression comme on l’a appelée. En 1933, la firme met au point l’Autavia, compteur pour automobile et avion. Les produits de Heuer deviennent la référence dans le sport, et d’autres innovations suivront. Dans les années 1940, Heuer réussit à tirer son épingle du jeu malgré la guerre. Elle est bien installée à Biel dans le Canton de Bienne. En 1958, Jack Heuer de la quatrième génération de la compagnie, prend les rênes de celle-ci. En 1959, Heuer ouvre une division américaine à New York, la Heuer Time Corporation. La compagnie établit des partenariats avec de grands magasins et vend des montres avec le nom Heuer accompagné, par exemple de Baylor ou Abercrombie & Fitch, ou ayant le nom du grand magasin seulement. En 1964, il fusionne avec Leonidas, un fabricant de montres, chronographes et chronomètres militaires, et devient Heuer-Leonidas, S. A. Mais dans la plupart des produits de la compagnie, seule la marque Heuer est présente, et la marque Leonidas finira par disparaître. Puis, le holding TAG (Techniques d’Avant-Garde) fondée par un Saoudien en 1975, achète la firme Heuer-Leonidas en 1985 qui devient alors TAG-Heuer. En 1999, elle est cédée au groupe de luxe LVMH Swiss Manufactures, S.A. TAG-Heuer s’installe à La Chaux-de-Fonds en 2007 où elle emploie plus de 450 personnes. Elle est spécialisée dans la montre sportive et le chronomètre de précision.

TAVANNES WATCH COMPANY, S. A. (1891)

En 1891, Henri Frédéric Sandoz (1853-1913) fonde la compagnie Tavannes Watch Company à Tavannes dans les montagnes du Jura. Avec ses partenaires, les frères Theodore et Joseph Schwob, il ouvre de nouveaux marchés en Amérique, en Russie et en Extrême-Orient. Au fil des ans, Tavannes gagne de nombreux prix. En 1938, c’était le quatrième plus grand manufacturier de montres au monde avec ses cinq manufactures et ses 2000 employés. En 1950, la firme avait obtenu plus de 300 brevets et fabriquait des mouvements pour les plus grandes marques de montres suisses, telles Patek Philippe, Hermès, Dunhill, Zenith. En 1966, elle s’est mise à produire des machines-outils à commande numérique pour la fabrication de montres. En 2008, elle met en marché plusieurs nouvelles collections de montres.

TISSOT : CH. F. TISSOT & Fils (1853) -▶ CH. ÉMILE TISSOT (1907) -▶ TISSOT (1983 – SSIH) -▶ TISSOT (1985 – SMH) -▶ TISSOT LTD (1998 – SWATCH GROUP)

En 1853, Charles-Félicien Tissot, monteur de boîtes en or s’associe avec son fils horloger Charles-Émile pour créer le comptoir établissage Ch. Félicien Tissot et Fils à Le Locle. Une maison d’établissage prend des pièces fabriquées par des artisans à domicile, et les assemble pour produire des montres et les vendre. De 1860 à 1875, le comptoir vendra non seulement des montres mais aussi des pièces, des outils, des clés et des huiles, et cela à travers l’Europe, jusqu’en Russie. En 1880, le premier logo de Tissot est enregistré en Suisse. Charles-Émile est à la tête de l’entreprise en 1901. Il engage un autre horloger, Charles-Ferdinand Perret qui modernisera la production en ouvrant une manufacture de montres et de pièces en 1907 sous le nom de Ch. Émile Tissot. En 1930, Tissot crée la première montre non sensible aux champs magnétiques et s’associe avec Omega. Ce sera le prélude à la création de la Société Suisse pour l’Industrie Horlogère (SSIH), puis de la Société Suisse de Micro-électronique et d’Horlogerie (SMH) en 1985 devenue Swatch Group en 1998. Tissot est située le milieu de gamme du groupe.

(MONTRES) TUDOR, S. A. (1946…)

Au début, Montres Tudor de Genève est une marque de commerce enregistrée par la Veuve de Philippe Hüther au nom de Hans Wilsdorf, fondateur de Rolex, S. A. En 1946, ce dernier fait enregistrer les Montres Tudor, S.A., comme compagnie sœur de Rolex, pour fabriquer et vendre des montres plus abordables que les Rolex. Par la suite, elle ajoute les montres et chronomètres pour plongeurs et militaires, et fournit la Marine nationale française. La compagnie existe toujours et ses produits sont distribués à travers le monde.

(THE) UNIVERSAL ESCAPEMENT INC. (1933- c. 1965)

La compagnie Universal Escapement Inc. de La Chaux-de-Fonds a inventé en 1933, le mouvement de montre Incabloc à l’épreuve des chocs, puis l’a perfectionné. Cette compagnie fabriquait des mouvements de montres, des pièces, des mouvements, etc. Elle a obtenu plusieurs brevets américains. Elle a été en fonction jusqu’au milieu des années 1960.

VACHERON ✠ CONSTANTIN

Vacheron et Constantin est probablement la plus vieille maison d’horlogerie au monde.

  • VACHERON (1755)

C’est en 1755 qu’est fondée la société Vacheron et Constantin à Genève. Jean-Marc Vacheron (1731-1805), fils d’un maître tisserand de Genève apprend le métier d’horloger et à 24 ans, ouvre un atelier et engage un premier apprenti. Il réussit à fabriquer sa première montre en 1780. En 1785, son fils Abraham (1760-1843) doit reprendre l’entreprise. Puis à partir de 1810, le fils d’Abraham Vacheron, Jacques-Barthélemy (1787-1864) que son père a formé en horlogerie, assure la suite et développe l’entreprise en produisant des pièces d’horlogerie complexes comme des montres capables de jouer des mélodies. Il a surtout développé les marchés de France et d’Italie.

  • VACHERON & CONSTANTIN (1819)

Jacques-Barthélemy Vacheron rencontre en 1819, un contemporain, genevois comme lui, passionné de montres et homme d’affaires avisé, avec qui il va s’associer, il s’agit de François Constantin (1788-1854) à qui la firme doit sa devise : « Faire mieux si possible, ce qui est toujours possible ». La firme devient alors Vacheron Constantin. Elle va développer le marché de l’Amérique du Nord très ouvert aux nouvelles créations de montres suisses. En 1833, la firme engage Georges-Auguste Leschot, un inventeur de talent, et celui qui a standardisé en calibres les mouvements de montres.

  • VACHERON & CONSTANTIN, FABRICANTS, GENÈVE (1877)

En 1877, la compagnie est entre les mains des héritiers de François Constantin et Jacques-Barthélemy, décédés auparavant, qui la renommeront Vacheron & Constantin, Fabricants, Genève.

  • VACHERON ✠ CONSTANTIN S. A. (1885)

En 1880, elle introduit entre Vacheron et Constantin une croix de malte. En 1885, elle devient Vacheron ✠ Constantin, S. A. En 1906, elle ouvre un magasin à Genève qui est toujours en opération.

  • VACHERON ✠ CONSTANTIN S. A. (1938 – JAEGER LECOULTRE)

Le milieu des années 1930 est très difficile pour la compagnie, si bien qu’elle est achetée par Jaeger-LeCoultre en 1938 avec l’aide de la société d’investissement SAPIC dont Georges Ketterer est l’un des directeurs et actionnaires.

  • VACHERON ✠ CONSTANTIN S. A. (1940 – GEORGE KETTERER) -► VACHERON ✠ CONSTANTIN (1970 – KETTERER)

En 1940, Georges Ketterer deviendra l’actionnaire majoritaire de Vacheron Constantin. En 1945, il met en marché une montre en or rose avec un régulateur en forme de tourbillon que l’on peut observer en action à travers une petite fenêtre ronde, au verso du boîtier. En 1955, la compagnie a 200 ans, et pour la célébrer, elle met en marché la montre la plus mince jamais fabriquée. En 1970, le nom de la compagnie perd son S. A. Au cours des années qui suivent, la société Vacheron Constantin à la croix de Malte n’a de cesse de développer des produits horlogers de très grande qualité et de très grande valeur.

  • VACHERON ✠ CONSTANTIN (1987 – INVESTCORP)

En 1987, la compagnie change de main et devient membre du groupe Investcorp du Sheik Ahmed Zaki Yamani, magnat du pétrole d’Arabie Saoudite. En 2004, elle inaugure à Plan-les-Ouates un nouvel immeuble très moderne qui réunit usine et bureaux administratifs, œuvre de l’architecte Bernard Tschumi. Elle poursuit alors la création de produits innovateurs d’une grande beauté et de très grand luxe.

  • VACHERON ✠ CONSTANTIN (1996 – RICHEMONT)

En 2006, Richemont acquiert toutes les actions de Vacheron✠ Constantin qui est toujours active. Certaines de leurs montres se vendent aujourd’hui plus de 100,000 $ CA.

WERMEILLE & CO. (1914) -▶ SCHLUNEGGER-WERMEILLE (1943) -▶ LE CASTEL, PENDULERIE NEUCHÂTELOISE (1999)

Werner Wermeille crée à Saint-Aubin en 1914 la Wermeille & Co., manufacture de boîtiers d’horloges. En 1934, son fils Marcel joint la compagnie, et en 1943, il se met à fabriquer des pendules à poids sous le nom de SW (Schlunegger-Wermeille). En 1945, les premières Neuchâteloises qu’il fabrique sont mises en marché sous le nom Le Castel. Par la suite, il ajoute à sa collection des pendules mécaniques 8 jours nommées R76.

En 1987, une entreprise indépendante de fabrication d’horloges reprend Wermeille & Co., jusqu’en 1999. À ce moment-là, un descendant de Wermeille prend la suite et fonde Le Castel, pendulerie neuchâteloise. La compagnie poursuit depuis lors la fabrication à la main, des boîtiers et des mouvements, par des artisans de plusieurs modèles d’horloges Neuchâteloises.

WILKA FABRIQUE Genève (1902) -▶ WM. KAUFMAN, WILKA FACTORY (1920) -▶ FABRIQUE D’HORLOGERIE WILKA (1950) -▶ WILKA (1985 – GOLANA WATCH CO.)

William Kaufman a créé sa compagnie de fabrication de montres, chronomètres bijoux, etc. sous le nom de Wilka Fabrique Genève en 1902. En 1920, elle prend le nom de Wm. Kaufman, Wilka Factory. En 1950, elle s’appellera Fabrique d’horlogerie Wilka. Elle fermera ses portes au milieu des années 1980, mais la marque Wilka sera reprise par la Golana Watch Co. de Bienne, Canton de Berne.

ZENITH : FABRIQUE D’HORLOGERIE GEORGES FAVRE-JACOT dite « FABRIQUE DES BILLODES » (1865) -▶ GEORGES FAVRE-JACOT ET CIE (1896) -▶ FABRIQUE DES MONTRES ZENITH, SA (1911) -▶ ZENITH WATCH FACTORY (1915 USA) -▶ ZENITH WATCH FACTORY, INC. (1944) -▶ ZENITH WATCH FACTORY LTD (1971 – ZENITH RADIO CORP., Chicago) -▶ ZENITH WATCH (1978 – DIXI) -▶ ZENITH BRANCH OF LVMH MANUFACTURES, S. A. (1999)

En 1865, Georges Favre-Jacot (1843-1917), fonde à Le Locle, la Fabrique d’horlogerie Georges Favre-Jacot où il réunit plusieurs artisans horlogers. Son entreprise va se développer rapidement autour de l’idée que les pièces d’horlogerie doivent être interchangeables pour abaisser les coûts de production. Il ajoute plusieurs bâtiments à sa première fabrique, si bien que son entreprise devient un complexe industriel capable de construire chacune des pièces qui entrent dans la composition d’une montre ou d’une horloge.
Le développement de l’entreprise demande beaucoup de capitaux que la banque locale de Le Locle n’est pas capable de lui offrir, si bien qu’en 1896, il doit s’établir en société en commandite qui prend le nom de Georges Favre-Jacot et Cie. En 1898, il met au point un mouvement si parfait à ses yeux qu’il le compare à l’étoile polaire et à tout ce qui l’entoure. Il le désigne Zénith. Mais malgré le succès de ce nouveau produit, il fait face à l’opposition de son Conseil de Surveillance qui ne lui fournit pas les fonds suffisants pour sa mise en marché. Il doit financer la construction de nouveaux bâtiments pour développer la Zénith, mais il s’obstine à vouloir le faire en vendant le vieux stock de mouvements antérieurs au Zénith, quitte à le brader. Les tensions montent entre lui et le Conseil, si bien qu’en 1904, ce dernier nomme James Favre, directeur, son neveu qui a marié sa fille contre le gré de son père. Les conflits perdurent si bien qu’en 1911, le Conseil décrète la dissolution de la société en commandite. C’est la fin pour le fondateur. La société anonyme prend un nouveau nom, Fabrique des montres Zenith, S. A. en 1911. Jämes Favre en devient le seul maître à bord. Il prend de l’expansion aux États-Unis, et enregistre la compagnie sous le nom de Zenith Watch Factory en 1915, et en 1944, Zenith Watch Factory, Inc., puis par ka suite Ltd. En 1971, Zenith est vendue à la compagnie d’électronique américaine de Chicago, Illinois, Zenith Radio Corp. qui détient la marque Zenith pour des appareils radio. En 1978, la compagnie de montres est revendue au groupe suisse Dixi de Paul Castella. En 1999, Zenith est achetée par groupe de luxe LVMH, et devient Zenith Branch of LVMH Manufactures, S. A. de Le Locle, et se consacre à la fabrication de montres et de chronomètres de luxe.

ZENO : GODAT & CO. (1868) + ZENO-WATCH CO. (1868) -▶ A. EIGELDINGER & CIE, S. A. (1920) -▶ FELIX W. HUBER: ZENO-WATCH BASEL (1966)

En 1868, Jules Godat crée, à La Chaux-de-Fonds dont il est originaire, une compagnie, la Godat & Co., et un atelier de fabrication de montres de poche en argent, la Zeno Watch Co. Godat & Co. fabrique aussi des pièces de montre. Puis cette entreprise familiale s’est intéressée aux montres de précision destinées aux chemins de fer, et s’est mise à en fabriquer. Au début de 1900, l’atelier est électrifié, ce qui permet de faire fonctionner les machines de production. Son fils Charles Victor assure celle-ci, mais il meurt prématurément à 38 ans.
En 1920, l’atelier de production de montres des Godat est repris par A. Eigeldinger & Cie qui se spécialise dans les montres militaires, les montres à calcul et les montres de poche en métal précieux. A. Eigeldinger & Cie est aussi impliquée dans la Ebosa, S. A. Elle enregistre en 1922 la marque Zeno en existence depuis 1868. En 1966, c’est Félix W. Huber qui achète la compagnie et l’installe à Bâle. Il enregistre la marque Zeno en 1979. De nos jours, Zeno-Watch Basel est une marque de montres de connaisseur, en particulier destinées aux aviateurs.

Sources : Les références de cette partie sont multiples et glanées principalement à partir de Wikis et de sites de fabrication, et de livres de référence. En ce qui concerne les marques et les enregistrements de noms de sociétés, le site web Mikrolisk ainsi que les livres de Meyers (2004) sur les marques américaines, Kochmann’s (édition 2007, 1992) sur les marques européennes et le livre de Hodkin (2015), qui comprend une longue liste de marques de différents pays dont la Suisse, ont été bénéfiques dans cette compilation qui est loin d’être exhaustive. De plus, nous avons consulté les livres suivants avec des références complètes dans la bibliographie : A. Smith, Ed. (1996) et Mallory (2011).

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